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Tour du Maroc cycliste: Place au bilan

Jeudi 7 Avril 2011

Tour du Maroc cycliste: Place au bilan
On attendait Adil Jelloul, mais c’est Mouhssine Lahsaïni qui a remporté la 24ème édition du Tour du Maroc cycliste qui s’est achevée, dimanche dernier à Casablanca.
C’est la première fois depuis 46 ans qu’un Marocain remporte le Tour, le record absolu étant toujours détenu par le légendaire Mohamed El Gourche avec trois victoires (1960-1964-1965). Cette victoire de Lahsaïni relève de l’exploit puisque même la génération de Nejjari, qui a relevé celle d’El Gourche, n’a pu le faire, se contentant, en son temps, d’accessits seulement.
Mohamed El Gourche aura été le grand absent de ce Tour 2011 et avec lui, son ancien compagnon de route, Abdallah Nahly (Abdallah Kaddour), le seul marocain à avoir gagné une étape de la Course de la Paix (Pologne-Tchécoslovaquie-RDA). Nahly a remporté la 11ème étape de la 25ème édition en 1972 (Trzyniec-Krakow en Pologne 152 km en 3 h 37’ 45’’) et deux étapes du Tour en 1965 (Essaouira-Agadir et Beni Mellal-Khénifra). Malheureusement, au Maroc, il n’y a pas une vraie culture de la reconnaissance et du mérite en sport…
Ne voulant sans doute pas manquer ce rendez-vous historique, El Gourche était venu au Tizi N’test en pèlerinage le jour-même où se disputait la 4ème étape. Très ému, il était en larmes au sommet de ce col mythique. Mais de son temps, l’étape Taroudant-Marrakech, c’était 223 bornes.
Donc, il y avait au départ du Tour à El Jadida 108 coureurs et 86 à l’arrivée à Casablanca. Ces derniers faisaient partie de 19 équipes dont 4 marocaines : l’équipe nationale (NMA) avec Mohamed Bilal, l’équipe olympique (OLM) avec Ahmed Rhaïli, l’équipe espoirs (EMA) avec Youssef El Qaddouri et l’équipe du Centre national de cyclisme (CNM) avec le Français Aurélien Leroy, soit au total 24 coureurs, les meilleurs du moment et à leur tête les pensionnaires du Centre des FAR dans le cadre du programme spécial J. O. de Londres 2012. L’ensemble du groupe est chapeauté par le DTN Mostafa Nejjari.
Sport démuni, le cyclisme a connu des hauts et des bas. Mais, après les Jeux olympiques de Pékin en 2008 où la participation marocaine, tous sports confondus, a été calamiteuse, S. M. le Roi avait donné ses Hautes instructions pour que six fédérations sportives, dont celle du cyclisme, puissent bénéficier des moyens nécessaires pour leur permettre de se qualifier pour les J. O. de Londres en 2012.
Les coureurs du Centre sportif des FAR, le top du top du genre, y mènent une vie de coureurs professionnels même si le Maroc est encore à l’ère de l’amateurisme. S’entraînant toute l’année et participant à l’UCI Africa Tour, ils ont gagné du terrain sur le continent où le Maroc a toujours été le meilleur. Ces derniers, qui ont donc l’expérience des épreuves africaines de la classe 2. 2. jouent très serré la qualification.
A l’analyse des résultats de la participation étrangère, il apparaît que certaines équipes n’ont rien apporté au Tour du Maroc où on ne voit plus ni les Suédois, ni les Russes, ni les Allemands, ni les Polonais … On aurait aussi aimé y voir les Erythréens champions d’Afrique en titre avec Daniel Teklehaymanot, leader actuel du classement africain.
Sud-Africains (MTN et BNT), Italiens (MIE), Slovaques (SVK) et Turcs (KTS) ont été à la hauteur, ce qui a poussé les Marocains à se surpasser.
En cyclisme, il n’y a pas de secrets. Ceux qui gagnent, ce sont les coureurs qui font la course à l’avant. Cette année, les Marocains se sont bagarrés pour qu’à la fin un des leurs puisse enlever le maillot jaune au Sud-Africain Rabie Johann qui l’a endossé à l’issue de la 1ère étape pour ne le céder qu’à Meknès au terme de la 8ème.
Si depuis le départ, Adil Jelloul était tantôt 3ème, tantôt 4ème avec le même temps que le leader, ses victoires antérieures l’ont desservi car il fit l’objet d’une étroite surveillance de la part des Sud-Africains. Par contre, ses camarades Lahsaïni, Zahboune, Ayoune, Chaoufi et Saber avaient plus de marge de manœuvre.
Mais le sprint reste le point faible des nationaux qui auraient pu remporter plus de victoires d’étapes. Nous pensons à celle d’Essaouira-Agadir où, se trouvant dans la groupe de tête, Abdelâati Saâdoune n’a pas pu battre le Sud Africain Arran Browm (MTN), idem pour Tarik Chaoufi à l’arrivée de l’étape Khénifra-Fès, remportée par un autre Sud-Africain, Daryl Impey.
Au nombre de victoires d’étapes, les Sud-Africains du MTN viennent en tête avec 4 victoires (Van Rensburg, Browm (2), Impey), suivis des Italiens du MIE 2 (Cesaro-Pinizzotio), des Turcs du KTS (Kara Gobek) 1 et du BTU _ (Aksoy), des Sud-Africains du BNT1 (Rabie) et des Marocains du NMA 1 _ (Chaoufi (_) et Lahsaïni 1).
Mouhssine Lahsaïni, vainqueur de cette édition, revenu de loin puisqu’il était 11ème à 2’56’’ du leader, a gagné une place à Azilal mais s’est retrouvé à 3’35’’ du leader. L’échappée qu’il a donc tentée et réussie à partir de Douiyat lui a, non seulement permis de remporter la 8ème étape, mais également de refaire son retard, et d’enlever le maillot jaune au Sud-Africain Johann Rabie avec une avance d’une petite seconde (1’’).
Cette toute petite avance relança le Tour. Désormais, tout allait se jouer sur le plan tactique de part et d’autre, mais avec des objectifs différents. Et contrairement aux éditions précédentes où c’était chacun pour soi, Adil Jelloul, Hassan Zahboune, Tarik Chaoufi, Ismaïl Ayoune, allaient tout faire pour que Lahsaïni conserve le maillot jaune et ce, d’autant plus que Saâdoune, sur qui on misait beaucoup, a dû abandonner à Marrakech suite à une fracture au poignet lors de l’étape Ouled-Berhil-Marrakech.
Certes, la victoire finale ne tenait qu’à un fil, mais Mouhssine Lahsaïni a assuré jusqu’au bout avec l’aide de tous ses camarades. Et quelle satisfaction et quelle joie de pouvoir conserver définitivement le maillot jaune!
L’équipe nationale a également conservé la première place au classement par équipes avec 111h 38’20’’, suivie des Sud-Africains du MTN à 3’28’’.
Au classement par points (maillot vert), le podium était cent pour cent Sud-Africain : 1°) Arann Browm MTN (76 pts), 2°), Daryl Impey MTN (60pts), 3°) Johann Rabie BNT (50pts) suivis de Tarik Chaoufi (NMA) à la 4ème place avec 48 points.
Le Grand prix de la montagne (maillot blanc à pois rouges) a été remporté par l’Italien Roberto Cesaro du MIE (29pts). Le meilleur grimpeur chez les Marocains, à savoir Tarik Chaoufi (NMA) a occupé la 4ème place avec un total de 4 points.

M’BARK CHBANI

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