Union socialiste des forces populaires: Commission du programme électoral


Libé
Mardi 7 Septembre 2021

Pôle sociétal

Stratégie de l’USFP pour la promotion des conditions des femmes Au niveau juridique

° L’amendement du Code de la famille est devenu une nécessité urgente pour dépasser les contradictions de ce texte et l'ambiguïté de certaines de ses dispositions, et aussi pour assurer les droits et la dignité de toutes les parties sur un pied d'égalité et défendre les droits des enfants. A ce propos, l’USFP propose ce qui suit :
++ La révision de la formation des juges pour s’assurer qu'ils assimilent le référentiel des droits de l’Homme et l'esprit de la constitution ;
++ La nécessité de mentionner dans leurs jugements le texte juridique sur lequel ils se sont appuyés. Cela garantit aux justiciables la sécurité judiciaire et l'égalité devant la loi ;
++ La réforme du Fonds d’entraide familiale en vue de simplifier les conditions et les procédures pour bénéficier de ses prestations ;
++ L’élargissement des catégories bénéficiaires de ce fonds en incluant d'autres catégories de femmes, comme les femmes maltraitées et violentées quelle que soit la forme de la violence, physique, verbale, morale, économique ou sexuelle ;
++ L’exploitation des ressources de ce fonds tant qu'il enregistre un excédent (en raison de la difficulté d'accès pour les plaignantes) pour construire des maisons destinées à accueillir les femmes violentées et leurs enfants, et pour créer des centres d'accompagnement et de réinsertion sociale ;
++ L’amendement de la loi relative à la lutte contre la traite des êtres humains en y incluant des articles qui étaient déjà contenues dans la proposition de loi présentée par le Groupe socialiste à la Chambre des représentants, en particulier l'article 23 de la proposition qui dispose: « Les victimes de crimes de traite des êtres humains sont exemptées des frais du procès civil », ainsi que l'article 24 disposant que «les pouvoirs publics doivent créer un fonds d'aide aux victimes» au moyen d'un texte réglementaire ;
++ La reconnaissance légale de la famille dirigée par une mère célibataire, car l'absence de cette reconnaissance crée des problèmes et complications juridiques, administratifs et sociaux pour les enfants, notamment en ce qui concerne l'état civil et lorsque les enfants atteignent l'âge de scolarisation, sans oublier les dommages psychologiques subis par la mère et les enfants du fait de l'absence de cette reconnaissance ;
++ La réhabilitation des maternités en milieu rural et l’amélioration de la qualité des soins prodigués aux femmes enceintes, en raison du nombre élevé de femmes enceintes qui meurent lors de l'accouchement.

° La nécessité de la révision de la loi sur la lutte contre les violences subies par les femmes afin d'atteindre les objectifs souhaités, qui sont avant tout de préserver la dignité et la sécurité des femmes, et de rendre ce texte plus efficace et utile en y incluant les propositions suivantes :
++ L’introduction d’un préambule qui retrace le contexte général, la stratégie fixée et le référentiel adopté ;
++ L’adoption de sanctions plus sévères ;
++ L’élargissement du champ d’application de cette loi pour inclure la prévention, la protection et l’indemnisation des femmes victimes de violences, avec la nécessité de les prendre en charge, et de sensibiliser les victimes potentielles et les autorités concernées ; ++ La mise en place de mesures particulières pour développer le travail des cellules en charge des femmes violentées à travers une vision fondée sur une approche droits humains et une approche genre ;
++ La mise en place de mesures appropriées pour que les femmes puissent accéder à la justice et bénéficient d'une assistance en cas de violence ou d'expulsion arbitraire, et simplifier les procédures administratives pour garantir que les femmes violentées obtiennent leurs droits, tout en les exonérant des coûts et des frais de justice ;
++ La création de centres d’accueil, les équiper de tout ce qui est nécessaire et les financer du budget des collectivités territoriales ;
++ La création d'une ligne verte spéciale pour les femmes victimes de violence ;
++ La nécessité d'atteindre une véritable égalité entre les hommes et les femmes dans le domaine du travail, tout en prenant des mesures et des sanctions sévères contre toute personne qui marginalise les femmes travailleuses. Et pour que les femmes puissent jouir de leur droit au travail, il faut :
+++ Œuvrer à la sensibilisation des femmes de leurs droits à travers la lutte contre l'analphabétisme juridique sur le lieu de travail ;
+++ Le renforcement des prérogatives de l'Inspection du travail pour améliorer le contrôle.

