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L’Exécutif enjolive son bilan

El Khalfi vante l’actif et omet le passif


H.B
Mercredi 8 Janvier 2014

L’Exécutif enjolive son bilan
Le gouvernement persiste et signe. Il tient à son bilan positif après deux ans d’exercice du pouvoir malgré les critiques. Ainsi, et à quelques jours d’intervalle de l’interview accordée par Abdelilah Benkirane à France 24 indiquant qu’il est plutôt satisfait de l’action déployée par son gouvernement en 2013, c’est au tour de Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et le porte-parole du gouvernement, de prendre le relais. 
Intervenant lors d’une conférence de presse organisée jeudi dernier, le ministre a défendu, tambour battant, le bilan du gouvernement en énumérant  certaines actions phare comme l’augmentation du seuil minimum mensuel des pensions de retraite à 1.000 DH pour les fonctionnaires de l’Etat et des collectivités locales, l’annulation du cumul de 3.240 jours au moins pour bénéficier des pensions de retraite,  la hausse des bourses trimestrielles pour les étudiants en licence et en master de 200 et 300 dirhams respectivement ainsi que la diminution des prix des médicaments jugés très chers, de 30 % à 60%. 
Mustapha El Khalfi a estimé que l’action gouvernementale a été injustement évaluée et mal notée par ses détracteurs.  D’après lui, les critiques adressées à l’Exécutif doivent se faire à partir de ses engagements, à savoir le programme gouvernemental.  
A ce propos, il a indiqué que l’Exécutif a rempli une partie de ses engagements et qu’il est en train de s’atteler à l’autre en annonçant que  2014 sera l’année des grandes réformes, notamment celles relatives aux régimes de retraites, à la Caisse de compensation et à la justice. 
Pourtant, le porte-parole du gouvernement n’a pas jugé utile de s’arrêter sur le manque de réalisations du gouvernement concernant les cinq chantiers énoncés par Benkirane comme prioritaires, à savoir la justice, l’éducation, le chômage, la santé et l’habitat. 
En effet, deux années après son investiture, les indicateurs sociaux sont au rouge. Ainsi, si le chef du gouvernement s’est-il fixé, dans son programme présenté en janvier 2012 devant le Parlement, comme objectif de réduire le chômage d’1 point, à 8% sur la période 2012-2016, la réalité semble autre aujourd’hui. Le pays compte actuellement plus de 1.049.000 chômeurs. Quatre chômeurs sur cinq sont des citadins, soit une tranche de 83,2%. En outre, deux sur trois sont des jeunes âgés de 15 à 29 ans, ce qui correspond à un taux de 67,9%. 
Le même échec est constaté également au niveau du secteur de la santé qui va encore mal comme en témoigne le diagnostic du secteur fait dernièrement par le Conseil économique, social et environnemental. Pour le CESE, c’est un secteur public prédominant, hiérarchisé et cloisonné, une pénurie en personnel soignant et de grandes disparités dans sa répartition, des prix des médicaments anormalement élevés, un système de stockage et de distribution des médicaments inefficaces et la liste est longue. 
Le secteur de l’éducation va mal aussi. En effet, tout le monde s’accorde sur le fait qu’une crise profonde continue de  marquer  la politique publique concernant l’enseignement. Et les nombreux diagnostics faits à l’étranger sont là pour attester que le pays occupe la dernière place dans plusieurs classements internationaux. Une réalité que personne ne peut remettre en cause. 
Même constat d’échec au niveau du secteur de l’habitat qui enregistre aujourd’hui  un déficit estimé à 1.674.500 unités pour la période 2012-2016 ainsi que l’obligation de mise à niveau de 110.000 unités construites en violation du Code de l’urbanisme, 23.000 unités existantes dans  les bidonvilles, 20.000 autres concernant le logement menaçant ruine, 56.500 unités relatives à l’habitat insalubre et 625.000 unités devant être construites pour satisfaire les besoins liés à la croissance démographique.
Un tableau qui doit se noircir davantage si l’on tient compte des effets négatifs des  nouvelles hausses induites par le réajustement des taux de TVA, mais aussi par la mise en  application de tarifications nouvelles concernant l’eau et l’électricité par exemple, ou encore à cause de la poursuite du processus d’allègement de la Compensation et l’indexation du prix des carburants sur les cours pétroliers internationaux.  Une réalité amère qui en dit long sur un Exécutif qui se vantait pourtant de se préoccuper des conditions de vie difficiles des quelque 35 millions de Marocains.  


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