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Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats se poursuit : L’enseignement et la justice paralysés


LARBI BOUHAMIDA
Mercredi 4 Avril 2012

Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats se poursuit : L’enseignement et la justice paralysés
Les menaces du chef du gouvernement  auront surtout servi à attiser davantage une grogne sociale qu’alimente la mauvaise passe économique actuelle. N’ayant  plus rien à donner aux classes laborieuses que les promesses, les effets d’annonce et la répression, Abdelilah Benkirane voulait faire baisser cette tension par l’intimidation.
A l’issue du Conseil de gouvernement réuni le 29 mars dernier, le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, avait  réaffirmé la décision du gouvernement de procéder à des prélèvements sur les traitements et  les salaires de tous les grévistes, et particulièrement ceux de l’administration publique même si leurs revendications sont légitimes, et qu’il allait examiner les modalités de mise en application de cette décision.
Peine perdue. Puisque les syndicats les plus représentatifs dont la FDT ne l’entendaient pas de cette oreille. A preuve, les grèves qui sont ou qui seront observées, à partir d’aujourd’hui, par lesdites centrales dans, entre autres secteurs, l’enseignement, la justice, la santé, Barid Al Maghrib, Ittissalat Al Maghrib.
Aujourd’hui, ce sont les fonctionnaires des universités, des instituts supérieurs et des cités universitaires de l’enseignement supérieur qui seront  les premiers en grève. Décision avait été prise lundi 26 mars lors de la conférence de presse organisée par le Syndicat national de l’enseignement (SNE), affilié à la FDT, au siège de la Centrale à Casablanca. Le secrétaire général dudit syndicat, Abdelaziz Ioui, avait expliqué les vraies raisons de ce débrayage et notamment le projet de budget soumis à l’approbation du Parlement qui ne répond aucunement aux besoins du secteur et risque d’accentuer la crise au sein de l’enseignement public.
Le secteur de la justice sera lui aussi, à partir d’aujourd’hui, en grève de 2 jours. En effet, rien ne va plus entre les greffiers et le ministre de la Justice, Mustapha Ramid. Les parties s’accusent les unes les autres  et chacun, semble-t-il, n’est pas près de changer de position.
A l’appel du Syndicat démocratique de la justice, les tribunaux du Royaume seront donc paralysés aujourd’hui et demain.  Comme souligné par un communiqué du conseil national daté du 30 mars,  le secrétaire du SDJ, Abdessadek Saaidi, déclare que les multiples sorties de Mustapha Ramid et sa tentative d’induire en erreur les élus de la Nation lors de la discussion du budget sectoriel relatif à la justice ne visent qu’à remonter l’opinion publique, les avocats et les citoyens contre son syndicat et leur faire croire des choses qui sont contraires à la réalité.
Le ministère est appelé à respecter ses engagements, c'est-à-dire signer  le projet d’accord auquel nous sommes parvenus le 22 février et poursuivre les négociations sur des questions restées en suspens, a tenu à préciser Abdessadek Saaidi.  
A rappeler que le ministre de la Justice avait refusé catégoriquement de signer, au lendemain de la réunion qu’il a eu avec  le SDJ, le document qui lui a été soumis et avait donné ses instructions de ne discuter avec aucun syndicat et de fermer définitivement la porte du dialogue, tout en proférant des menaces contre des syndicalistes, avait souligné un communiqué rendu public en son temps.
En réaction à la question des prélèvements sur les traitements et les salaires des grévistes particulièrement ceux de la Fonction publique,  Larbi Habchi, membre du bureau central de la Fédération démocratique de la Justice et du groupe fédéral à la Chambre des conseillers, avait qualifié cette décision d’illégale en l’étape actuelle, puisque le projet de loi organique sur la grève n’est  pas encore examiné dans sa globalité.  Pour faire face aux débrayages, le gouvernement a opté pour une approche sécuritaire, alors qu’il devait accorder  la priorité à l’approche sociale, ce qui montre que l’Exécutif ne fait pas preuve de  volonté d’ouvrir un dialogue positif et productif pour répondre aux attentes des salariés, avait-il souligné.
Pour preuve, le gouvernement fait de la fuite en avant une stratégie politique, le ministre de l’Emploi, Abdelouahad Souheil, a déclaré hier à un quotidien de la place que le projet de loi organique sur la grève sera  soumis au parlement en juin prochain. 


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