Pour les femmes travailleuses en particulier, l’USFP propose :
° La mise en œuvre effective de la loi n° 19.12 fixant les conditions de travail et d’emploi des travailleuses et des travailleurs domestiques et la mise en place de mesures et de procédures à même de garantir que les femmes travaillant dans ce secteur bénéficient de conditions de travail décentes ;
° La réforme des caisses de protection sociale pour que les femmes salariées bénéficient des mêmes droits que leurs collègues masculins, que ce soit en matière de couverture médicale ou de retraite. 

Concernant les femmes fonctionnaires, l’USFP préconise ce qui suit :
° La mise en place d’une stratégie pour l’institutionnalisation de l’approche genre au niveau de chaque ministère et de chaque secteur économique ;
° L’élaboration de rapports d’évaluation chaque année pour relever et examiner les discriminations basées sur le genre ;
° L’élaboration d’un plan pour assurer la parité dans les postes de responsabilité dans la fonction publique d'ici 2030. 

Pour l’entreprise, le parti de la Rose avance les propositions suivantes en faveur des femmes :
° La mise en place de mesures de distinction positive en faveur des femmes entrepreneuses pour qu’elles bénéficient du programme intégré d'appui et de financement des entreprises ;
° La mise en place d’un plan visant à rehausser la représentation de l’entreprenariat féminin dans le tissu économique, soit à 20% d'ici 2026 ;
° L’adoption d’une stratégie multidimensionnelle dans les domaines de la formation et de l’accompagnement pour la diversification des domaines de l'entrepreneuriat féminin ;
° La stipulation que les conseils d'administration et les comités de contrôle des sociétés cotées en bourse doivent, comme étape provisoire, observer le quotas d’au moins un tiers de femmes à l'horizon de 2026.

Sur le plan économique et social :
L'inclusion des femmes dans l'activité économique ne peut se faire que par des réformes structurelles de l'économie, l’encouragement des investissements et l’accélération du rythme de la croissance en général. Pour l’USFP, il faut notamment :
° L’élaboration d'une loi qui oblige toutes les organisations civiles, syndicales et professionnelles à respecter le tiers de représentation des femmes dans leurs instances à l'horizon de la parité totale ;
° L’application d’une approche transversale de la situation des femmes, et l'élimination des contraintes diverses et multiples subies par elles sur le marché du travail ;
° L’éradication de l'analphabétisme et la lutte contre la déperdition scolaire ;
° L’élévation du degré de conscience collective et sociétale envers les femmes, car elles sont la moitié de la société et peuvent contribuer fortement et efficacement à l'économie nationale ;
° La lutte contre les stéréotypes dominants au sein de la société sur les femmes et la pensée patriarcale, tout en diffusant une culture des droits de l'Homme qui mettant l'accent sur l'égalité, la liberté et le droit au travail digne. 

Recommandations concernant les femmes prisonnières :
L’USFP s’intéresse également à la condition des femmes dans les établissements pénitentiaires. En effet, le parti de la Rose émet plusieurs autres recommandations à même de garantir les droits humains des femmes détenues, telles que la mise en place d'installations spéciales et nécessaires pour fournir des soins et des traitements pré et postnatals ; la mise en place des dispositions pour que les bébés naissent dans un hôpital civil ; la création des crèches pour les enfants des détenues, dotées de personnel qualifié ; l’augmentation du nombre de fonctionnaires femmes dans les quartiers femmes de la prison ; l’institutionnalisation de l'inspection et l'affectation de celle-ci aux fonctionnaires femmes, en plus du contrôle des ONG; la séparation totale des femmes des prisonniers de sexe masculin ; la création de pavillons dédiés à la visite ; et la permission à leurs enfants de leur rendre visite toute la journée ou tout le week-end.

