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A cause de la pandémie du nouveau coronavirus, le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé de chambouler l’organisation des examens du bac. Les épreuves ont donc été scindées en deux étapes : D’abord les épreuves nationales des lettres et sciences humaines et de l'enseignement originel, puis les épreuves des sciencestechniques et le bac professionnel. La raison ? La distanciation physique des candidats à travers un périmètre de 4 mètres carrés par table d’examen. Cette volonté trouve également un prolongement dans le réaménagement de plusieurs structures en centres d’examens. A l’instar de nombreux pays asiatiques, le ministère a aménagé plusieurs salles couvertes sportives dans les différentes villes du Royaume pour en faire des centres d’examens, au même titre que les amphithéâtres des facultés et les classes d’établissements scolaires. Dans ces derniers, une limite maximale de 10 candidats par classe est imposée. Ces lieux, encore faut-il le rappeler, ont été préalablement désinfectés.
Le ministère de tutelle n’a pas fait les choses à moitié. En plus d’assurer une distanciation physique des candidats, avec port du masque obligatoire, de nombreuses autres précautions ont été prises dans le Centre national de l’évaluation, des examens et de l’orientation lors de la préparation des sujets des examens. Pour preuve, l’ensemble du personnel impliqué dans le dispositif a été testé au Covid-19 selon le ministère. Et pour les bacheliers atteints du coronavirus ? Ils ne seront évidemment pas laissés pour compte. Ils passeront leurs épreuves dans les hôpitaux de campagne installés par les autorités à Benslimane, Benguerir et Sidi Yahya du Gharb. L’idée est qu’ils puissent à la fois passer leurs examens tout en limitant les risques de contamination.
Factuellement, le ministère de l’Education nationale a tenté de mettre dans les meilleures dispositions les candidats au baccalauréat. Mais le sont-ils pour autant ? Rien n’est moins sûr. La crise sanitaire et les chamboulements qu’elle a causés n’ont été de tout repos pour personne, et encore moins pour les plus de 441.230candidats, 64% issus de l’enseignement public et 8% de l’enseignement privé, et dont l’année scolaire a été bouleversée comme jamais. Psychologiquement, le contexte se prête à des difficultés en termes de concentration. D’autant qu’avec un masque, il n’est pas simple de respirer de manière naturelle. Comment s’adapteront-ils à la situation ? Réussiront-ils à faire l’impasse du contexte particulier dans lequel se déroulent les examens de cette année ? Ce sont là autant de questions qui demeurent sans réponse. Du moins pas avant la publication des résultats et notamment le taux de réussite qui était de l’ordre de 65,55% en 2019.
En attendant, on ne peut que souligner le vent de solidarité exprimé dans le cadre des examens nationaux aux quatre coins du Royaume. En l’occurrence, les initiatives visant à fournir un service de transport gratuit aux candidats vers les centres d’examens du baccalauréat, initié par des élus, les autorités et les entreprises de transport urbain. Malheureusement, en parallèle à cette solidarité circonstancielle, il y a de mauvaises habitudes qui ont la dent dure. Dans un communiqué, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé l’interpellation de 14 individus au cours du mois de juin. L’accusation porte sur « la possession et le trafic de matériels et outils électroniques sophistiqués utilisés pour la fraude lors des examens du baccalauréat », précise le communiqué. Les mis en cause, 7 à Salé, 6 à Témara, Oujda, Agadir et Meknès proposaient, via des annonces sur le Web, des puces électroniques utilisées pour recevoir des appels téléphoniques et connectées à une oreillette performante. Les perquisitions ont d’ailleurs révélé un véritable arsenal digne des films d’espionnage : 345 puces électroniques de différents types, ainsi qu’une dizaine d’écouteurs, de batteries et de chargeurs. Ces arrestations, si elles ne risquent pas de dissuader les futurs tricheurs, portent un coup de massue à ceux qui envisagent le procédé. Une chose est sûre, tricher cette année s’avère quasiment impossible. En clair, les examens du baccalauréat sont particuliers à bien des égards.