S.M le Roi souligne la nécessité pour le gouvernement de prendre toutes les mesures à même de faire face à l’impact du déficit des pluies sur le secteur de l’ agriculture


Mourad Tabet
Vendredi 18 Février 2022

Mohamed Benabou: La sécheresse en cette période de l'année est exceptionnelle et inquiète les agriculteurs et les éleveur

S.M le Roi souligne la nécessité pour le gouvernement de prendre toutes les mesures à même de faire face à l’impact du déficit des pluies sur le secteur de l’ agriculture
«C’ est une excellente initiative de notre Souverain», s’est félicité Ahmed Driouch, président de la Fédération des agriculteurs à Oulad Teima dans une communication à Libé commentant les mesures prises par S.M le Roi Mohammed VI, mercredi 16 février, pour faire face à «la situation climatique et hydrique qui impacte négativement le déroulement de la campagne agricole, particulièrement les cultures d’automne et la disponibilité des pâturages ».
Ahmed Driouch a précisé que «les mesures préconisées par S.M le Roi visent à réduire l’impact négatif de la sécheresse sur les agriculteurs», soulignant que le secteur agricole dans la région de Sous-Massa est menacé à cause de la faible pluviométrie cette année et de l'assèchement quasi total des nappes phréatiques». Il a également appelé les autorités compétentes à alléger le poids des crédits qui pèsent sur les agriculteurs en souffrance à cause de cette situation.
Il y a lieu de souligner que le Maroc est confronté à la pire sécheresse des trois dernières décennies.
«Bien sûr que c’est la pire période de sécheresse des 30 dernières années, puisque pendant la période 1990-1999, le Maroc connaissait des moments de sécheresse tous les 7 à 10 ans, mais maintenant c’est tout à fait différent », a expliqué Mohamed Benabou, expert en climat et développement durable. Selon lui, cette période est devenue de 2 à 3 ans et par la suite ces épisodes de sécheresse sont devenus plus fréquents, la situation de remplissage des barrages justifie cela : 33,4% ce 17 février 2022 contre 48,3% l’année précédente, 48,6% en 2020 et 63,6% en 2019, ce qui montre la baisse du volume des précipitations ces dernières années. «Cette sécheresse est due au changement climatique. Cette année est exceptionnelle en raison des faibles précipitations enregistrées au Maroc lors cette période par rapport à la normale. Nous avons enregistré un déficit pluviométrique de 64%, mais par rapport à l’année précédente le déficit pluviométrique dépasse les 53%. Le volume des précipitations n’a pas dépassé 38,8 mm contre 106,8 mm en temps normal», a-t-il précisé, soulignant qu’«une telle situation était prévue puisque plusieurs rapports de la Banque mondiale, de l’ONU ou de la GIEC ont confirmé que le Maroc connaîtrait un déficit hydrique. Cette année est caractérisée par la présence de l’anticyclone des Açores, une zone de haute pression atmosphérique située dans l’océan Atlantique Nord et qui s’étend sur le sud de l’Europe, l’ouest du bassin méditerranéen, ce qui bloque toute sorte de dépressions pouvant ramener de fortes précipitations comme ce fut le cas l’année dernière ».
Récemment, l’agence espagnole EFE a souligné que «la Niña» (la fille en espagnol) pourrait être la cause de la sécheresse en Espagne et dans d'autres pays comme le Maroc. «La Niña, phénomène naturel qui provoque un refroidissement anormal du Pacifique oriental près de la côte sud-américaine, pourrait être à l'origine de la grave sécheresse qui affecte des pays comme l'Espagne, le Maroc et les Etats de l'ouest des États-Unis et, pour l'instant, elle pourrait être prolongée jusqu’à bien avant le printemps », a affirmé l’agence espagnole dans une dépêche du 6 février.
D’après Mohamed Benabou, la sécheresse en Espagne, comme au Maroc, inquiète de plus en plus les agriculteurs, de même que dans le sud de l'Europe en général, la saison hivernale a été caractérisée par une sécheresse due à des précipitations moins importantes au mois de janvier. «La sécheresse à cette période de l'année est exceptionnelle et inquiète les professionnels du secteur qui constatent que la température augmente d'année en année et que le réchauffement climatique les affecte. Cette sécheresse qui touche le Portugal, l’Espagne, le Maroc et le sud de la France diffère par son intensité, sa superficie et sa durée, en ce qui concerne les précipitations», a-t-il souligné. Les barrages sont à moins de 45% de leur capacité en Espagne, moins de 40% au Portugal et 33% au Maroc. Les éleveurs doivent faire face à cette situation critique soit en réduisant la proportion de leur cheptel, soit en supportant des surcoûts d'alimentation».
Quant à la Niña, l’expert en climat et développement durable a expliqué que ce phénomène climatique «se produit à la suite d'un refroidissement inhabituel de la surface de l'eau dans la région tropicale de l'océan Pacifique, et se produit généralement tous les deux à sept ans et apparaît à l'automne de l'hémisphère nord ». Et l’expert de conclure : « Je pense qu’il y a un lien direct entre la Niña et le phénomène de la sécheresse que connaissent le Maroc, l’Espagne et le Portugal. En général, la Niña affecte principalement la région MENA depuis 2016 avec des températures élevées et un manque de pluie. Mais l'inverse se produit dans les régions du Nord de l’Afrique, où les pluies augmentent et les températures baissent en dessous de leurs moyennes habituelles ». 


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