
-
SM le Roi félicite les Présidents chinois et chypriote à l'occasion de la fête nationale de leurs pays
-
Non à l'excès de zèle des uns et au vandalisme des autres : Non à toute violence
-
La Génération Z face au libéralisme sauvage
-
Arrestation de 24 personnes en flagrant délit d'entrave à la circulation au niveau de l'autoroute urbaine de Casablanca
Il est à rappeler que ces jeunes, incarnés notamment par GenZ 212, ont crié leur ras-le-bol et appelé le gouvernement à mettre en place des réformes sociales essentielles, notamment en matière d'éducation, de santé publique, et de justice sociale.
Enivré par sa majorité numérique, le gouvernement a fait fi de l’un des principes fondamentaux de la démocratie en marginalisant l’opposition parlementaire qui, comme dans les démocraties qui se respectent, est le porte-voix des catégories sociales marginalisées en exprimant, entre autres, les doléances, les attentes et les revendications sociales légitimes de la jeunesse marocaine.
Cette posture a accentué la crise politique et renforcé le sentiment de méfiance au sein d’une partie importante des citoyens, qui perçoivent l’institution législative comme une chambre d’enregistrement au service exclusif de la majorité gouvernementale.
Le constat est fort clair : l’opposition parlementaire se retrouve régulièrement exclue des débats essentiels et des mécanismes de contrôle. En témoignent le refus récurrent du gouvernement de constituer des commissions parlementaires indépendantes, l’absence fréquente des ministres lors des séances de questions, et le rejet quasi systématique des propositions de loi émanant de l’opposition. Ces pratiques, qui sont en porte-à-faux avec les dispositions de la Constitution de 2011, restreignent sévèrement la capacité de l’opposition à jouer pleinement son rôle constitutionnel de contre-pouvoir, condition sine qua non dans le fonctionnement de tout régime démocratique.
Si la majorité numérique confère au gouvernement une capacité à légiférer rapidement, cela conduit paradoxalement à fragiliser la démocratie marocaine en évinçant l’opposition d’un rôle essentiel, celui de mener un contrôle critique et constructif du pouvoir exécutif et de remplir le rôle de médiation politique entre la société et le gouvernement.
En étouffant la voix de l’opposition parlementaire et en s’appuyant abusivement sur sa majorité numérique, le gouvernement tripartite a commis une faute majeure en rompant le rôle essentiel de médiation que joue traditionnellement l’opposition politique.
Pis encore, le gouvernement au lieu d’assumer ces responsabilités constitutionnelles et s’adresser directement aux manifestants via les médias, s’est contenté de rendre public un communiqué mesquin qui est perçu par les observateurs comme insuffisant pour faire face à l’ampleur et à l’importance des revendications sociales exprimées.
Pour cette raison, les événements de ces derniers jours rendent nécessaire une réévaluation urgente de ces pratiques afin de rétablir un équilibre institutionnel vital pour la crédibilité et la stabilité du système démocratique marocain.
Mourad Tabet