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Le refus de l’autre, de l’étranger constitue de plus en plus un nouveau mal du siècle. Ce mauvais tournant ne cesse de se cautionner par les pédagogues des idéologies de l’exclusion et de la mort.
Dans son essence, le cosmopolitisme traduit un besoin humain, trop humain qu’est la rencontre interculturelle. Il fonde sa logique sur le dialogue et l’échange que permet et promet justement l’épreuve de l’étranger. L’étranger nourrit et enrichit l’expérience d’être dans le monde. Sans cette trace de l’étranger, l’expérience humaine passera pour nulle et non avenue.
L’éloge du cosmopolitisme, si éloge il y a, revient à dire aussi l’éloge des frontières. Si « L’éloge du cosmopolitisme » (Guy Scarpetta) trouve son fondement théorique et pratique dans la critique acerbe du repli identitaire et du nationalisme trop réducteur de l’expérience existentielle de l’homme, l’ « Eloge des frontières » (Régis Debray), quant à lui, précise que l’altérité ne commence que lorsque les frontières sont bel et bien établies, c'est-à-dire que la connaissance de l’existence de l’autre se base essentiellement sur la reconnaissance de ses frontières.
Les frontières géographiques demeurent fort capitales, c’est clair, alors que les frontières culturelles posent énormément de problèmes quant au devenir de l’humanité. Notre pensée est que le dialogue religieux fonde le sens de la Religion, le dialogue politique fonde le sens de la Politique, le dialogue économique fonde le sens de l’Economie, etc.
Bien qu’elles soient toujours installées (ce qui est sine qua non), les frontières sont tout de même abolies eu égard à l’essor de la technologie (Internet).
Le monde réel crée des limites vis-à-vis des citoyens du monde, le monde virtuel, lui, les défait complètement. La quête d’aujourd’hui s’avère être un vivre-ensemble qui, au-delà de toutes frontières, saura réhabiliter le sens du cosmopolitisme. Dans cette quête inlassable de l’humain par l’humain, les frontières brossent à grands traits l’aventure de l’altérité, le cosmopolite en rêve. Rêve humain éternel, le cosmopolitisme est engagement, la frontière en est le déclic…