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Preuve en est le mandat d'arrêt international émis à l’encontre d’un ancien responsable de l'ambassade d'Algérie en France dans le cadre de l'enquête sur l'enlèvement d'un opposant algérien en 2024.
Une source judiciaire a confirmé à l'AFP l'émission de ce mandat d'arrêt "contre l'ancien premier secrétaire de l'ambassade d'Algérie en France".
Ledit mandat d'arrêt, visant S. S., un Algérien âgé de 37 ans, a été émis le 25 juillet par un juge d'instruction pour "arrestation, enlèvement et séquestration en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle", selon une source proche du dossier.
Le 23 juillet, le parquet national antiterroriste (Pnat), qui a repris l'enquête en février, avait requis la délivrance d'un mandat d'arrêt contre S. S., estimant qu'il existait des "présomptions graves" qu'il ait commis les faits reprochés, a-t-elle précisé.
L'influenceur Amir Boukhors, dit Amir DZ, avait été enlevé le 29 avril 2024 en région parisienne puis relâché le 1er mai.
Dans un rapport d'enquête daté d'avril, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) incrimine cet ancien responsable de l'ambassade algérienne à Paris, avait rapporté une autre source proche du dossier.
Présenté comme un "sous-officier algérien de la DGDSE", un service de renseignement de ce pays, S. S. aurait été présent à Paris "sous la couverture diplomatique de premier secrétaire" de l'ambassade d'Algérie.
C'est "une avancée importante pour éviter autant que possible l'impunité des agents algériens impliqués dans les faits qui sont d'une évidente gravité", a réagi Eric Plouvier, avocat d'Amir Boukhors, sollicité par l'AFP.
L'homme n'est probablement plus en France et pourrait faire valoir une éventuelle immunité.
"Il serait périlleux de considérer que l'arrestation d'opposants politiques sur le territoire français entre dans le périmètre des fonctions d'un diplomate et une fois sa mission prétendument +diplomatique+ terminée, l'agent du contre-espionnage algérien ne disposait plus que d'une immunité fonctionnelle" accordée aux agents d'Etat, a ajouté Me Plouvier.
Au moins sept personnes, dont un agent consulaire algérien, ont été mises en examen. Elles sont soupçonnées d'avoir été principalement des exécutants ayant agi contre rémunération, sans mobile politique, selon d'autres sources proches du dossier.
L'avancée des investigations est "un soulagement", a réagi auprès de l'AFP Amir Boukhors.
"J'ai vu la mort" pendant son enlèvement qui a duré "27 heures", dans une forêt en Seine-et-Marne, a-t-il confié.
Installé en France depuis 2016, Amir Boukhors, 42 ans, compte un million d'abonnés sur TikTok. Opposant au régime du président algérien Abdelmadjid Tebboune, il a obtenu l'asile politique en France en 2023.
Alger a émis neuf mandats d'arrêt internationaux à son encontre notamment pour escroquerie ou infractions terroristes. La justice française a refusé son extradition en 2022.
"Dans l'hypothèse d'une future arrestation, il sera bien entendu très intéressant d'entendre les explications de l'intéressé (S. S.) et d'essayer de savoir de qui il a reçu les ordres pour mener cette opération spéciale", a commenté Me Plouvier, estimant "difficile aujourd'hui d'attendre, dans le contexte actuel, une coopération des autorités algériennes".
Cette procédure judiciaire a ravivé les tensions entre la France et l'Algérie, dont les relations ne cessent de se dégrader depuis l'été 2024.
D’après le Matin d’Algérie, ce mandat d’arrêt international «risque de tendre davantage les relations franco-algériennes, déjà au bord de la rupture par des différends sur les questions migratoires, sécuritaires et mémorielles. Pour Alger, qui n’a pas encore réagi officiellement, ce dossier pourrait être perçu comme une intrusion judiciaire dans ses affaires internes ».
Hichem Aboud est un autre exemple emblématique de la répression des opposants algériens à l’étranger.
Journaliste d’opposition en exil et fondateur de plusieurs médias indépendants comme Mon Journal et Amel TV, il critique ouvertement le régime algérien et ses dérives autoritaires. Ancien cadre des services de renseignement, il connaît bien les rouages du pouvoir. Ses révélations sur l’état de santé des dirigeants, la corruption et la répression lui ont valu des condamnations à plusieurs années de prison et des mandats d’arrêt internationaux.
En 2024, il a été victime d’une tentative d’enlèvement dénoncée par son avocat, ce qui a renforcé l’image d’un régime prêt à tout pour éliminer physiquement toute opposition.
En résumé, l’histoire d’Amir DZ et Hichem Aboud est un témoignage poignant de ce que subissent les voix dissidentes en Algérie, où dénoncer la corruption et réclamer la justice peut coûter très cher, allant jusqu’à l’exil, l’emprisonnement, et pour certains, l’enlèvement ou l’élimination physique. Ces exemples illustrent la dimension mafieuse et autoritaire du régime algérien telle qu’elle vient d’être dévoilée au grand jour.
H.T