L’immobilier au Maroc, c’est toute une histoire. Toutes les initiatives qui ont été prises ici et là n’ont pas servi à grand-chose. La situation actuelle à travers plusieurs villes et régions du pays l’atteste pleinement. Zoubida Bouayad, présidente du Groupe socialiste à la Chambre des conseillers, a saisi mercredi l’occasion pour rappeler au ministre de l’Habitat, Nabil Benabdellah et au président du directoire du Groupe Al Omrane, Badr El Kanouni ainsi qu’aux directeurs régionaux du même groupe, la triste réalité qui prévaut dans le domaine.
Cette réunion à laquelle a appelé le Groupe socialiste a pour objectif, l’ouverture d’un dialogue sérieux, franc et responsable avec les responsables d’Al Omrane en vue de maintenir un contact permanent avec le Parlement, a-t-elle indiqué.
Elle a également souhaité que ce dialogue soit fructueux et puisse mettre le doigt avec courage sur les incohérences et les multiples dysfonctionnements qui caractérisent la gestion de cette entreprise publique qui a fait l’objet de rapports internes et autres émanant de divers établissements.
Dans ce cadre, Zoubida Bouayad a fait savoir que le Groupe socialiste s’est adressé au président du directoire du Groupe Al Omrane, l’invitant à présenter son bilan d’activité au titre de l’année 2011, les réalisations inscrites à son programme de 2012 et un exposé détaillé sur les problèmes, les contraintes ainsi que les dysfonctionnements qui reviennent sans cesse depuis un certain temps.
S’agissant de problèmes du foncier hérités par Al Omrane, Zoubida Bouayad a fait savoir qu’au lieu de trouver des solutions appropriées à cette question, le Groupe a causé d’énormes souffrances à des citoyens qui, du jour au lendemain, se sont trouvés sous le coup d’une procédure d’expropriation. Tout en présentant devant Benabdellah et El Kanouni et les directeurs régionaux du groupe des cas de citoyens qui ont été victimes d’expropriation sans raison valable, elle s’est interrogée sur les modalités appliquées en matière d’acquisition des biens immobiliers à même de garantir les droits de ces derniers.
Pour ce qui est des nouvelles villes, la présidente du Groupe socialiste a souligné que les objectifs initialement fixés sont loin d’être concrétisés à cause de bon nombre de problèmes, dont notamment le phénomène de la spéculation immobilière. A l’instar de ses collègues, elle appelle à l’élaboration d’une nouvelle stratégie, car la problématique persiste et les bénéficiaires de ces nouvelles entités endurent un vrai calvaire.
A rappeler qu’à l’ouverture de cette rencontre, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, Nabil Benabdallah, s’est montré rassurant en soulignant que son département s’est engagé «à en finir avec les dysfonctionnements» qui auraient émaillé l’activité du Groupe. Il a indiqué également que cette rencontre offre l’occasion d’un dialogue franc sur l’action d’Al Omrane, faisant part de la disposition du ministère à maintenir le contact avec le Parlement à travers des séances et des visites de projets de logement et dans les villes nouvelles.
Pour sa part, le président du directoire du Groupe Al Omrane, Badr El Kanouni, a présenté un exposé sur les orientations du holding, ses réalisations au titre de l’année 2011, son programme mis en œuvre et les contraintes entravant ses activités. Selon lui, le Groupe table cette année sur un investissement de 7,50 milliards de dirhams et un chiffre d’affaires de 5,5 milliards de dirhams.