Les TPME laissées pour compte

Le Groupe socialiste stigmatise cette autre défaillance du gouvernement


Elias Rayane
Mercredi 17 Décembre 2025

Les TPME laissées pour compte
L'opposition ittihadie a critiqué la politique gouvernementale envers les TPME lors de la séance mensuelle consacrée à « la politique générale relative aux TPME », tenue lundi 15 décembre 2025 à la Chambre des représentants.

Les députés Abdelkader Taher et Said Nmili, au nom du Groupe socialiste-Opposition ittihadie,  ont commencé par rappeler les drames survenus à Fès et à Safi.

En ce sens, les parlementaires de l’USFP ont exprimé leur solidarité avec les victimes de l'effondrement survenu dans le quartier Al-Masira à Fès, causant 22 morts et 16 blessés, et celles des inondations dans la province de Safi. Ils ont exhorté le gouvernement à assumer ses responsabilités en renforçant la surveillance des bâtiments menaçant ruine et en activant des systèmes d'alerte précoce pour les villages et douars près des lits des fleuves. Ces rappels soulignent un manque persistant de prévention malgré des catastrophes récurrentes.

L'opposition ittihadie a par ailleurs fustigé la méthode du gouvernement pour interpréter la loi, aboutissant à une réduction de moitié des séances mensuelles consacrées à la politique générale de l’exécutif devant la Chambre des représentants. Cette pratique est à même de restreindre l'espace de contrôle parlementaire et de limiter le rôle constitutionnel de l'opposition. 

« L'entreprise citoyenne, à tous ses niveaux, constitue le socle de l'économie et le moteur du développement, et que son accompagnement à toutes les étapes de la  vie économique est une nécessité absolue pour préserver la dynamique du tissu entrepreneurial national », a tenu à préciser le Groupe socialiste. Et d’ajouter : « Nous estimons que les enjeux liés aux entreprises, en particulier les TPME, ne relèvent pas d'une simple question technique ni d'un secteur gouvernemental spécifique, mais sont avant tout une question de volonté politique et de choix stratégique ».​

« Vous avez échoué à répondre aux attentes des petites entreprises vis-à-vis du gouvernement », a martelé le Groupe parlementaire de l’USFP avant de souligner que les TPME exigent avant tout l'activation de l'article 148 du décret sur les marchés publics, réservant 30% des montants annuels aux PME, soit potentiellement 114 milliards de dirhams sur 380 milliards d'investissements publics cette année, une mesure attendue depuis 2013.

Ces entreprises souffrent aussi de délais de paiement excessifs, atteignant 199 jours pour les grandes entreprises, avec 59 institutions publiques sanctionnées pour 720 millions de dirhams d'amendes.

Selon les députés ittihadis, les TPME ont également besoin d'une formation continue, dont leurs employés sont privés malgré le financement via la cotisation professionnelle collectée par la CNSS, dépassant 3 milliards de dirhams par an, dont seulement 0,5% profitent aux TPME. Le ministère de tutelle impose des conditions complexes bloquant ces fonds, entraînant une perte de plus de 13 milliards de dirhams sur quatre ans pour améliorer l'efficacité et la productivité.

Les entreprises réclament le rétablissement d'un taux fiscal préférentiel de 10%, tenant compte du chiffre d'affaires et des bénéfices, ainsi qu'une participation de leurs représentants aux commissions de suivi des lois connexes. Les très petites entreprises (moins d'un million de dirhams de chiffre d’affaires) sont exclues du décret de soutien et du pacte d'investissement, malgré leur rôle essentiel dans le marché de l’emploi.

L'opposition ittihadie a accusé le gouvernement de ne pas respecter ses engagements, notamment sur l'accès aux marchés publics, malgré la promesse de réserver 30% des montants aux PME, micro-entreprises, coopératives et indépendants, soulignant que l'accès au crédit reste un défi majeur pour les petites entreprises, le secteur bancaire offrant un soutien insuffisant malgré les garanties de l'Etat.
Le Groupe socialiste a aussi critiqué l’inaction de l’exécutif face à l’expansion du secteur informel.

« Le secteur informel et l'utilisation généralisée des espèces figurent parmi les principaux défis auxquels sont confrontées les entreprises à tous les niveaux », a affirmé la même source avant d’ajouter que « ce sont des problèmes sur lesquels le gouvernement n'a pas obtenu de résultats tangibles. Au contraire, le taux de croissance de la masse monétaire en circulation est passé de 10,9% en 2022 à 12,9% au cours des huit premiers mois de cette année. De plus, la quantité de pièces et de billets en circulation a atteint 414 milliards de dirhams en 2024, soit 22% de la masse monétaire ».

Elias Rayane


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