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Habib El Malki appelle à un changement du modèle de développement

2014 sera une année économique presque blanche et fort agitée


Hassan Bentaleb
Jeudi 8 Août 2013

Habib El Malki appelle à un changement du modèle de développement
Sombre tableau que celui dressé par Habib El Malki de la prochaine loi de Finances.  Selon lui, celle-ci sera bouclée dans la précipitation, ce qui aura un impact négatif sur les orientations générales de l’économie du pays.   Les Marocains doivent s’attendre à une année presque blanche et agitée tant que les grandes réformes n’auront pas été entamées. Une situation susceptible de s’aggraver vu la léthargie gouvernementale et la vulnérabilité de l’économie nationale. Ce tableau pourrait s’assombrir davantage, selon El Malki,  au cas où la loi de Finances 2014 ne comporterait pas de nouvelles mesures répondant aux revendications  des centrales syndicales les plus représentatives.  «Jusqu’à aujourd’hui, nous ne savons rien de cette loi de Finances alors que nous sommes à la veille de la rentrée  parlementaire», a indiqué, Habib El Malki, président de la Commission administrative de l’USFP et du Centre marocain de conjoncture (CMC), qui était l’invité d’un  ftour débat organisé avant-hier par la Coordination des ingénieurs USFP de la région de Casablanca sur la situation économique et sociale du pays.
Pour cet éminent économiste et militant au long cours, la situation économique et sociale du pays va mal. Aggravation des disparités sociales, régression du pouvoir d’achat, hausse du taux de chômage, appauvrissement de la classe moyenne et la liste est longue. «La crise a mis à nu la faiblesse de notre économie. On est en face d’une économie non concurrentielle, qui consomme plus qu’elle ne produit et qui demeure incapable de créer des emplois», a-t-il expliqué.
Un état de fait qui a mis le pays sous la tutelle masquée de la Banque mondiale dans l’attente d’une tutelle effective qui risque de survenir prochainement. «La BM ne cesse ces jours-ci de publier des rapports alarmants sur la situation du Maroc. Elle estime que le pays court des risques  si rien n’est entrepris au niveau de la réforme de la Caisse de compensation, le régime fiscal et celui des retraites», a précisé El Malki. Une situation qui n’a rien de nouveau pour l’intervenant, en expliquant que le processus des réformes au Maroc a toujours été dicté de l’étranger. «Les facteurs exogènes ont été toujours des éléments  décisifs», a-t-il affirmé.
Selon lui, le Maroc ne peut pas continuer dans cette voie. Mais que faut-il faire pour sortir de la crise ? El Malki ne prétend pas avoir des réponses toutes faites mais il propose néanmoins des pistes de réflexion. Il estime d’abord, que le Maroc est appelé à changer  son modèle de développement qui a montré ses limites puisqu’il ne dispose pas d’une économie forte et que les recettes de ses exportations sont englouties par les importations.
Ensuite, El Malki pense qu’on devrait remettre au goût du jour la planification non dans son ancienne conception  basée sur le dirigisme de l’Etat, mais dans une nouvelle approche basée sur la coordination entre les secteurs et le dialogue entres les opérateurs économiques et sociaux.  Une planification qui serait à la fois apte à développer la  culture économique et à permettre l’élaboration d’une stratégie globale et intégrée.
La révision du rôle de l’Etat et l’encouragement du secteur privé font également partie des pistes de réflexion proposées par l’intervenant. Selon lui, il n’y aura pas de développement sans le secteur privé  puisque l’Etat ne peut pas tout faire. Mais El Malki a tenu à préciser qu’il s’agit plutôt d’un secteur privé citoyen  affranchi de toute tutelle et qui gère son propre destin.
En conclusion, El Malki a appelé l’Etat à réviser ses orientations et ses choix économiques et sociaux.  Une révision qui doit prendre en compte un contexte mondial marqué par une crise économique appelée à durer. Selon lui, toute lecture qui exclurait cette donne extérieure sera incomplète et inconséquente. Une erreur fatale qu’a commise le gouvernement Benkirane qui s’est contenté de répéter à l’envi que le pays est à l’abri des soubresauts qui secouent l’économie mondiale. Une attitude qui a aggravé davantage l’impact de celle-ci sur notre économie.


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