En fait, si Abdeslam Seddiki n’est pas épuisé à force de rabâcher, à tout bout de champ, cette SNE qui, soit dit en passant, peine encore à voir le jour, il a, tout du moins, réussi à susciter la colère d’une frange de la société qui ne veut plus qu’on lui donne l’eau à la bouche pour rien !
En effet, le ministre de l'Emploi et des Affaires sociales a encore fait des siennes la semaine dernière à Tahanaout. Invité à un séminaire organisé sous le thème «L'ANAPEC, partenaire des initiatives locales», pour intervenir sur la question de l’emploi des jeunes, A. Seddiki, a, au lieu de revoir sa copie, blablaté sur le sujet, tournant autour du pot comme à son accoutumée. Loin d’avoir froid aux yeux, il a encore une fois annoncé que la SNE sera approuvée par le gouvernement au cours des prochaines semaines.
Il n’est pas trop tôt, sont tentés de dire plusieurs jeunes diplômés chômeurs qui ont fait éternellement le pied de grue en comptant énormément sur cette « stratégie libératrice », à même, aspiraient-ils, de les arracher à leur bourbier .
Il est vrai, nous expliquent des spécialistes dans le domaine de l’emploi, que cette SNE qui devait être adoptée, comme l’avait instamment annoncé officiellement le ministre, en fin décembre 2014, a été plutôt renvoyée aux calendes grecques. Et il est vrai aussi qu’il suffit d’un simple petit tour sur la Toile pour constater qu’il n’y a pas le moindre soupçon d’une stratégie nationale déjà ficelée mais qu’a contrario, les processus de formulation de cette SNE sont légion au niveau d’un site mis en place pour la circonstance. Ainsi, si l’on peut y retrouver aisément le pourquoi de cette SNE, ses enjeux, ses objectifs…, il n’y a cependant aucune trace d’une date exacte pour la voir se matérialiser enfin !
Hé M. Seddiki !, s’exclament certains, c’est vraiment honteux de votre part que de berner d’illusion cette catégorie de la société, par trop fragilisée par un moral en berne que maintenant, elle se retrouve encore dans l’expectative. Fervent adepte du « plus tu attends et plus tu chômes », Abdeslam Seddiki, est, semble-il, loin d’être sur des charbons ardents, sauf s’il s’est agi, in fine, d’un prétexte fallacieux en vue de les faire saliver avec toutes les affres que cela suppose.