Sur le plan politique et décisionnel :
L’USFP considère que l’augmentation de la représentation des femmes au niveau de la gestion de la chose locale, provinciale et régionale, et dans les centres de décision, nécessite non seulement une modification radicale de la législation, mais aussi une approche politique globale basée sur ce qui suit :
° Œuvrer à la réalisation d’une égalité politique et économique en faveur des femmes, basée sur l'application positive des dispositions de la constitution, l'interdiction de toutes les formes de discrimination, le soutien à la participation des femmes dans divers domaines sociétaux, et l'autonomisation économique des femmes ;
° Le traitement des femmes comme des citoyennes à part entière ;
° La reconnaissance par l'Etat du travail domestique non rémunéré des femmes en vue de le rémunérer et l'adoption de politiques qui renforcent l'économie sociale en faveur de l'autonomisation économique des femmes ;
° L’adoption d’une approche genre dans toutes les politiques publiques et lors de la préparation du budget de l'Etat ;
° L’harmonisation des législations et lois nationales avec les chartes et conventions internationales ;
° La nécessité de réaliser l’objectif de la parité, car cela permettra d'atteindre l'égalité telle que stipulée par l’article 19 de la Constitution.

Jeunes
Les jeunes sont la principale victime de l'absence de politiques visant à réduire les disparités sociales au sein de la société, d'une part, et sont considérés comme une ressource humaine contribuant à la l’instauration de la justice sociale, d’une autre. L'intérêt accordé par l’USFP aux jeunes est dû à la prise de conscience de ses militantes et militants quant à la nécessité d'adopter des politiques nationales qui renforcent les acquis constitutionnels, traduisant les discours Royaux et évitant à la société marocaine la désintégration et le danger menaçant la paix sociale. Réaliser la justice sociale exige de placer la jeunesse au centre des programmes et stratégies émis par les secteurs gouvernementaux marocains et œuvrer pour surpasser la vision sectorielle qui manque d’exhaustivité, d’intégration et de coordination. Assurer l'équité et l'inclusion sociale des jeunes nécessite également que l'État marocain mette en place des dispositifs de suivi, de gouvernance et de gestion des affaires de la jeunesse. L’USFP, dans sa vision sociale-démocrate, incite à la réalisation d'une société équilibrée dans laquelle les jeunes occupent une place particulière en termes de participation politique, d'influence dans les politiques publiques et contribuent au consensus national sur les grands choix d'avenir.
Diagnostic
Sur le plan social, il existe de nombreuses lacunes dans le domaine de l'éducation. La preuve en est le taux élevé d'abandon scolaire. Les indicateurs relatifs au niveau de l'éducation au Maroc ont montré que 270.000 personnes de la tranche d'âge entre 15 et 34 ans quittent l'école chaque année, alors que le taux de chômage chez cette catégorie atteint le double de la moyenne nationale, soit 20 %, et que la majorité des eunes qui travaillent, exercent dans le secteur informel. Le chômage touche essentiellement les jeunes diplômés en raison du manque de postes à créer dans la fonction publique. Il y a également l’incompatibilité des diplômes d'enseignement public avec les besoins du secteur privé. Les jeunes souffrent également de problèmes au niveau de la couverture sanitaire. Tout cela conduit à l'exclusion des jeunes de la participation à la vie économique et sociale, ce qui crée des dysfonctionnements dans le développement au sein de la société. Des études officielles marocaines montrent également la réticence des jeunes à adhérer à la vie politique et syndicale, et que 10 à 15% d'entre eux ne bénéficient pas de couverture médicale, sans parler de la déviation d'un nombre important d'entre eux vers un monde de drogue, de criminalité et d'extrémisme. Face à tout cela, de nombreux jeunes désespérés, qu'ils soient instruits et titulaires de diplômes supérieurs ou sans instruction, se tournent vers l'immigration, irrégulière ou régulière, considérée comme une solution salutaire. 

