Barid Al Maghrib piégé par le Plan d'urgence de Khchichen

Le Plan d'urgence du MEN supposé sortir de sa torpeur financière Barid Al Maghrib, s’avère être un véritable bourbier dans lequel il s'enfonce progressivement. Le ministère de l'Education nationale confie les millions de DH du PU à Barid Al Maghrib et ce dernier le lui rend mal et bloque le processus de paiement des partenaires du MEN et des associations d'appui à l'école de la réussite AAER compromettant entre autres l'opération « Un million de cartables ». Les dossiers des AAER postulants s'accumulent au niveau central, leur gestion donnerait du fil à retordre au personnel de Barid Al Maghrib.
La mise en place des AAER dans les établissements scolaires, tous cycles confondus, a permis au MEN de débloquer des fonds au profit d’environ 9000 établissements scolaires pour leur permettre d'accompagner le processus de redressement des insuffisances de la réforme. Pour couper court à toute spéculation, mais aussi pour encourager un service semi-public qui se modernise au ralenti, le MEN, à tort ou à raison, a décidé de faire transiter les milliards du Programme d'urgence 2009-2010 par Barid Al Maghrib, un service qui s'est révélé obsolète et débordé par les quantités de comptes à créer. Barid Al Maghrib qui centralise toutes les opérations à Rabat, faisant ainsi jouer un rôle de figuration aux directions régionales du pays, n'en finit pas de cumuler des erreurs, démontrant son incapacité à créer des comptes au profit des AAER et de montrer ses limites face aux grandes opérations financières.
Depuis le déclenchement des paiements de l'opération à caractère social à destination des élèves du primaire et de 1ère année de l'enseignement collégial « 1 million de cartables », le rappel des chéquiers des AAER par les agences de Barid Al Maghrib pour correction (noms de l'école ou collège), les libraires, partenaires de l'opération, n'en finissent pas de ronger leurs freins et de prendre leur mal en patience quand les fournisseur ne les pressent pas, en attendant d'entrer en droit de leur investissement. Barid Al Maghrib se serait trompé sur les dénominations de certaines AAER, ou encore aurait affecté un même compte à des établissements situés dans des délégations différentes, voire dans des AREF différentes. Résultats: le chèque de l'AAER X délégation Y AREF Marrakech Al Haouze, se retrouve dans le compte de l'AAER X délégation Y de l'AREF du Grand Casablanca…Les virements des bourses de financement des projets d'établissements, maillon dur dans la gestion par projet défendue par le PU au profit des AAER pour l'exercice financier 2009, n'ont toujours pas abouti dans les comptes de tous les destinataires, quand ils n'ont pas fait l'objet de confusion. Harcelés de toute part, par le libraire et par le corps enseignant,les présidents des AAER qui portent aussi la casquette de chefs d'établissements se retrouvent dos au mur. Au moment où, au niveau central, Barid Al Maghrib décide de gérer les demandes d'ouverture de comptes de presque 9000 AAER du MEN, les directions régionales du service semi-public aux couleurs jaune et bleu se tournent les pouces et se contentent de distribuer des imprimés.
Pourquoi tout ce retard ? Comment va procéder Barid Al Maghrib pour rendre à César ce qui appartient à César ? N'aurait-il pas été mieux de charger ces antennes de traiter les demandes par délégation et attribuer des comptes aux AAER demandeurs ? N'aurait-on pas dû, compte tenu des petits moyens de Barid Al Maghrib et, pour prétendre à une équité dans la mise à marché du projet, permettre aux banques privées d'entrer en course?