La communauté musulmane n’a pas apprécié et elle l’a fait savoir.

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Dans un communiqué rendu pubic, celle-ci a dénoncé des propos «offensants et chargés de préjugés», jugés d’autant plus graves qu’ils émanent d’une haute autorité religieuse censée incarner le respect et le dialogue.
La Communauté musulmane du préside occupé de Mellilia a fait part vendredi dernier de sa «profonde indignation et de son rejet» des déclarations récentes de l’archevêque d’Oviedo, qui a employé le terme jugé «péjoratif» de «moritos» pour désigner des personnes de confession ou d’origine musulmane.
Dans un communiqué signé par son président, Mohamed Ahmed Moh, l’organisation a souligné qu’«il est inadmissible qu’une figure censée représenter l’Eglise catholique utilise un langage offensant et empreint de préjugés, qui alimente les stéréotypes et encourage la division sociale».
L’association a estimé particulièrement grave que ces propos proviennent d’une autorité religieuse, « qui devrait au contraire être un exemple de respect, de modération et d’engagement en faveur de la concorde». Selon elle, ces propos contrastent avec la position officielle de l’Eglise catholique, «qui a à plusieurs reprises, défendu la coexistence pacifique, le dialogue interreligieux, la non-discrimination et le respect de toutes les confessions, conformément aux principes fondamentaux de la Constitution espagnole ».
La Communauté musulmane a averti que «les mots ont des conséquences, surtout lorsqu’ils sont prononcés par des responsables religieux dont la voix est entendue par des milliers de personnes». A ce titre, elle a exhorté la Conférence épiscopale et les autorités ecclésiastiques compétentes à préciser publiquement si elles partagent ou rejettent ces déclarations, et à prendre les mesures nécessaires pour éviter la répétition de tels actes « qui portent atteinte à la dignité de tout groupe humain».
L’organisation a, en outre, réaffirmé son engagement à œuvrer pour « une ville et un pays où la foi, l’origine ou la culture de chacun soient source de fierté et non de discrimination », en rappelant que « le respect mutuel est la base de toute coexistence ».
Récemment, à Jumilla (Murcie), il y a eu l’initiative controversée de Vox (parti d’extrême droite) et du PP (Parti populaire) visant à modifier le règlement municipal afin d’interdire tout usage non sportif des installations publiques, notamment pour célébrer les fêtes musulmanes telles que l’Aïd al-Fitr et l’Aïd al-Adha.
Le gouvernement espagnol a formellement demandé au Conseil municipal de Jumilla d'annuler cette mesure considérée par l’exécutif comme une violation arbitraire de la liberté religieuse, car ces événements se tenaient là depuis plusieurs années. Il évoque une "intention discriminatoire" claire, appuyée par les déclarations de Vox se vantant d'empêcher ces festivités musulmanes, et entend défendre la Constitution ainsi que les droits fondamentaux face à cette atteinte.
«Il est évident que nous sommes confrontés à une nouvelle violation des droits et libertés fondamentaux de la part des gouvernements locaux et régionaux de droite et d'extrême droite, et le gouvernement espagnol doit intervenir en faveur de la Constitution», a-t-il averti.
«En matière d'intolérance, il n'y a pas de demi-mesure. Le PP et Vox ne peuvent pas décider pour qui la liberté de culte est autorisée ou non. C'est un droit constitutionnel», a souligné le ministre de la Politique territoriale et de la Mémoire démocratique, Ángel Víctor Torres sur le réseau social X.
La réglementation actuelle permet l'usage des centres sportifs pour des activités socioculturelles, rendant infondées les raisons avancées pour justifier cette interdiction. La modification contourne ainsi la neutralité des pouvoirs publics en matière religieuse et interdit de facto toute activité culturelle, sociale ou religieuse étrangère à l'organisation municipale dans ces espaces.
Le Conseil dispose d’un délai d’un mois pour revenir sur sa décision, sans quoi le gouvernement pourra porter l’affaire devant les tribunaux administratifs.
La presse espagnole a également fait état de l’indignation de l'Association Islam de Murcie qui a dénoncé ladite décision tout en espérant qu'elle sera annulée, soulignant que «la Constitution espagnole et l'accord de 1992 entre l'Etat espagnol et la Commission islamique d'Espagne (CIE) garantissent la liberté de culte aux musulmans en Espagne».
Cette décision a été aussi critiquée par l'Eglise catholique, qui a souligné dans un communiqué que «les manifestations religieuses publiques, comprises comme faisant partie de la liberté de culte, sont protégées par le droit à la liberté religieuse».
Elias Rayane