Le rôle de l'IA dans la préservation du patrimoine et l’analyse des crises au coeur de l’Université d’hiver de l'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif

L’Université d'hiver de l'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif a démarré, lundi à Ifrane, sous le signe "Les plateformes numériques et l’enjeu de la préservation des institutions en temps de crise" et ce, avec la participation d'étudiants marocains et palestiniens venus d’Al-Qods et de Gaza.

Intervenant à cette occasion, la présidente de la Chaire des études marocaines à l'Université Al-Qods, Safaa Nasser Eddine, a indiqué que la technologie évolue rapidement, dépassant les institutions et les sociétés, ajoutant que l’objectif de cette édition est d’initier les étudiants à une utilisation des plateformes numériques et de l’intelligence artificielle favorisant la stabilité, la protection de l’identité et le renforcement des institutions.

Les promoteurs de cette initiative tendent à créer un espace de rencontre entre le Maroc et la Palestine sur les plans académique, culturel et intellectuel, a noté Mme Nasser Eddine, ajoutant que ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui accorde une grande importance à la protection de l’identité et des institutions d’Al Qods.
"Notre travail s'inscrit dans la continuité de cette vision, à travers la recherche, l'innovation et le travail d'équipe", a-t-elle dit.

L’Université d’hiver 2025 s’articule autour de trois axes principaux, à savoir la sensibilisation, la culture numérique et la recherche et l’innovation, a expliqué la présidente de la Chaire des études marocaines à l’Université d’Al Qods, précisant qu’il s’agit essentiellement de comprendre comment les outils numériques influencent l'opinion publique, la prise de décision et la manière dont les sociétés réagissent en temps de crise.

"Tout ce que nous apprenons ici est lié à Al-Qods, son patrimoine, ses institutions, son identité culturelle et son histoire", a-t-elle souligné, ajoutant que l’objectif majeur est de trouver des moyens numériques pour préserver la mémoire architecturale et culturelle de la Ville Sainte en s’inspirant de l’expérience du Maroc en matière de restauration et de protection du patrimoine.
Il s’agit aussi de renforcer les liens universitaires entre étudiants et chercheurs marocains et palestiniens, par le biais de projets conjoints et de recherches partagées, a-t-elle dit.

Dans une déclaration à la MAP, le président de l’Université Al Akhawayn, Amine Bensaid, s’est félicité de l’organisation de cette initiative inscrite dans le cadre du partenariat entre l’Université et l'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif, ajoutant que cette Université d’hiver se focalise sur l’analyse du rôle de l’IA dans la préservation du patrimoine, la gestion des crises et de la prise de décisions.

L’Université Al Akhawayn s’emploie, dans ce cadre, à outiller ses étudiants et ses enseignants en matière d’IA en la mettant au service du bien-être de l’Homme, a-t-il expliqué, ajoutant que ce partenariat inclut la chaire des études marocaines à l’Université d’Al Qods.

Des étudiants palestiniens se sont dits "heureux", dans des déclarations à la MAP, de prendre part à cette Université d’hiver, "une initiative louable" qui ouvre la voie à une collaboration entre les étudiants marocains et palestiniens pour mettre l’IA au service notamment du patrimoine des deux pays et favoriser un usage sain des nouvelles technologies.

Ils ont exprimé leur profonde gratitude et leur grande considération et estime à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, en saluant la haute sollicitude dont le Souverain entoure le peuple palestinien, en général et les étudiants palestiniens en particulier.

La première conférence de cette édition, initiée en collaboration avec l'Université Al Akhawayn et la Chaire des études marocaines à l'Université Al-Qods, a traité de l’"Introduction aux concepts inhérents aux intersections entre la transition technologique et l'impact de ce processus sur l'équilibre des institutions en période de crise".

Trois jours durant, les travaux de cette Université s'articulent autour de quatre ateliers thématiques axés sur la sécurité numérique et le rôle de l'intelligence artificielle (IA) dans la facilitation de la communication et l'accès à l'information, l'apport de l'IA dans le développement du narratif numérique de l'identité culturelle dans les contextes palestinien et marocain, ainsi que sur le rôle de l'IA dans l'analyse des crises économiques et sociales dans les deux contextes palestinien et marocain.

Il est également question de la gestion du patrimoine culturel à l'aide des techniques de l'IA. Il s’agit d'un workshop pratique qui se propose de développer des logiciels et d'appliquer les divers outils de l'IA dans l'analyse des données patrimoniales et architecturales.

Le but consiste, selon les organisateurs, à documenter et protéger le patrimoine culturel de la ville d'Al-Qods dans un contexte de crise et ce, en s'inspirant de l'expérience du Maroc en matière de réhabilitation de ses bâtiments historiques.

Cette Université d'hiver s'assigne notamment pour objectifs de présenter des approches pratiques en termes de gestion et d'activation de la sécurité numérique au sein des institutions, de renforcer la conscience sociétale inhérente aux défis et enjeux du numérique, particulièrement pour les nouvelles générations, de développer la maîtrise des technologies de l'IA, et d'accompagner les professionnels dans le développement d'applications pratiques simulant des crises numériques et la manière d'y répondre efficacement.