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L’opposition fustige Benkirane en campagne

«Attention aux décisions électoralistes en lieu et place des réformes»


Narjis Rerhaye
Mercredi 5 Février 2014

L’opposition fustige Benkirane en campagne
 
 
Abdelilah Benkirane est déjà en campagne électorale et il le fait le savoir.  Le chef du gouvernement a revêtu samedi dernier sa casquette de patron du PJD – une casquette dont il ne se sépare jamais- pour assurer ses ouailles islamistes  d’un bon score du parti de la lampe aux prochaines élections communales.  Un rendez-vous électoral qui ne devrait pas avoir lieu avant une année mais que le chef du gouvernement a érigé, à l’évidence, en tête de ses priorités. «Je suis optimiste. Le PJD a toutes ses chances de remporter les communales malgré les réformes difficiles entreprises par le gouvernement », dira-t-il en substance devant les conseillers communaux PJD réunis en conseil national en fin de semaine passée à Rabat.
Méthode Coué ou discours populiste ? Dans les rangs de l’opposition, les critiques fusent à l’envi.  Abdelilah Benkirane est en campagne électorale. « C’est  véritablement inquiétant. Il est clair que le chef du gouvernement s’est mis en mode campagne.  Ce qui pourrait signifier que toute décision ne sera prise dorénavant qu’en fonction de l’électorat. En fait, ce qu’il faut craindre,  c’est que   ce  gouvernement soit désormais sous l’emprise de décisions purement électoralistes », s’inquiète ce député de l’Union socialiste des forces populaires.
En tout cas, le PJD se prépare aux élections communales et le leader islamiste s’est bien employé, samedi dernier, à remonter le moral de ses troupes.  Pas question pour le chef des islamistes de céder à l’usure du pouvoir. Et pour cela, Abdelilah Benkirane a  sa recette infaillible. Fini les crocodiles et démons qui ont hanté ses deux premières années à la primature. Aujourd’hui  ses flèches sont décochées en direction des « corrompus » et autres forces contre les réformes.  La théorie du complot s’installe sans dire encore son nom.  Ceux qui veulent faire échouer l’expérience du PJD au pouvoir sont cloués au pilori, par le chef du gouvernement himself qui n’hésite pas à instruire des procès en sorcellerie.« Toute cette violence verbale, toutes ces accusations portées contre des partis comme l’USFP, l’Istiqlal ou le PAM, toutes ces polémiques entretenues par Benkirane ne font pas avancer le pays.  Au lieu de susciter une mobilisation nationale autour de réformes que ce gouvernement porterait, le chef de l’Exécutif ne fait qu’ouvrir de nouvelles blessures. Un homme d’Etat ne se comporte pas ainsi en prenant pratiquement en otage un pays, pour des raisons politiciennes et le temps de préparer des élections » fait remarquer cet Istiqlalien en vue tout en pointant les sorties de Benkirane et de ses affidés.
 
Dans les fiefs du parti du chef du gouvernement, l’ambiance est résolument électoraliste. Zineb El Adaoui, wali de la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen, vient d’en faire les frais. A la réunion du conseil régional, la wali nouvellement nommée a eu, selon la presse, des échanges très vifs avec les élus du PJD qui auraient critiqué  son programme. 
Sur le front des réformes, le plus gros, le plus difficile  aussi, reste à faire. L’on dit les alliés composant la majorité incapables de se mettre d’accord sur la hiérarchisation des réformes prioritaires. Certaines sources proches de la coalition gouvernementale font même état d’une divergence en la matière entre le Rassemblement national des indépendants de Mezouar  et le PPS de Benabdallah.
Dans leur édition du mardi 4 février, nos confrères d’«Al Ahdath Al Maghribiya»,  évoquaient les difficultés rencontrées par  la  commission inter-ministérielle  en charge de  la préparation de l'agenda et des réformes que le gouvernement devrait appliquer d'ici la fin de son mandat. "De nouvelles difficultés semblent entraver la marche du gouvernement Benkirane en matière de mise en oeuvre de certaines réformes prioritaires. Tout porte à croire qu'une différence d'approche divise le PPS et le RNI au sujet de la priorité à accorder soit à la réduction du déficit budgétaire, soit à la dynamisation de l'économie", écrit ce quotidien arabophone.


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