Propositions de l’USFP pour assurer l'équité et l'inclusion économique et sociale des jeunes :
° Créer un climat sain, ouvert, diversifié et pluraliste afin de développer des plateformes de dialogue continu qui rassemble toutes les générations et consolide le consensus national sur une politique publique nationale intégrée, dont la mission principale est de réduire l'impact des disparités sociales et territoriales au sein de la jeunesse marocaine.
° Etablir un cadre juridique et réglementaire qui oblige les secteurs gouvernementaux à prendre les mesures nécessaires pour réduire les disparités territoriales et sociales, et les exhorte à mettre en place des espaces et des lieux permettant aux jeunes des quartiers et des villages d’exercer leurs activités de divertissement, d'éducation et de sport.
°Réhabiliter et responsabiliser les “Maisons de Jeunes” en tant qu'institutions de proximité et l’un des mécanismes juridiques, institutionnels, humains et contractuels destinés à renforcer la participation des jeunes à la création de richesse, et leur choix libre de leur projet de vie.
°Développer une nouvelle architecture des institutions gouvernementales concernées par la gestion et l'administration des affaires de la jeunesse, afin d’établir une politique nationale transversale d'intégration sociale des jeunes, fondée sur l'unification des efforts des forces vives (gouvernement, conseils élus, jeunesse, partis, secteur privé, société civile...) dans le but de libérer le potentiel créatif des jeunes.
° Placer le développement des capacités individuelles et collectives des jeunes, notamment ceux en situation de handicap, au cœur des services sociaux de base, en leur permettant d'avoir une formation adéquate tout au long de la vie, et d’acquérir un socle de connaissances de base fonctionnelles et en développant leurs compétences pratiques.
° Mettre en place des mesures, procédures et mécanismes de discrimination positive fondée sur l'âge ou la génération (Carte Services Jeunes, Fonds d'appui à l'opportunité économique des jeunes...), afin de faciliter l'accès des jeunes au travail décent, aux services publics de base, à la promotion sociale, et pour renforcer leur confiance dans les institutions de leur pays.
° Adoption de systèmes de gestion fondés sur la participation des jeunes à la prise de décision, qu'elle soit territoriale ou sectorielle, et contribuant à l'information et à l'insertion dans une société solidaire.
° Instaurer une mobilisation nationale autour de programmes pour les jeunes, notamment ceux qui vivent en situation de vulnérabilité (jeunes en situation de handicap, jeunes sans abri, jeunes sans éducation, sans emploi ni formation professionnelle...), afin que l'Etat puisse les intégrer équitablement dans la société.

Les personnes en situation de handicap
Notre objectif est l’édification d’une patrie pour tous, indépendamment des conditions et des situations des uns et des autres, et ce en se basant sur les principes d’une citoyenneté entreprenante, en partant du principe que chaque citoyenne ou citoyen bénéficient de droits et sont tenus par des devoirs qu’ils doivent accomplir dans la mesure de leurs capacités. Le handicap est considéré comme le résultat du contexte social qui crée des barrières et des obstacles empêchant une personne de s’exprimer, d’apprendre, de participer et de s’intégrer. Et c’est ce qui explique l’adoption de la dénomination «personne en situation de handicap» au lieu de «personne handicapée». Partant de cette vision fondamentale, l’USFP inclut, dans son programme électoral, des propositions visant à défendre les droits des catégories vulnérables dans notre société. L’Etat a accordé une place importante aux personnes en situation de handicap dans les politiques publiques. Mais malgré ces efforts, la situation de cette catégorie vulnérable reste tributaire de différences sociales, et de l'incapacité des gouvernements successifs au cours de la dernière décennie de faire face à la problématique des personnes handicapées selon une approche des droits humains qui garantisse les mécanismes nécessaires pour répondre à leurs besoins légitimes. 

