Les jeunes signifient leur ras-le-bol : Le silence assourdissant du gouvernement

L’OMDH appelle à la libération des jeunes arrêtés lors des manifestations


Elias Rayane
Mardi 30 Septembre 2025

Les jeunes signifient leur ras-le-bol : Le silence assourdissant du gouvernement
Plusieurs villes marocaines, dont Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger, ont été, la fin de la semaine passée, le théâtre de manifestations massives initiées principalement par des jeunes sous le collectif «Gen Z 212». Ces rassemblements, nés sur les réseaux sociaux, avaient pour principale revendication la réforme des secteurs essentiels de la santé et de l’éducation, qui subissent une dégradation continue ayant des conséquences graves sur la population.

Malgré le caractère pacifique revendiqué par les manifestants, les autorités locales ont déployé les forces de l’ordre pour empêcher toute forme de rassemblement. Dans plusieurs villes, les forces publiques ont exhibé des ordres d’interdiction verbaux, dispersant les manifestants parfois par la force, notamment à Tanger, Rabat et Casablanca où de nombreux incidents violents ont été signalés. Selon des témoignages recueillis, les interventions sécuritaires ont inclus des actes de brutalité à l’encontre des manifestants, sans distinction d’âge ou de sexe, provoquant des scènes de bousculades et de poursuites dans les rues.

Les manifestants, pour la plupart des jeunes, ont exprimé leur volonté de débattre des enjeux liés à la dignité, la justice sociale et la lutte contre la corruption, réclamant en particulier une réponse urgente aux crises dans les hôpitaux publics et les écoles. Leur insatisfaction est d’autant plus aiguë qu’elle trouve un écho dans des incidents récents, tels que le décès tragique de plusieurs femmes enceintes à Agadir, qui a mis en lumière les défaillances du système de santé public marocain.

Commentant ces événements, le Bureau exécutif de l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) a exprimé son inquiétude face aux récentes arrestations de jeunes participant à des rassemblements et manifestations pacifiques au Maroc. Ces mobilisations, initiées par un groupe de jeunes connu sous le nom de «Génération 212», visaient à protester contre la détérioration des conditions sociales et économiques, et à réclamer le respect de leurs droits fondamentaux en matière de santé, d’éducation, d’emploi et de dignité.

L’OMDH rappelle que le droit de se rassembler et de manifester pacifiquement est garanti par la Constitution marocaine ainsi que par les traités internationaux ratifiés par le Royaume, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cependant, plusieurs manifestations ont été dispersées par les forces de l’ordre, entraînant des arrestations qui suscitent de vives préoccupations quant au respect des droits fondamentaux des jeunes.

Dans son communiqué, l’OMDH appelle à la libération immédiate de tous les jeunes arrêtés, en insistant sur le respect de leurs droits légaux et procéduraux. L’organisation exhorte également le gouvernement à adopter une approche basée sur le dialogue et l’écoute, en ouvrant des canaux de communication réels avec les jeunes pour répondre concrètement à leurs demandes sociales et économiques légitimes.

L’OMDH souligne l’importance de développer des politiques publiques intégrées et ciblées, répondant aux besoins essentiels de la jeunesse, afin d’assurer sa participation et son intégration dans la vie économique, sociale et politique du pays.

Cette prise de position de l’OMDH illustre la tension persistante entre les aspirations sociales d’une jeunesse marocaine confrontée à des défis économiques et sociaux importants, et la gestion sécuritaire traditionnelle des manifestations. La revendication d’une meilleure prise en compte des droits sociaux et économiques reste une priorité pour cette génération, qui cherche à s’imposer comme un acteur clé dans le futur du Maroc.
Mais ce qui intrigue, c’est le silence assourdissant et coupable du gouvernement face aux manifestations des jeunes qui crient leur ras-le-bol en remettant en question sa politique antisociale et antipopulaire.

Cette absence de prise de parole officielle contraste avec l’urgence sociale mise en avant par les jeunes manifestants, qui réclament notamment des garanties renforcées quant au droit à une santé et une éducation dignes.

Elias Rayane


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