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Intervenant lors de la session extraordinaire du Conseil de la ville tenue avant-hier, Kamal Daissaoui, président de la commune de Sidi Belyout, a précisé que le retard enregistré dans le traitement de ce dossier par le Conseil de la ville révèle le manque d’une politique et d’une vision claire relative à la gestion de ce dossier. Selon lui, le président du Conseil et sa majorité se sont contentés de renvoyer ce dossier vers d’autres intervenants alors que la Charte communale leur impute la responsabilité de la gestion de ce problème. Même son de cloche de cet autre édile de la ville qui a jugé que cette question a été assez discutée depuis l’année dernière et que la commission d’urbanisme a pris des engagements qui n’ont jamais été mis en application une année après. Pire, cet édile pense que même le gouvernement s’est désengagé de ses promesses.
Pas le temps d’en dire plus et le voilà interrompu par un autre élu de la ville qui s’est interrogé sur le sort des décisions votées à l’unanimité par le Conseil de la ville au cours de l’année dernière. Il s’est également demandé où est passé le milliard de centimes destiné à secourir les victimes des maisons menaçant ruine.
Des propos largement partagés par El Bakali, élu de la ville, qui a soutenu qu’un drame humain se joue à l’intérieur des murailles de l’ancienne médina. D’après lui, ce sont 2.000 familles qui ont reçu des décisions de démolition signées par le président du Conseil de la ville et le wali et qui ne savent plus où donner de la tête. «Ces familles ont reçu également des décisions juridiques les obligeant à quitter d’urgence leurs maisons au profit des propriétaires de ces dernières», a-t-il révélé. L’édile casablancais a indiqué que beaucoup de propriétaires ont exploité les rapports établis par le LPEE pour intenter des procès aux habitants des maisons menaçant ruine. Des rapports qui ont été fortement critiqués par les concernés qui estiment que l’expertise établie par le LPEE s’est basée sur des photos et non sur des relevés opérés sur le terrain. «Ces familles vivent dans la crainte et l’inquiétude. Elles ne savent pas de quoi demain sera fait puisqu’elles n’ont pas de perspectives d’avenir», a-t-il lancé.
En détaillant dans le même sens, Boukhris, un élu de la ville, estime que le Conseil de la ville doit assumer ses responsabilités et entreprendre les mêmes efforts fournis au niveau de la gestion du dossier des bidonvilles. Mieux, il estime que le Conseil doit passer à la vitesse supérieure en proposant d’entamer une série de protestations pour dénoncer le laxisme de l’Etat. A ce propos, l’interlocuteur n’a pas épargné ses efforts pour ouvrir le feu sur la SONADAC, chargée du programme de relogement des habitants des maisons menaçant ruine, le gouverneur de l’Agence urbaine et le ministère de l’Habitat. D’après lui, l’ensemble de ces intervenants ont péché par leur laxisme et leur inaction. «Tant d’engagements ont été pris par ces derniers mais qu’en est-il aujourd’hui ? Personne ne le sait», s’est-il demandé. L’élu casablancais croit qu’il y a des complicités et des zones d’ombre qu’il faut mettre en lumière.