
Les conséquences se sont matérialisées essentiellement par des mortalités élevées au niveau des élevages de poulet de chair, de dindes, de reproducteurs et des poules pondeuses, ainsi que des chutes catastrophiques des performances zootechniques de production. Les taux de mortalité varient, selon l’âge des volailles, de 10% à 15% pour le poulet de moins de 30 jours, 15% à 25% pour le poulet de plus de 30 jours et de 20% à 25% pour la dinde.
« Les poulets les plus âgés sont les plus menacés par cette canicule, ce qui engendrerait une baisse de plus de 5% de la consommation des volailles», nous a confié Youssef Alaoui, président de la FISA.
« Une envolée des prix des poulets est prévue dans les jours qui suivent surtout en cette période de mariages et d’afflux des Marocains résidents à l’étranger », a-t-il ajouté. Ce avec quoi le ministère de l’Agriculture et des Pêches maritimes ne semble pas être d’accord. Pour lui, les pertes enregistrées à ce jour dans le secteur avicole « ne devront avoir aucun impact sur l’approvisionnement du marché ». Par contre pour la FISA, « si cette vague de chergui persiste, elle ne manquera pas d’avoir des conséquences graves pour le secteur avicole, à savoir des pertes d’exploitation très lourdes de conséquence pour tous les opérateurs ». Entre autres, elle cite « une pénurie de viande de volailles et d’œufs, une hausse vertigineuse des prix et la dégradation de l’état sanitaire de l’environnement».
Elle interpelle donc vivement les autorités de tutelle à « prendre les dispositions qui s’imposent pour préserver l’environnement et éviter la prolifération des maladis ». Elle souhaiterait qu’ « un lieu soit fixé au niveau de chaque région pour centraliser et enfouir les cadavres de volailles ».. En revanche, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime dit avoir, « depuis le déclenchement de la vague de chaleur, renforcé son dispositif de veille sanitaire déjà en place. Cette veille est structurée autour de deux actions. La première concerne la surveillance sanitaire des élevages à travers les services vétérinaires du ministère et les vétérinaires privés mandatés par le gouvernement. La deuxième concerne la mise en place d’un dispositif d’enfouissement des cadavres suivant les règles d’hygiène les plus strictes afin de préserver l’environnement et de l’état sanitaire des élevages avoisinants ».