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Mohamed Ameur : La nomination d’un technocrate à la tête du ministère de l’Intérieur est une hérésie politique

Membre du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, son intervention en commission a mis à nu les dysfonctionnements de l’Exécutif


Mourad Tabet
Jeudi 7 Novembre 2013

Mohamed Ameur : La nomination d’un technocrate à la tête du ministère de l’Intérieur est une hérésie politique
Ce fut un vrai réquisitoire contre la politique du gouvernement. L’intervention de Mohamed Ameur, membre du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, vendredi dernier, devant la Commission de l’intérieur des collectivités territoriales et de la politique de la ville a disséqué le budget sectoriel du département de l’Intérieur tout en mettant à nu les dysfonctionnements du gouvernement actuel.
D’emblée, Ameur a sévèrement critiqué la nomination d’un technocrate à la tête du ministère de l’Intérieur qu’il a  qualifiée d’«hérésie politique». «Cette nomination ne peut être acceptée quelles que soient les justifications, la compétence et l’honnêteté du nouveau ministre », affirme le député ittihadi. Après quoi, il a mis à nu les positions contradictoires du parti majoritaire à propos de la nomination d’une personnalité apolitique à la tête de ce département. «Vous vous rappelez ce qu’avait dit M. Bouanou, président du groupe de la justice et du développement, devant les membres de cette commission l’année dernière et même auparavant? Selon lui, la nomination d’une personnalité politique à la tête du département de l’Intérieur, constitue un pas de géant vers la mise en œuvre démocratique de la Constitution et notamment de l’une de ses dispositions essentielles, à savoir celle liant la responsabilité à la reddition des comptes. Que s’est-il passé pour que nous écoutions aujourd’hui une autre version des faits?».
Et d’ajouter :  «Ce qui nous préoccupe le plus, c’est que ce qui s’est passé au ministère de l’Intérieur n’est pas un acte isolé, puisque ce gouvernement, avec sa structure disloquée, ses  effectifs pléthoriques et le poids qu’y représentent les  technocrates, constitue une nouvelle phase de régression et qu’il est pratiquement en déphasage par rapport au  nouveau contexte constitutionnel». Pis encore, les partis de l’opposition, notamment l’USFP, s’attendaient à ce que le chef du gouvernement se présente devant le Parlement pour donner des explications sur cette marche en arrière, mais « il a préféré agir autrement, en considérant ce qui s’est passé comme normal et ne méritant pas tout ce tapage », a précisé le député ittihadi.
En matière de gouvernance sécuritaire, Mohamed Ameur a plaidé pour l’élaboration d’une «nouvelle approche pour affronter le phénomène de protestations qui ne cesse de progresser avec l’extension des libertés. Il faut élaborer une doctrine sécuritaire qui prend en compte les principes des droits de l’Homme». Mohamed Ameur a, par ailleurs, appelé au respect de la loi lorsqu’il s’agit d’un organisme ou d’une association, tout en considérant la justice comme la seule instance qui peut trancher tout litige entre les pouvoirs publics et les ONG.
Quant à la question du Sahara marocain, le député ittihadi a regretté que les acquis qui ont été réalisés depuis des années, aient été dilapidés en moins de deux ans par le gouvernement Benkirane. «La continuité dans la mise en œuvre des réformes, notamment l’opérationnalisation démocratique de la Constitution, l’édification de l’Etat de droit et le respect des droits de l’Homme, est à même de préserver notre pays de tous les plans hostiles qui le visent», a indiqué Mohamed Ameur en précisant que «l’action du gouvernement dans ce chantier stratégique n’était pas à la hauteur, ce qui remet en question la position de notre pays dans les diverses instances internationales».
Le député ittihadi a, en outre, critiqué le gouvernement Benkirane qui n’a pas daigné mettre en œuvre le processus de déconcentration administrative et financière à laquelle  S.M le Roi Mohammed VI a appelé lors de son discours devant le Parlement.
«Nous voulons savoir pourquoi le gouvernement n’a pas encore mis en œuvre ce processus, s’est-il interrogé. Nous voulons savoir la nature des contraintes qui l’entravent. C’est une réforme essentielle qui ne coûte rien, mais ses résultats sont garantis au niveau de l’efficacité et la productivité des politiques publiques. La déconcentration n’est pas seulement une disposition administrative, puisqu’il s’agit de réformer l’Etat en profondeur et de réorganiser son action au niveau territorial».


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