
Porté par une mobilisation nationale sans précédent – 74 congrès provinciaux et une série de rencontres régionales – le parti prépare son 12e Congrès à Bouznika (17–19 octobre 2025). Objectif : refonder la confiance, relancer l’espoir démocratique et proposer une alternative progressiste crédible face aux crises sociales, économiques et institutionnelles du pays.
Une mobilisation inédite à travers le pays
La dernière semaine de septembre 2025 a montré un parti en mouvement. Des rencontres régionales se sont succédé, animées par les membres du Bureau politique et du comité préparatoire, dans un climat d’écoute et de débat franc.
De Souss–Massa à l’Oriental, en passant par Rabat–Salé–Kénitra, Fès–Meknès, Casablanca–Settat et Tanger–Tétouan–Al Hoceima, les discussions ont permis d’enrichir les documents préparatoires et de replacer le militant au cœur de la réflexion. Chaque région a apporté ses préoccupations propres – agricoles, industrielles, sociales – mais toutes ont convergé vers une même exigence : redonner sens et crédibilité à l’action politique.
74 congrès provinciaux : la démocratie interne retrouvée
Avec 74 congrès provinciaux organisés à un rythme soutenu, l’USFP a réussi un pari que peu de formations politiques auraient pu relever. Ces congrès n’ont pas été de simples procédures statutaires, mais de véritables moments démocratiques.
Dans plusieurs provinces comme Marrakech, Chichaoua ou Driouch, les structures ont été renouvelées en un temps record, signe d’une base prête à s’engager dans un nouveau cycle. La présence du Premier secrétaire Driss Lachguar à certaines rencontre a ajouté une dimension symbolique forte, rappelant le rôle fondateur de l’USFP dans l’histoire démocratique marocaine.
Congrès national de Bouznika : un rendez-vous décisif
Le Congrès de Bouznika, prévu les 17, 18 et 19 octobre 2025, s’annonce comme une séquence décisive. Il ne s’agit pas seulement de renouveler les instances dirigeantes, mais d’engager une refondation politique.
L’USFP veut y poser les bases d’un nouveau contrat social :
• Réconcilier les citoyens avec la politique,
• Réhabiliter la valeur du service public,
• Replacer la justice sociale au centre de l’agenda national.
Dans un contexte marqué par la montée des populismes et les désillusions néolibérales, l’USFP se présente comme l’alternative capable de porter un projet progressiste crédible.
Documents du Congrès présentés dans les rencontres régionales
Les rencontres régionales préparatoires au 12e Congrès national de l’Union Socialiste des Forces Populaires ont constitué un espace de débat et de réflexion collective autour d’un ensemble de documents stratégiques. Présentés et enrichis par les militantes et militants, ces textes forment la colonne vertébrale du projet ittihadi, animé par l’ambition de restaurer la confiance entre citoyens et institutions et de bâtir une alternative progressiste crédible face aux crises du pays.
Ces documents couvrent l’ensemble des chantiers majeurs :
• Une stratégie économique de rupture avec le modèle rentier, fondée sur une réforme fiscale équitable, des investissements productifs et un soutien structurant aux PME.
• Une réforme constitutionnelle à parachever, pour renforcer la démocratie, garantir la représentativité réelle et consacrer le rôle de l’opposition.
• Une régénération interne et une modernisation organisationnelle, qui reposent sur la limitation des mandats, la décentralisation des instances et l’usage des outils numériques et de l’intelligence artificielle.
• Une vision intégrée du capital humain, où les femmes, les jeunes et la diaspora occupent une place centrale, à travers des politiques d’égalité, d’insertion et de participation citoyenne renforcée.
• La bataille médiatique, qui vise à transformer l’héritage de la presse ittihadi en un instrument moderne de communication, capable de relever les défis de l’ère numérique et de renouer la confiance avec le lectorat.