Propositions de l’USFP pour assurer l’intégration sociale des personnes en situation de handicap:
° La révision de la politique publique pour promouvoir les droits des personnes en situation de handicap, tout en optant pour une approche basée sur les droits humains dépassant la vision philanthropique et se fondant sur un traitement global du handicap sur les plans sanitaire, éducatif, social, économique, psychologique. Elle œuvre également à garantir l'accès aux droits et à assurer la participation sociale des personnes en situation de handicap, conformément aux engagements internationaux du Maroc et aux dispositions de la Constitution ;
° Adoption de mesures visant à prendre en charge, l’indemnisation du handicap, le soutien et l'assistance, en particulier pour les familles avec enfants en situation de handicap ;
° Accélération de la création d'un Fonds national pour financer des initiatives visant à améliorer les conditions de vie de ces personnes ;
° La criminalisation de la discrimination fondée sur le handicap, ainsi que l'exploitation des personnes en situation de handicap dans des pratiques qui portent atteinte à la dignité humaine, comme la mendicité ;
°Adoption de mesures à même de faciliter leur accès aux services, aux espaces et aux transports publics ;
° Adoption de mesures incitatives pour le secteur privé afin de contribuer à l'intégration des personnes en situation de handicap dans le marché du travail;
° Adoption de mesures de discrimination positive pour les personnes en situation de handicap prenant en compte la diversité et les différences en termes de types de handicap ;
° Consolidation du cadre institutionnel relatif à la gestion du département chargé des personnes en situation de handicap, et le renforcement des ressources humaines spécialisées.

Les personnes âgées
L’USFP accorde une place importante dans son programme électoral à la situation d’une autre catégorie vulnérable dans la société marocaine, à savoir les personnes âgées. Le vieillissement de la population affecte la croissance économique, les modes de vie et les interactions entre les générations. Au niveau individuel, le vieillissement se manifeste par la perte totale ou partielle d'un ensemble de capacités, affectant l'autonomie de la personne âgée. D’après les statistiques, les personnes âgées représentent environ 1/10 de la population totale et ne bénéficient pas pleinement de leurs droits. La plupart d'entre elles souffrent de faibles qualifications au niveau de l'éducation et de la situation socio-économique et sanitaire. En effet, plus de 7 personnes sur 10 souffrent d'analphabétisme, le taux de pauvreté chez les personnes âgées dépasse un sur 10, plus de la moitié des personnes âgées souffrent d'au moins une maladie chronique et ne bénéficient pas de traitements médicaux. En plus, seulement une personne sur cinq bénéficie d'une couverture médicale et plus d'un tiers a besoin d’aide pour gérer ses affaires quotidiennes. Pis encore, l’USFP constate l'inégalité entre les sexes, car les femmes âgées souffrent plus de la vulnérabilité économique et trouvent plus de difficulté d’accès aux services sociaux et à la couverture sociale et sanitaire.

Propositions de l’USFP pour renforcer l’autonomie des personnes âgées et réduire les effets des disparités sociales :
° L’élaboration d’une stratégie nationale fondée sur l'amélioration des conditions de vie des personnes âgées, en accordant l'attention nécessaire à la formation des ressources humaines et à la recherche médicale liée à la vie des personnes âgées, tout en adoptant une approche participative regroupant les acteurs, les experts concernés et la société civile ;
° La facilitation de l'accès des personnes âgées aux établissements de protection sociale, en particulier les personnes vulnérables dépendantes et qui ne bénéficient pas du système de sécurité sociale ;
°La création d’une « carte spéciale pour les personnes âgées » qui leur permette de bénéficier de leurs différents droits, de leur simplifier les procédures et de leur accorder la priorité dans divers services;
° L’adoption d’initiatives et de projets qui valorisent l'activité culturelle et sociale des personnes âgées, tout en favorisant le transfert de leurs expériences aux jeunes générations et en créant des espaces culturels dédiés aux personnes âgées et les encouragent à participer aux diverses activités (théâtres, musées, bibliothèques, salles de cinéma, instituts de musique, salles d'exposition, voyages…) ;
° L’obligation d'inclure dans les lois relatives aux bâtiments publics ou privés, la création de l'espace public et urbain, et dans le domaine des transports publics, toutes les dispositions qui garantissent l’accessibilité aux lieux publics, ainsi que l'accès aux informations et aux services ;
° La création de centres sociaux pour personnes âgées dans les zones rurales et l’intensification et la réhabilitation des centres sociaux pour cette catégorie sociale dans les zones urbaines.

