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«Si les conditions de sécurité maximales sont garanties dans les services chargés de la lutte contre le coronavirus, ce n’est pas le cas pour les milliers de professionnels qui réalisent plus de 20.000 prélèvements par jour ou ceux qui assurent la continuité des soins hors Covid», nous a confié un médecin casablancais sollicitant l’anonymat. Et de poursuivre : «La réalité, c’est que le ministère de la Santé évite un dépistage massif du personnel hospitalier car il ne veut pas que les cas découverts arrêtent de travailler».
Notre source va plus loin. Elle se demande pourquoi il n’y a pas usage des tests sérologiques qui sont les seuls à permettre d’avoir des informations sur les personnes qui sont immunisées, c’est-à-dire qui ont été infectées et qui sont donc protégées pour avoir développé des anticorps. En effet, si les tests PCR permettent de repérer les individus porteurs du virus, potentiellement «contaminateurs» et futurs malades, les tests sérologiques identifient les personnes ayant développé des anticorps contre le coronavirus et qui auraient donc dû contracter l’infection, même sans avoir eu de symptômes.
Des propos que ne partage pas Dr Kamal Marhoum El Filali, professeur en médecine et chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd qui estime qu’une campagne de dépistage massif du personnel de la santé n’a pas de sens puisque les tests virologiques (PCR) permettent de détecter la présence du virus au moment où ils sont réalisés, c'est-à-dire que les patients pourront savoir s'ils sont infectés sur le moment. Ils ne peuvent pas indiquer si la personne a été malade par le passé. «Il sera illogique de dépister le personnel tous les jours puisque ça ne sert à rien. C’est de l’argent public jeté par la fenêtre», assure-t-il. Et de préciser : «Le dépistage se fait selon les cas, surtout pour ceux qui affichent des symptômes ou qui ont des doutes sur une éventuelle contamination lors de leur travail».
Dr Khadija Moussayer, présidente de l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), a déjà expliqué sur les colonnes d’un journal national, que malgré la capacité du test virologique RT-PCR, à détecter les porteurs de ce type de virus, et sa bonne sensibilité à réagir à la présence du virus, sa fiabilité se situe entre 60 et 80%. Des biologistes de la Johns Hopkins Medicine ont également établi à partir des résultats de 1.330 prélèvements que les sujets infectés présenteraient majoritairement un test négatif (67% au quatrième jour de la contagion) dans les 4 jours suivant la contamination. Ils ont aussi constaté un taux de faux négatifs de 38%, le jour de l’apparition des symptômes. Les tests les plus fiables ont été faits 8 jours après la contamination et, en moyenne, 3 jours après la survenue des symptômes, avec un taux de faux négatifs qui reste néanmoins de 20%, rapporte le journal Le Matin.
De son côté, Dr El Mountadar Alaoui, secrétaire général du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP), nous a confirmé qu’il n’y a pas de prélèvements systématiques au sein du personnel médical public ou un programme dans ce sens. «Parfois, les prélèvements se font sur demande des services. Mais, il est impensable qu’on fait des prélèvements chaque jour pour le personnel. C’est très contraignant», nous a-t-il déclaré. Pourtant, lui aussi estime que le problème se pose plutôt chez le personnel œuvrant dans les centres de santé ou dans les services d’urgence où les mesures de prévention sont difficiles à appliquer et où le personnel n’est pas suffisamment équipé en masques, combinaisons et autres pour affronter le Covid-19. «Ce personnel côtoie le risque de contamination chaque jour et risque sa vie et expose celle de sa famille. Le hic, c’est qu’il n’y a ni des encouragements ni des incitations de la part du ministère de tutelle à l’égard de ces fonctionnaires de la santé comme c’est le cas dans d’autres pays ou d’autres secteurs. Les médecins, les infirmiers, les techniciens et autres travaillent aujourd’hui de longues heures et même le week-end, et sans avoir le droit à un congé», nous a-t-il confié. Et de conclure : «C’est ce stress permanent qui risque d’affecter la santé du personnel soignant plus que le Covid-19».