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Driss Lachguar : Les choix politiques du gouvernement persistent dans l’erreur et leur inefficacité se lit dans le quotidien des citoyensDans une ambiance vibrante, marquée par l’ardeur militante et la profondeur du débat politique, le 4ème Congrès provincial USFP/M’diq-Fnideq s’est tenu le jeudi 11 septembre, dans la salle Chems Zohour à Findeq. Ce rendez-vous majeur a marqué un moment fort de réflexion collective, de mobilisation et de réaffirmation de l’engagement du parti vis-à-vis des citoyens et de la patrie. Placée sous le mot d’ordre évocateur «Pas de développement sans revalorisation de l’action politique», la rencontre a rassemblé militantes et militants venus des différentes branches et structures locales, mais aussi des élus, des acteurs associatifs, syndicaux et des personnalités engagées dans la défense des droits humains.
Le choix du thème n’est pas anodin. A l’heure où l’espace politique est menacé par l’inertie et par la tentation du spectacle creux, l’USFP réaffirme sa conviction profonde : seule une action politique responsable, enracinée dans le réel et soucieuse de l’intérêt général, peut ouvrir la voie à un développement véritable. Ce congrès n’a donc pas été une simple rencontre statutaire, mais une tribune vivante où se sont exprimés les espoirs, les inquiétudes et les ambitions d’une région en quête d’équité et de perspectives.
L’USFP n’est pas un parti d’apparat ou de circonstance, mais une formation structurée, profondément enracinée dans le tissu social marocain, dixit le Premier secrétaireDès son ouverture, le congrès a pris la dimension d’une véritable démonstration de force organisationnelle. La présence du Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a conféré à la rencontre un poids particulier. Son allocution, prononcée avec la passion d’un militant convaincu, a trouvé un écho immédiat dans les cœurs et les esprits. Il a salué l’engagement des militantes et militants de la province, qui n’ont jamais failli, même dans les moments les plus éprouvants, rappelant que l’histoire de l’USFP est faite de sacrifices, de luttes et d’un attachement constant aux valeurs de justice, de liberté et de solidarité.
Mais cet évènement n’a pas été seulement l’occasion de rendre hommage au passé. Il a surtout été tourné vers l’avenir. Driss Lachguar a rappelé que, conformément aux décisions du Conseil national, aucun congrès national ne saurait avoir lieu sans l’accomplissement préalable des congrès provinciaux. Ce principe témoigne de la rigueur organisationnelle d’un parti qui refuse l’improvisation et qui se construit pas à pas, cellule par cellule, territoire par territoire. L’USFP, a-t-il insisté, n’est pas un parti d’apparat ou de circonstance, mais une formation structurée, profondément enracinée dans le tissu social marocain.
Le Premier secrétaire n’a pas manqué de dresser un état des lieux critique de la situation nationale. Dans une analyse sans complaisance, il a dénoncé la vacuité de l’apparition médiatique récente du chef du gouvernement, estimant qu’elle a manqué de sérieux et de crédibilité. Ce qui aurait dû être un moment de clarification et de transparence s’est révélé, selon lui, une simple opération de diversion, où des chiffres approximatifs ont été avancés sans rigueur ni crédibilité. Les Marocains attendaient des réponses précises sur les questions vitales de la santé publique, de la protection sociale, de l’emploi, de l’eau et du développement économique. Or, ce qui leur a été présenté n’a été qu’un catalogue d’affirmations approximatives, parfois même des récupérations d’initiatives antérieures à 2021. Le fossé entre le discours officiel et la réalité quotidienne s’est trouvé ainsi mis en évidence.
