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Dialogue posé et responsable: La preuve par la télé

Pour des espaces publics au service d’une société plurielle


Mustapha Elouizi
Vendredi 10 Janvier 2014

Dialogue posé et responsable: La preuve par la télé
Des débats jaillissent les lumières. Ce mercredi soir à 2M aura été un moment de triomphe pour la liberté. L’espace public a encore besoin d’autres moments pareils. La confrontation des idées est prometteuse, sur la voie de la consécration de la société pluraliste. Mercredi soir à l’émission Moubacharatan maakoum, le débat portait sur un problème d’actualité, en l’occurrence la vidéo d’un énergumène excommuniant intellectuels et chefs de partis. Un acte abject qui voulait surtout interdire le dialogue entre concitoyens d’un même pays et vivant dans une même patrie. Un prétexte pour enchaîner sur d’autres problématiques. Tant mieux.
De quoi s’agit-il? Des défenseurs de l’Etat civil comme l’intellectuel Ahmed Assid, le chercheur Mustapha Bouhandi et l’actrice associative Leila Amili face à l’un des apôtres de l’Etat religieux, le salafiste Mohamed Fizazi et un complice, présenté en tant que chercheur, Mountassir Hamada. Deux approches diamétralement opposées, réunies autour de la même table. Comment peut-on vivre ensemble dans le Maroc de 2014? 
Tout le débat versait dans un seul réceptacle interrogateur. Quel Etat veut-on pour la société marocaine? Certes, l’état des lieux est déjà mis en action. Les choix des citoyens sont clairs, dans la mesure où l’on adopte déjà une démarche qui veut que les lois restent conventionnelles. Certaines lois stipulées par la chariâ sont déjà dépassées, étant donné le contexte, fait expliquer Assid. Notre registre juridique les a remplacées par des lois conventionnelles. Reste seulement à trancher sur la question de la jurisprudence, en matière de lois puisées dans la chariâ. Va-t-on rester figé face aux textes religieux qui ne résistent plus au changement de la réalité?, s’interroge Amili, présidente de l’Association féministe Joussour. 
Pour Fizazi et Mountassir, il existe des lois et principes impassibles de changement et qui doivent régir les musulmans jusqu’à la fin du monde, car émanant de Dieu! La réponse de Bouhandi est claire : «Il faut faire une nette différence entre la parole de Dieu, sacrée du reste, et celle des humains, ne faisant que lire et relire, et bien évidemment interpréter cette parole de Dieu, d’où les différences entre oulémas et interprètes».
Une adaptation de textes dans le sens de garder la noblesse de l’objectif est-elle une dénégation de la sacralité ? Que ce soit pour la question de l’héritage de la fille, celle de l’avortement ou encore celle relative à la polygamie… le débat est d’actualité, et personne n’en a le monopole. La société devrait bien entamer le débat, chacun dans son champ d’activité et de spécialité. La société civile le fait déjà à travers ses structures vivantes. Les médias doivent suivre. Les spécialistes et exégètes doivent prendre en considération les problèmes pointés du doigt par les sociologues, anthropologues, politologues, linguistes, acteurs civils et politiques… «Ce sont les  acteurs associatifs et politiques qui ont une connaissance sociale des problèmes, et ont le devoir d’accomplir leur rôle et la mission qui leur est dévolue par la loi», explique Assid. Et d’ajouter que «le leader des Forces populaires (USFP) en appelant à ouvrir le débat n’a fait qu’accomplir sa mission, en tant que chef d’un parti politique, puisqu’il y a des milliers de femmes qui débattent et revendiquent, sinon à quoi servirait un parti politique ?».
Un grand pas à réaliser sur la voie d’une complémentarité de rôles sociaux, dans un même territoire. Tourner le dos aux véritables questions que pose la société ne sera qu’un appel à la Fitna (chaos). Car, l’homme en général entend résoudre les problèmes épineux qu’il affronte ici-bas. Ses questions spirituelles sont une chasse gardée et relèvent du domaine privé.  


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