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On peut dire merci au talent d’El Kaabi

L’attaquant de la RSB a dégoupillé une situation compliquée, en faisant étalage de toute la palette de l’attaquant moderne

Lundi 15 Janvier 2018

L’adage qui veut que les grands matchs révèlent de nouveaux talents, s’est encore vérifié samedi soir. Même si officiellement Hafidi a été désigné homme du match par la CAF, en récompense de ces trois offrandes, le visionnage du match a confirmé notre impression initiale : Ayoub El Kaabi a crevé l’écran !
Face à une Mauritanie dont la méfiance et l’attentisme ont transpiré d’une organisation en 5-3-2, opposant deux lignes compactes sans jamais sortir, sinon par hasard, ce qui a eu pour effet d’encourager la possession marocaine (65%), l’influence et l’activité incessante d’El Kaabi sur tout le front de l’attaque ont été salvateur. Une prestation de haute volée couronnée d’un doublé, symbole de la palette de l’attaquant moderne dont jouit le joueur de 24 ans.
S’appuyant sur des démarrages détonants et la lenteur de la défense mauritanienne, il fut le Marocain le plus dangereux. Le goleador de la Botola 2, la saison passée (25 buts), a appliqué un plan de jeu manifeste dont l’essence fut d’attaquer le point faible de toute défense à 5. Adepte de la profondeur et armé d’une belle pointe de vitesse, il a mis en difficulté le trio défensif axial mauritanien, parce qu’il s’est souvent déporté vers la droite ou vers la gauche, effectuant le petit pas nécessaire pour se décaler entre l’un des défenseurs centraux et le latéral le plus proche, avant d’avaler goulûment les espaces laissés dans le dos par ce dernier. Du coup, il a étiré la ligne défensive adverse et a ouvert des brèches pour ses coéquipiers. 
L’ex du RAC a aussi été utile dans le jeu en pivot. Il aura démontré qu’il savait utiliser son corps pour faire bouger les défenseurs. De plus, par ses décrochages, il offre des solutions dans le cœur du jeu. Et quand, à la demi-heure, le Maroc a peiné pour trouver des décalages au sol ou sur les côtés, difficultés dues au passage des Mauritaniens à un 5-4-1, le néo-Berkani a permis un jeu plus long, plus direct, grâce à sa capacité à gagner une très grande majorité de ses duels aériens. 
S’il a effectué l’essentiel de ses sprints sur des appels tranchants qui ont fait bouger les lignes mauritaniennes, El Kaabi a également eu des réflexes défensifs précieux, à travers ses replis et ses sprints à haute intensité. Aussi, a-t-il, souvent poussé les défenseurs ou le gardien adverses à fauter dans la relance par son pressing sur lequel il n’a pas mégoté.
Cependant, sa prestation a dévoilé une grande marge de progression. Outre la gestion de son réservoir physique qu’il devra optimiser, son inefficacité devant le but, combiné à un altruisme exacerbé dans le premier acte, ont maintenu la Mauritanie dans le match, et rien d’autre, dans une soirée qui aura vu Martins, le coach français, choisir autre chose que jouer un match de foot. Peut-être n’avait-il pas le choix des armes.
La prestation d’El Kaabi est indissociable de la réussite collective de l’équipe nationale qui aura marqué sur 4 passes décisives. En choisissant une organisation en 4-2-3-1, Sellami a impulsé d’une part la dynamique d’une équipe qui presse de façon compacte, vite et haut à la perte de balle, avec des phases de transition rapides et une participation offensive simultanée des latéraux, et d’autre part, une animation offensive enrichie par des ailiers vifs et des échanges rapides dans le cœur du jeu. En jouant simplement, Saidi et Berrahma ont aussi montré que les prises de risques n'étaient pas toujours nécessaires. La charnière centrale a bien effectué son travail. Elle n’a pas vraiment été sollicitée, excepté quelques moments près, qu’elle a gérés avec élégance et sérénité. Badr Banoun, s’affirme de plus en plus, il a pris de l’ampleur, vraiment, tandis qu’Aguerd a permis de fluidifier les transmissions sur la largeur, par sa patte gauche et les angles de passe qu’elle permet. Bon, il y a eu quelques contres, donc c’est toujours un peu embêtant, mais on ne leur en tiendra pas rigueur, car au fond, on en attendait pas autant.  
 

Chaabi Chady

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