Driss Lachguar n’a pas manqué de rappeler les difficultés que traverse aujourd’hui le pays : faillites de petites et moyennes entreprises, aggravation du chômage, précarité persistante du monde rural, dysfonctionnements de l’assurance maladie obligatoire, déficit budgétaire et hausse inquiétante de la dette publique. Autant de faits qui contredisent le tableau flatteur que tente de brosser l’Exécutif. Pour le Premier secrétaire, le constat est implacable : les choix politiques du gouvernement actuel persistent dans l’erreur, et leur inefficacité se lit dans le quotidien des citoyens. La politique gouvernementale, a-t-il martelé, est totalement déconnectée des attentes populaires.
Dans cette perspective, le Premier secrétaire a rappelé le Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, prononcé à l’occasion de la Fête du Trône, qui insistait sur la tenue des élections dans les délais légaux et constitutionnels et sur la nécessité d’ouvrir des consultations transparentes avec l’ensemble des forces politiques. A ce propos, le Premier secrétaire a souligné que toute tentative de détourner les consultations électorales de leur cadre institutionnel légitime serait une atteinte grave à la démocratie. L’USFP, a-t-il affirmé, restera vigilant et engagé pour que les prochaines échéances se déroulent dans la transparence et la légalité, loin de toute manipulation ou compromission.
Après cette allocution, le congrès a donné la parole à plusieurs responsables et élus du parti. Mohamed Mamouhi, secrétaire régional de l’USFP à Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a insisté sur la nécessité de poursuivre l’élan organisationnel initié par les congrès régionaux et provinciaux. Selon lui, l’USFP doit rester fidèle à sa vocation : être un parti au service des citoyens, attentif à leurs aspirations et capable de traduire leurs attentes en projets concrets. Le prochain congrès national d’octobre sera, a-t-il affirmé, l’occasion de présenter des réponses structurées aux défis sociaux, économiques et culturels du pays.
L’intervention d’Abdennour Hassnaoui, député et membre du Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des représentants, a apporté un éclairage précieux sur la situation spécifique de la province de M’diq-Fnideq. Il a décrit avec précision les difficultés économiques et sociales qui frappent la région : un chômage atteignant 36% chez les jeunes, une activité touristique qui peine à retrouver sa vitalité, un commerce fragilisé et des infrastructures sanitaires insuffisantes. Pour lui, le congrès devait être l’occasion de dresser un diagnostic rigoureux et d’élaborer des propositions réalistes. L’objectif est clair : sortir la province de sa léthargie et lui offrir de véritables perspectives de développement.
Au fil des interventions, une atmosphère de mobilisation collective s’est renforcée. Les militantes et militants présents ont rappelé, par leurs slogans et leurs discours, leur attachement aux valeurs fondatrices de l’USFP. La dignité, la justice, la solidarité et la liberté sont demeurées les maîtres mots de ce rassemblement. Mais au-delà des déclarations de principe, ce sont des pistes d’action concrètes qui ont été débattues. Comment améliorer l’accès à la santé et à l’éducation? Comment relancer l’économie locale et soutenir l’emploi des jeunes? Comment protéger l’environnement et assurer une gestion durable des ressources hydriques? Autant de questions cruciales auxquelles les militants ont tenté d’apporter des réponses.
Le congrès a ainsi montré que l’USFP n’est pas un parti replié sur lui-même, mais une force ouverte, attentive aux attentes des citoyens et déterminée à y répondre avec sérieux et responsabilité. Les débats ont mis en lumière la volonté de l’ensemble des structures locales de se préparer activement aux échéances électorales et aux défis nationaux.
Au terme des travaux, une conviction s’impose : l’USFP demeure une formation vivante, enracinée, qui conjugue fidélité à ses valeurs et capacité d’adaptation aux exigences du présent. A M’diq-Fnideq, le parti a donné l’image d’une force mobilisée, déterminée à construire l’avenir avec courage et lucidité.
Le 4ème Congrès provincial ne fut pas un événement parmi d’autres. Il fut le reflet d’un parti en mouvement, d’un parti qui croit encore à la vertu de l’action politique, d’un parti qui entend redonner aux citoyens l’espoir d’un avenir meilleur.
Mehdi Ouassat