Migration – Environnement:
La migration constitue aujourd’hui l’une des sérieuses problématiques imposées au Maroc, vu la hausse du nombre des migrants et la diversité de ses formes. Si le problème de la migration est ancien dans notre pays, son ampleur aujourd’hui exige de s’arrêter sur ce phénomène et de l’analyser. La migration est considérée comme un refus de rester au pays et une protestation contre la situation politique, économique et sociale. Et notre pays connaît plusieurs formes de migration, à savoir celles interne et internationale ainsi que celle provisoire qui considère le Maroc comme un pays de transit dans l’attente d’un passage vers l’autre rive de la Méditerranée. Il y a également la migration irrégulière et la migration du travail effectuée par les diplômés et les personnes à hautes compétences. A noter que nombreux sont les étudiants qui refusent de rentrer à la mère patrie après la fin de leurs études à l’étranger et préfèrent rester sur place. La migration irrégulière a atteint des records lors des dernières décennies. Certains chiffres évoquent le nombre de 10.000 migrants irréguliers en 2017.

Propositions de l’USFP pour :
1- Un meilleur accompagnement des MRE
L’adoption d’une approche basée sur des objectifs clairs visant l’ensemble des Marocains résidant à l’étranger notamment les nouvelles générations. Le renforcement et le développement d’un accompagnement social au profit des MRE via l’élargissement de la carte des bénéficiaires du soutien social destiné aux catégories vulnérables et la création d’un système et d’un mécanisme pour l’intégration des MRE contraints de retourner à leur pays ainsi que l’accompagnement des mineurs non accompagnés et les personnes âgées en situation difficile. La réhabilitation de l’action culturelle destinée aux MRE à travers la mise en place de programmes culturels à dimension identitaire, l’adoption d’une politique de centres culturels et l’encouragement de l’intégration positive des jeunes marocains dans les pays d’accueil Le développement de l’accompagnement administratif et juridique des MRE via la réhabilitation des consulats dans les pays de résidence, la simplification et la numérisation des procédures administratives ainsi que la création d’un mécanisme unique pour l’examen de certains dossiers épineux en relation avec les MRE et garantir la protection juridique contre l’escroquerie et le chantage. Accorder aux MRE les droits stipulés par la Constitution de 2011 notamment le droit à la participation politique, l’ouverture sur l’ensemble des compétences marocaines à l’étranger et tirer profit de leurs expériences tout en les intégrant dans l’ensemble des instances stipulées par la Constitution avec la garantie d’une représentativité importante des MRE au sein des institutions et instances étatiques et l’adoption de l’idée de créer un conseil supérieur de la migration. La révision de la structure du CCME en créant un pôle chargé d’étudier et de suivre les mutations sociales dans les pays de migration et de mesurer l’impact de ces changements sur notre pays au niveau national et international. A ce propos, il faut revoir la procédure d’embauche des experts et des ressources humaines dans cette institution nationale qui joue un rôle culturel, intellectuel et sécuritaire visant à préserver l’identité nationale et à promouvoir l’image du Royaume.

2- Réaliser l’intégration sociale des migrants étrangers :
Offrir un cadre juridique et législatif à caractère non sécuritaire qui prend en compte les dimensions politique, socio-économique et humanitaire des migrants et des résidents étrangers et qui lutte contre la discrimination, le mauvais traitement et le blocage de l’accès à la justice (ne pas bénéficier des services des avocats et des traducteurs compétents, accès aux services consulaires, procédures d’asile, accès aux soins). Développement de programmes de formation et de sensibilisation au profit des fonctionnaires des administrations chargées du dossier de la migration (police, gardes frontières, fonctionnaires des prisons, juges, cadres de la santé,…). Pénalisation de la violence commise contre les migrants notamment les mineurs et les femmes La reconnaissance effective du statut de refugié (accordé par le HCR) en donnant des cartes de résidence aux personnes dotées de ce statut. 

Permettre le regroupement familial aux refugiés
Interdiction du refoulement des demandeurs d’asile et leur accorder la possibilité de déposer une demande d’asile dès leur arrivée sur le territoire national.