• Une stratégie économique pour rompre avec le modèle rentier
Le diagnostic dressé par les documents économiques est clair : croissance limitée (3 %), poids massif de l’informel (60 % de l’emploi), industrie marginale (14 % du PIB), inégalités criantes (10 % des plus riches captant la moitié du revenu national).
Face à cette réalité, l’USFP propose un plan de rupture :
- Réforme fiscale progressive, qui allège les classes moyennes et impose davantage les grandes rentes,
- Investissements publics massifs (550 milliards de dirhams) pour créer 500 000 emplois,
- Soutien stratégique aux PME, moteur de l’emploi et de l’innovation,
- Lutte contre les monopoles pour briser les logiques de rente et ouvrir la voie à une économie productive et équitable.
Ce projet s’inscrit aussi dans une vision de souveraineté économique : indépendance alimentaire et hydrique grâce au dessalement, aux énergies renouvelables et à une agriculture durable.
Une réforme constitutionnelle inachevée
La Constitution de 2011 a ouvert un cycle démocratique nouveau, mais les pratiques n’ont pas suivi. Gouvernance incomplète, parité inatteinte, reddition des comptes insuffisante : l’écart entre le texte et la réalité nourrit la défiance citoyenne.
L’USFP plaide pour aller vers une monarchie parlementaire équilibrée, conciliant stabilité institutionnelle et démocratie effective. Cela passe par une réforme électorale garantissant la représentativité réelle, un Parlement plus fort, une opposition reconnue et respectée comme acteur central de la régulation démocratique.
Un parti modèle : régénération interne et modernisation
L’USFP veut être exemplaire en matière d’organisation interne :
- Limitation des mandats à trois maximum,
- Interdiction du cumul nuisible des responsabilités,
- Renforcement des prérogatives régionales et provinciales,
- Recours à la numérisation et à l’intelligence artificielle dans la gestion du parti.
Objectif : se doter d’outils modernes et crédibles pour parler aux nouvelles générations.
Femmes, jeunes, diaspora : trois piliers pour l’avenir
Le projet ittihadi place le capital humain au centre de sa vision.
- Les jeunes : avec un chômage de près de 40%, ils doivent bénéficier de politiques de discrimination positive, d’une meilleure représentation institutionnelle et de programmes d’insertion par l’économie sociale et solidaire.
- Les femmes : l’USFP propose d’aller au-delà de la parité formelle. Réforme du Code de la famille, criminalisation du mariage des mineures, recours à l’ADN, suppression du « taassib », budgets sensibles au genre et quotas renforcés figurent dans ses propositions.
- La diaspora marocaine : considérée comme un levier stratégique. Le parti appelle à un guichet unique, à la refonte du Conseil de la communauté, au réseautage des compétences et à une meilleure intégration dans la décision nationale.
L’arme médiatique : entre héritage et mutation numérique
L’USFP sait que l’influence politique passe aussi par la bataille médiatique. Sa presse, historique outil de résistance et de formation citoyenne, doit aujourd’hui se réinventer.
L’ambition : transformer un héritage en instrument moderne de communication et de débat. La feuille de route repose sur la digitalisation, l’unification de la ligne éditoriale, un financement diversifié et surtout le rétablissement de la confiance avec le lecteur.
Conclusion : refonder pour convaincre
Le 12e Congrès national de l’USFP n’est pas une étape routinière. C’est une bifurcation historique :
- refonder la confiance en la politique,
- mettre en avant une alternative progressiste crédible,
- préparer les batailles électorales de 2026 et 2027 avec un projet clair et mobilisateur.
A Bouznika, l’USFP veut montrer qu’il n’est pas seulement l’héritier d’un passé glorieux, mais l’acteur capable de porter l’avenir. Un avenir où démocratie, justice sociale et développement durable s’unissent pour répondre aux crises du Maroc et ouvrir une nouvelle ère d’espoir.
Par Abdeslam El Moussaoui (Membre du Bureau politique du parti)
Par Mohamed Assouali (Membre de la commission préparatoire du 12ème Congrès national du parti)