Nous avons reçu de lui nos premiers enseignements en politique : l'art de l'écoute et la capacité de s'adresser aux citoyens dans un langage qu'ils comprennent, loin du mensonge et de l'hypocrisieDriss Lachguar, Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), a appelé l’ensemble des acteurs à assumer leurs responsabilités, considérant que le véritable prélude politique au développement passe par l’organisation d’élections transparentes et non truquées.
«Il n’est plus acceptable dans le Maroc d’aujourd’hui de rester spectateurs. Chacun doit assumer ses responsabilités. C’est dans ce sens que Sa Majesté le Roi a ordonné l’ouverture d’un dialogue entre le ministère de l’Intérieur et les partis pour préparer ces élections», a affirmé le Premier secrétaire qui s’exprimait lors de l’ouverture des travaux du deuxième Congrès provincial USFP/Sidi Slimane.
A noter que le Souverain avait mis l’accent lors de Son discours du Trône « sur la nécessité de préparer le Code général des élections à la Chambre des représentants afin qu’il soit adopté et porté à la connaissance générale avant la fin de l’année en cours. A cet égard, Nous avons donné Nos Hautes Directives à Notre ministre de l’Intérieur pour que le prochain scrutin législatif fasse l’objet d’une préparation judicieuse et, qu’à cet effet, des consultations politiques soient ouvertes avec les différents acteurs».
Par ailleurs, Driss Lachguar a exprimé sa fierté d’avoir appris les principes politiques à l’école de l’USFP aux côtés de l’un de ses symboles majeurs, originaire de cette région, à savoir feu Abdelouahed Radi.
«Cet apprentissage a commencé dans la commune de Ksebia, où Ssi Abdelouahed Radi incarnait un modèle unique de développement local», a fait savoir Driss Lachguar lors de ce congrès placé sous le slogan : «Fidélité continue aux principes et aux symboles du parti, et lutte permanente pour la justice territoriale et le développement global de la province ».
Il a évoqué sa première rencontre avec Abdelouahed Radi en 1975, alors que le Premier secrétaire était encore jeune : «Feu Abdelouahed Radi était à l’époque un professeur universitaire respecté, connu pour sa spontanéité et s’adressant à la population dans un langage clair, sincère, sans ornements ni fioritures ».
«D'Abdelouahed Radi, nous avons appris nos premières leçons en politique : l'art de l'écoute et la capacité de s'adresser aux citoyens dans un langage qu'ils comprennent, loin du mensonge et de l'hypocrisie. Nous avons également appris de lui la patience face aux moments difficiles que le pays a traversés, convaincu que le Maroc était capable de maintenir sa stabilité et son intégrité territoriale à un moment où les pays frères traversaient des crises, des guerres et des divisions. Le défunt a été témoin des prémices de l'indépendance et était parmi les premiers participants au projet de la Route de l'Unité, aux côtés de Feu Hassan II et du martyr Mehdi Ben Barka, dans le cadre du projet national établi par Feu Mohammed V. Depuis lors, Radi est resté fidèle à la voie de la libération, puis de l'unité, menant au projet de l’édification de la démocratie et d'un Etat fort», a précisé le Premier secrétaire de l’USFP.
Driss Lachguar a également rappelé que S.M le Roi Mohammed VI, dans Son discours du Trône, avait insisté sur la justice territoriale et le développement local, soulignant la nécessité d’améliorer les conditions de vie des citoyens marocains.
«Il est important d’avoir une capitale comparable aux grandes villes mondiales, et des plages de qualité au nord comme au sud du Royaume, mais il est difficile d’ignorer des villes proches de Rabat, comme Sidi Slimane, où des habitants ne disposent même pas de l’eau potable. Si nous ne garantissons pas ce droit fondamental, nos efforts de développement resteront incomplets, malgré les grandes avancées de notre pays», a-t-il déploré.
Dans ce contexte, Driss Lachguar a indiqué que la stratégie nationale de l’eau, lancée sous l’impulsion de S.M le Roi Mohammed VI, a permis au Maroc de surmonter sept années de sécheresse. Toutefois, il s’est interrogé : «Pourquoi l’eau n’est-elle pas disponible dans tous les douars?» attribuant cela à la mauvaise gestion gouvernementale et au manque d’entretien des canalisations et infrastructures hydrauliques.
«C'est la responsabilité de ce gouvernement. Ce que nous faisons, en tant qu'opposition institutionnelle transparente, c'est alerter et dénoncer cette situation calamiteuse », a-t-il martelé.
Le Premier secrétaire a également dénoncé l’état dégradé des routes, notamment dans le monde rural. «Est-il normal qu’à l’époque du TGV et des autoroutes, et alors que nous avons construit en deux ans un grand stade comme celui du Prince Moulay Abdellah, certaines routes rurales restent impraticables, notamment à Sidi Slimane qui connaît une forte densité démographique?», s’est interrogé le dirigeant socialiste.
Concernant les terres collectives, il a appelé le gouvernement à «rendre justice aux habitants de Sidi Slimane, à écouter les véritables ayants droit et à restituer leurs droits dont l’exploitation profite aux grandes entreprises et non à la population locale».
Mourad Tabet