L’environnement
L’intérêt accordé à la préservation de l’environnement s’est beaucoup accentué au cours des dernières décennies et le changement climatique est devenu un sujet qui attire l’attention de tout le monde vu ses répercussions graves sur la vie humaine, l’environnement et les êtres vivants. Les Etats cherchent le développement durable dont l’objectif est de créer une sorte d’équilibre entre le développement socio-économique accéléré et les besoins d’un système écologique sain afin d’assurer une vie saine pour les citoyens.
Le Maroc fait face à d’importantes difficultés afin d’établir les équilibres nécessaires. En effet, la détérioration de l’environnement coûte au pays, selon une étude réalisée en 2016, près de 33 milliards de DH. La pollution coûte à notre pays près de 10 milliards de DH par an. La même étude a démontré la détérioration de la qualité de l’air et son impact sur la santé de la population notamment les enfants. Ladite étude a également indiqué que les préjudices subis par l’environnement au Maroc sont dus à l’émission des gaz à effet de serre et à la pollution de l’eau qui coûte 12 milliards de DH annuellement. Casablanca demeure la ville la plus polluée suivie par Marrakech, Tanger, Fès, Salé et Safi. D’autre part, le Maroc produit 12.000 tonnes de déchets, des déchets complexes et dangereux puisqu’ils contiennent des produits non-biodégradables comme les sachets en plastique. La nappe phréatique subit aussi des préjudices graves à cause des déchets et des eaux usées déversées dans les mers, les fleuves et les terrains vastes. Les forêts qui représentent 12% du territoire national, subissent également le risque de feu et de pillage de la part des mafias de bois et des lobbys de l’immobilier. S’y ajoutent la faiblesse des réseaux d’assainissement sanitaire, la propagation du logement insalubre, le manque d’espaces verts, la détérioration de la fertilité des terres à cause de l’érosion hydrologique et des déchets des usines, l’interpénétration entre les zones industrielles et les zones résidentielles et la propagation de moyens de transport polluants. Il est vrai que le Maroc a déployé des efforts importants au niveau législatif en promulguant une loicadre relative à la Charte nationale de l’environnement et du développement durable, ce qui lui a permis de se positionner en bonne place au classement mondial (4ème place en termes de performance climatique au niveau mondial, selon le rapport de l’Indice de performance climatique de 2021). Mais, cela ne doit pas nous pousser à baisser la vigilance et c’est pourquoi, l’USFP ambitionne de mettre en place une politique écologique nouvelle basée sur la révision totale du corpus législatif écologique ainsi que des politiques publiques y afférentes afin de préserver l’environnement et de créer une sorte d’équilibre entre cet objectif et les enjeux de développement économique et social.

Les propositions de l’USFP pour préserver l’environnement et le développement durable :
- Mettre en place une stratégie nationale intégrée pour l’environnement et le développement durable qui prend en compte l’ensemble des dimensions sociétales (économiques, sociales et culturelles) en adoptant une méthodologie participative qui englobe l’ensemble des acteurs.
- Mettre en place une politique nationale incitative propre à l’usage des énergies renouvelables et à la rationalisation de la consommation de l’électricité dans les divers domaines de la vie quotidienne. Formuler un système législatif basé sur la révision et la mise à jour du cadre juridique et institutionnel relatif à la préservation de l’environnement et au renforcement du développement durable qui pénalise quelconque action pouvant porter préjudice à l’environnement et menaçant les futures générations.
- Développer un système de partenariat et de coopération avec les institutions universitaires et les centres de recherches dans les divers disciplines en relation avec cette thématique afin d’encourager la recherche scientifique destinée à préserver l’environnement et à réaliser le développement durable.
 - La généralisation des réseaux d’assainissement et les stations de traitement des eaux usées via le renforcement du Programme national d’assainissement.
- La création d’une institution nationale chargée de la gestion des décharges dont l’objectif est de soutenir les régions et les communes en matière de traitement des déchets solides et de lutte contre les déchets anarchiques. Renforcer le rôle des associations œuvrant dans le domaine en renforçant leur capacité et le soutien financier qui leur est accordé.
- La diffusion de la culture environnementale auprès des jeunes via les programmes éducatifs.

