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L'ovale nationale fait les frais d'“ agissements frauduleux ”

La sentence de Rugby Africa provoquée par un comportement irresponsable


Chady Chaabi
Dimanche 28 Février 2021

L'ovale nationale fait les frais d'“ agissements frauduleux ”
Colère et indignation. Dans un verdict d’appel rendu récemment, dont “Libération” a reçu une copie, Rugby Africa (RA) n’y est pas allée par quatre chemins pour taper du poing sur la table et fustiger les agissements "frauduleux" de la Fédération Royale marocaine de rugby. Petit rappel des faits.

Dans notre édition du 11 mars 2020, nous vous retraçions les péripéties qui ont plonger le rugby national dans le noir le plus complet. Tout a commencé avec les multiples reports de l’assemblée générale élective. En l'occurrence, le report de l’AG initialement prévue le 30 novembre 2019, décrit par la commission d’appel de Rugby Africa comme « brusque, inopiné et injustifié» et qui s'apparente à « un acte arbitraire de passe-droit, qui a porté un grand préjudice au fonctionnement normal de la FRMR et à toute la discipline du rugby au Maroc».

A cela, on pourrait pêle-mêle ajouter le manque de coopération de la FRMR via des documents envoyés en arabe ou en français à Rugby Africa, une institution anglophone, mais aussi via un autre épisode rocambolesque. Steph Nel, l’émissaire de Rugby Afrique est « parti au Maroc dans le cadre d’une mission de bons offices, parce que le président de la FRMR ne répondait pas au courrier de RA et parce qu’il ne restait pratiquement aucun contact entre les deux institutions», précise la commission d’appel. Trois jours durant lesquels l’émissaire a tenté par tous les moyens et à maintes reprises de contacter M. Tahar Boujouala, à l’époque, président de la Fédération, en vain. Pis, les locaux de la FRMR étaient fermés.

Autant d’irrégularités qui furent logiquement sanctionnées : 1- la suspension de Driss Boujouala en sa qualité de membre sortant du comité directeur de la FRMR de toute implication dans les activités du rugby pour une durée de cinq ans. 2-la suspension de toutes les équipes nationales du Maroc, toutes catégories incluses, de l'ensemble des compétitions internationales de rugby à XV et à VII jusqu’à fin 2021. Cette dernière décision est révocable, à condition que la FRMR remette de l’ordre dans la boutique. Mais depuis, le courant n’est toujours pas rétabli entre les deux instances.

Dans ledit verdict, qui fait suite au recours déposé par Driss Boujouala, Rugby Africa s’indigne du fait qu’à ce jour “aucune information ou réponse n’a été reçue de la part de la FRMR ou des autorités de tutelle”. A savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports qui brille par son absence et un silence assourdissant dans cette affaire, laissant ainsi le champ libre aux frères Boujouala pour non seulement ignorer les appels du pied de l’instance continentale mais aussi pour défier les décisions disciplinaires qui les concernent en “prenant des mesures manifestement contraires à l’autorité de la chose jugée. Cette attitude négative et dilatoire risque de semer le désordre et de fragiliser l’autorité morale des institutions”, s’inquiète Rugby Africa, tout en regrettant “l’organisation par le président de la FRMR d’une assemblée générale élective entachée de nombreuses irrégularités”.

On se croirait vraiment dans un très mauvais soap opera. Rendez-vous compte, ladite assemblée générale a porté à la présidence de la FRMR Driss Boujouala, frère de Tahar Boujouala, président sortant. D’ailleurs ce dernier se positionne au poste de vice-président du comité directeur “alors même qu’il est sous l’effet d’une suspension de toute implication dans les activités du rugby pour une durée de cinq ans”, s’indigne la commission disciplinaire de R.A.Et de préciser :“Le président sortant, Tahar Boujouala, a bénéficié d’une parfaite complicité de son frère Driss Boujouala, pour organiser une assemblée générale et orienter son résultat. En conséquence, tous les deux sont responsables et complices dans la création d’une situation de fait accompli”.

Rugby Africa et World Rugby sont on ne peut plus clairs: seul un changement de gouvernance permettra au rugby national de retrouver les joutes internationales. Certains l'ont peut-être oublié. Le rugby est un sport qui a fait rêver des générations parle passé et passionne aujourd’hui des pratiquants par milliers. A présent, ils se retrouvent sur la touche, sans compétitions et ballons à se mettre sous la dent. De plus, les dirigeants de leur fédération ont perdu toute crédibilité aux yeux de World Rugby et Rugby Africa. Il ne serait d’ailleurs en aucun cas étonnant que les subventions accordées par ces instances soient gelées. Enfin, si ce n’est déjà le cas.

 


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