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Si l’on en croit les résultats provisoires de l’enquête nationale démographique élaborée par le Haut commissariat au plan, il semblerait que le Royaume soit sur la bonne voie pour atteindre l’objectif numéro 5 du Millénaire pour le développement qui prévoit la réduction de trois quarts du taux de mortalité maternelle au cours de la période 1990-2015.
En effet, ces mêmes résultats indiquent qu’aujourd’hui le taux de mortalité maternelle est de 132 pour 100.000 naissances vivantes (NV), soit un score très encourageant au vu des 227 décès pour 100.000 NV comptabilisées en 2003. Pour atteindre l’objectif d’une réduction de trois quarts, il faudrait que le taux de mortalité soit de 83 pour 100.000 NV à l’horizon 2015.
Le plan mis en place par le ministère de la Santé voilà près de deux ans s’articule autour de deux grands axes : réduire la barrière d’accès aux soins obstétricaux et améliorer la qualité de la prise en charge de la grossesse et de l’accouchement. Le premier volet de cette politique met l’accent sur la gratuité non seulement de l’accouchement mais également de la prise en charge avec l’accès aux transports. Le plan national vise aussi à encourager le suivi prénatal et la pratique de la césarienne souvent déterminante pour sauver in extremis la future maman et son enfant. En 2009, le taux de césarienne a ainsi atteint les 7.5%.
L’autre aspect de ce plan concerne la surveillance des décès maternels. Depuis 2008, le système de comptabilisation des décès maternels a considérablement évolué. Désormais tous les décès de femmes âgées entre 15 et 49 ans doivent être déclarés et inscrits sur un registre national. A partir de là, une enquête est menée afin de déterminer lesquelles parmi ces femmes décédées sont mortes pour des raisons liées à leur grossesse ou à leur accouchement.
Dès lors, pour tous les décès maternels, un audit confidentiel a lieu depuis 2008. Si le décès est survenu dans un établissement hospitalier, le dossier personnel de la femme est étudié afin d’établir les causes du décès. Par contre, si la femme est décédée lors d’un accouchement à domicile, c’est la famille qui est questionnée afin de recueillir le maximum d’informations possibles. Ainsi, pour l’année 2009, ce sont près de 65% des décès maternels qui ont donné lieu à un audit confidentiel.
« Ce taux est très encourageant, car une année seulement après la mise en place du nouveau système de surveillance, on constate que ce dernier permet un réel suivi des décès maternels », explique le docteur Belghiti, directeur de la direction des hôpitaux.
Autre amélioration de taille, celle de l’indicateur cible des Nations unies : le taux d’accouchement médicalement assisté. Si en 2003, 37% des femmes marocaines accouchaient à leur domicile, il semble aujourd’hui qu’elles ne soient plus que 17% à le faire. Ainsi le taux d’accouchement en milieu surveillé atteint les 83% en 2009 et le Royaume n’est plus très loin de l’objectif du Millénaire pour le développement qui est fixé à un taux de 90% en 2015.
Pourtant, sous ces aspects encourageants se cachent des vérités plus amères. En effet, difficile de dire aujourd’hui combien sont celles de nos compatriotes qui n’ont pas accès aux établissements hospitaliers lors de leur accouchement. Malgré l’ouverture de nombreuses maisons d’accouchement en milieu rural, beaucoup de femmes continuent de mettre au monde leurs enfants à domicile dans des conditions souvent précaires. Le désenclavement des zones rurales demeure ainsi toujours d’actualité.
Autre bataille à mener, celle de la lutte contre l’avortement clandestin. Le docteur Belghiti confie qu’officiellement « aucune enquête n’a été menée par le ministère de la Santé sur le sujet ». Combien sont-elles encore à perdre la vie lors de telles pratiques ? Il va sans dire qu’une enquête sur le sujet permettrait de faire la lumière sur des pratiques d’un autre âge mais surtout sur un taux inquiétant de décès maternels.
Atteindre l’objectif du Millénaire pour le développement serait de toute évidence une avancée majeure pour le Royaume. Il serait néanmoins dommage d’y parvenir en occultant certaines données pourtant pertinentes et révélatrices en termes de décès maternels.
En effet, ces mêmes résultats indiquent qu’aujourd’hui le taux de mortalité maternelle est de 132 pour 100.000 naissances vivantes (NV), soit un score très encourageant au vu des 227 décès pour 100.000 NV comptabilisées en 2003. Pour atteindre l’objectif d’une réduction de trois quarts, il faudrait que le taux de mortalité soit de 83 pour 100.000 NV à l’horizon 2015.
Le plan mis en place par le ministère de la Santé voilà près de deux ans s’articule autour de deux grands axes : réduire la barrière d’accès aux soins obstétricaux et améliorer la qualité de la prise en charge de la grossesse et de l’accouchement. Le premier volet de cette politique met l’accent sur la gratuité non seulement de l’accouchement mais également de la prise en charge avec l’accès aux transports. Le plan national vise aussi à encourager le suivi prénatal et la pratique de la césarienne souvent déterminante pour sauver in extremis la future maman et son enfant. En 2009, le taux de césarienne a ainsi atteint les 7.5%.
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Dès lors, pour tous les décès maternels, un audit confidentiel a lieu depuis 2008. Si le décès est survenu dans un établissement hospitalier, le dossier personnel de la femme est étudié afin d’établir les causes du décès. Par contre, si la femme est décédée lors d’un accouchement à domicile, c’est la famille qui est questionnée afin de recueillir le maximum d’informations possibles. Ainsi, pour l’année 2009, ce sont près de 65% des décès maternels qui ont donné lieu à un audit confidentiel.
« Ce taux est très encourageant, car une année seulement après la mise en place du nouveau système de surveillance, on constate que ce dernier permet un réel suivi des décès maternels », explique le docteur Belghiti, directeur de la direction des hôpitaux.
Autre amélioration de taille, celle de l’indicateur cible des Nations unies : le taux d’accouchement médicalement assisté. Si en 2003, 37% des femmes marocaines accouchaient à leur domicile, il semble aujourd’hui qu’elles ne soient plus que 17% à le faire. Ainsi le taux d’accouchement en milieu surveillé atteint les 83% en 2009 et le Royaume n’est plus très loin de l’objectif du Millénaire pour le développement qui est fixé à un taux de 90% en 2015.
Pourtant, sous ces aspects encourageants se cachent des vérités plus amères. En effet, difficile de dire aujourd’hui combien sont celles de nos compatriotes qui n’ont pas accès aux établissements hospitaliers lors de leur accouchement. Malgré l’ouverture de nombreuses maisons d’accouchement en milieu rural, beaucoup de femmes continuent de mettre au monde leurs enfants à domicile dans des conditions souvent précaires. Le désenclavement des zones rurales demeure ainsi toujours d’actualité.
Autre bataille à mener, celle de la lutte contre l’avortement clandestin. Le docteur Belghiti confie qu’officiellement « aucune enquête n’a été menée par le ministère de la Santé sur le sujet ». Combien sont-elles encore à perdre la vie lors de telles pratiques ? Il va sans dire qu’une enquête sur le sujet permettrait de faire la lumière sur des pratiques d’un autre âge mais surtout sur un taux inquiétant de décès maternels.
Atteindre l’objectif du Millénaire pour le développement serait de toute évidence une avancée majeure pour le Royaume. Il serait néanmoins dommage d’y parvenir en occultant certaines données pourtant pertinentes et révélatrices en termes de décès maternels.
