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La superficie cultivée a atteint un total de 2.045 hectares en 2025Selon les chiffres de la direction provinciale de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC), la superficie cultivée a atteint en 2025 un total de 2.045 hectares, travaillés par 2.554 agriculteurs regroupés en 114 coopératives.
Au niveau national, cette surface a plus que doublé, atteignant près de 4.751 hectares travaillés par 5.493 agriculteurs regroupés en 366 coopératives, contre 2.169 hectares en 2024 mobilisant 2.647 agriculteurs au sein de 185 coopératives, l’année précédente.
L’ANRAC a, par ailleurs, certifié 6,2 millions de semences de variétés importées en 2025, sur la base de 37 autorisations d’importation délivrées par l’ONSSA à 23 importateurs, contre 7,6 millions de semences en 2024 (30 autorisations/21 importateurs). Concernant les semences locales "Béldia", l’Agence a autorisé l’utilisation de 3.966 quintaux en 2025 via 264 autorisations octroyées à autant de coopératives, contre 1.717 quintaux en 2024 sur la base de 112 autorisations accordées à 112 coopératives, rapporte la MAP.
A Beni Oulid, une nouvelle unité de séchage prend forme. Elle est portée par l’entreprise Moroccocanna, qui prévoit sa mise en service d’ici la fin de l’année.
"Nous avons commencé avec 25 hectares en 2024 et doublé la superficie cette année pour atteindre 50 hectares", explique Amine Bouinzal, responsable technique, à la MAP, ajoutant qu’à terme, l’unité pourra traiter jusqu’à 300 tonnes de matière première et sera reliée à une unité pharmaceutique.
"Tout est pensé pour répondre aux normes internationales, de la sécurité sanitaire aux conditions de travail. Nous voulons garantir un produit sûr et conforme", a-t-il souligné.
Dans les campagnes environnantes, les coopératives s’organisent et les retombées se font sentir. À la coopérative Weed Ouargha, présidée par Abdelaziz Bakkali, l’activité bat son plein.
"Nous avons signé un contrat avec un opérateur disposant d’une unité de transformation, ce qui nous a permis d’obtenir l’autorisation de cultiver. Cette année, nous avons quasiment doublé notre production", raconte-t-il. A ses côtés, des agriculteurs trient les plants fraîchement récoltés.
Pour Yahya, un jeune membre de la coopérative, l’impact est concret. "Aujourd’hui j’ai un revenu fixe et je peux prévoir l’avenir", a-t-il confié, notant que "chaque fermier emploie entre cinq et dix personnes pour les semis et la récolte. On sent que les choses bougent et que l’on peut enfin rester ici, sur nos terres, sans penser à partir".
Plus loin, une unité déjà opérationnelle tourne à plein régime. Somacan, installée dans la région, a choisi la voie de la haute technologie. Ici, les récoltes passent par des broyeurs, des tamis et finissent dans des extracteurs utilisant le dioxyde de carbone en état supercritique.
"C’est une méthode propre et respectueuse de l’environnement. Elle nous permet d’obtenir des extraits de très grande pureté, jusqu’à 99,6%", explique Yahya Abdi, ingénieur agroalimentaire et responsable de la production.
L’objectif est clair : isoler les cannabinoïdes, notamment le CBD, avant de les intégrer à des produits cosmétiques, des compléments alimentaires ou d’autres filières industrielles.
Au niveau national, 21 compléments alimentaires et 16 produits cosmétiques ont été enregistrés au niveau de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS) et 10 produits agroalimentaires ont été enregistrés auprès de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) portant le nombre total des produits enregistrés à 78, selon les données de l’ANRAC.
Pour les habitants de Taounate, ce chantier dépasse la simple question de réglementation. En ouvrant la voie à une filière légale, il apporte des revenus réguliers aux familles rurales, crée aussi bien des emplois saisonniers liés aux semis et aux récoltes que des postes permanents dans les unités de transformation, et encourage l’implantation d’industries locales dans une région longtemps marquée par l’économie informelle.
L’ANRAC, véritable chef d’orchestre de cette dynamique, accompagne agriculteurs et opérateurs à chaque étape, depuis la distribution des semences et l’encadrement technique jusqu’à la transformation et l’exportation des produits finis.
C’est elle qui délivre les autorisations de plantation et de récolte aux coopératives, après signature de contrats avec les opérateurs, et qui encadre également ces derniers pour la transformation, le transport et la commercialisation.
Dans ce sens, l’ANRAC a délivré 4.003 autorisations en 2025, contre 3.371 une année plus tôt, soit une progression de 20%, au niveau national, et près de 3.903 autorisations ont été délivrées aux agriculteurs portant sur l’exercice de l’activité de culture de cannabis, alors que 100 autres autorisations d’exercice relatives aux différentes activités ont été délivrées à 63 opérateurs.
En parallèle, l’ANRAC a retiré durant l’année en cours un total de 111 autorisations auprès des opérateurs qui n’ont pas respecté les dispositions règlementaires, au niveau national.
Ce sont pas moins de 5.430 opérations de contrôle de conformité aux dispositions réglementaires qui ont été réalisées par l’ANRAC, dont 2.801 opérations de contrôle de l’activité de culture de cannabis licite, 300 opérations de contrôle de l’activité d’importation des semences, 642 opérations de contrôle de l’activité de commercialisation, 59 opérations de contrôle de l’activité d’exportation, 71 opérations de contrôle de l’activité de transformation et 1.557 opérations relatives au contrôle de l’activité de transport.
Dans les villages, les conversations portent sur les perspectives offertes par cette nouvelle activité. Beaucoup y voient une chance de stabiliser leurs revenus, de retenir les jeunes sur leurs terres et de poser les bases d’une économie locale plus durable.