Société civile
Le Maroc a connu une croissance régulière des structures de la société civile, en particulier les organisations associatives. Le nombre de ces dernières est passé de 6.700 dans les années 70, à 28.000 dans les années 80, et environ 130.000 associations en 2015. La société civile joue un rôle effectif dans l'encadrement des citoyens, contribue à consolider les valeurs de citoyenneté et de solidarité et au développement de la vie politique et intellectuelle en participant et en développant le débat public sur toutes les questions soulevées au sein de la société, en préparant, mettant en œuvre et évaluant des politiques publiques ; partant de là, la société civile joue un rôle efficient dans la dynamique sociétale et le développement collectif. A travers cette définition, il est évident que la société civile constitue l'un des mécanismes de médiation entre l'Etat et la société, de négociation et de recherche d'intérêt commun. Elle est également l’une des institutions sociétales qui ne misent pas sur le pouvoir. Si l’acteur politique œuvre en vue d’arriver à la gestion de la chose publique, l’acteur associatif, lui, joue un rôle complémentaire, celui du contrôle de l’acteur politique, et ce au niveau des programmes, des politiques, des objectifs et des résultats atteints, à même de procéder au redressement du processus et de le faire progresser dans l'intérêt général. L’USFP considère la société civile comme un acteur clé pour faire évoluer les politiques de justice sociale. Il est donc nécessaire de lui fournir des opportunités, des moyens et un appui afin qu’il puisse accomplir ses rôles constitutionnels, d’une manière libre et indépendante. Au sein de l’USFP, on estime que la création d’associations reste assujettie à des complications procédurales qui entravent la participation des associations dans la prise de décision selon une approche conservatrice et arbitraire, notamment au cours de la dernière décade. Une approche caractérisée par l’élaboration d’un débat national de la société civile de façon unilatérale, où il a été procédé à l’écartement de la dimension pluraliste des associations marocaines, particulièrement celles démocratiques.

Les propositions de l’USFP pour renforcer la société civile démocratique.
1- Révision globale du Dahir de 1958 et mise en oeuvre d'un code des associations renfermant diverses législations et lois qui garantissent la liberté de création, d'organisation et de réunion, consolidant la transparence du soutien public à leur égard et réduisant les écarts entre les associations.
2 - Autonomisation des connaissances, renforcement des capacités, institutionnalisation de la gouvernance associative et reconnaissance juridique et sociale des cadres œuvrant au sein des associations.
3 - Elaboration d’un nouveau système de partenariat avec les associations garantissant leur indépendance, leur efficacité et leur professionnalisme.
4 - Création d’un fonds de soutien institutionnel et mise en place d’infrastructures dédiées aux associations pour leur permettre d’appliquer leurs programmes et initiatives selon un contrat clair et un partenariat entre les départements gouvernementaux, les collectivités territoriales, le secteur privé et les associations.
5-  Renforcer le système juridique et législatif lié à la démocratie participative et reconsidérer les lois de consultation publique, les recommandations et les pétitions.
6-  Consolidation des rôles des associations dans le contrôle et le suivi de l’acteur associatif, ainsi que dans la contribution à la préparation, à l’exécution et à l'évaluation des politiques publiques (selon leurs compétences).

Le sport
Le champ sportif est considéré parmi les domaines vitaux au sein de la société. Il permet de préserver la santé de l’individu, de réaliser la cohésion sociale, de diffuser les valeurs de tolérance et de cohabitation et de mobiliser les jeunes pour faire face à l’extrémisme, à la violence et à la toxicomanie. D’un autre côté, le sport œuvre à soutenir également les investissements économiques et commerciaux. Aujourd'hui, le sport repose sur des méthodes scientifiques de gestion et d'administration, mais nous constatons que le sport dans notre pays souffre encore d'un profond déséquilibre, et ce à tous les niveaux juridiques et institutionnels, ainsi que sur le plan des programmes et des projets. Le sport marocain connaît de nombreuses carences, en dépit des grands efforts déployés au niveau des infrastructures sportives, à travers la construction et l'équipement des stades. Les principales lacunes sont l'absence d'un système juridique intégré pour l'éducation physique, la faiblesse des budgets alloués au secteur du sport, la fermeture d'un ensemble de terrains de proximité, de piscines sportives, ainsi que diverses dépendances faute de ressources humaines qualifiées. Pour ce qui est de la gouvernance du domaine sportif, l'expérience a montré que le budget du ministère de la Jeunesse et des Sports ne répond plus aux exigences du développement du secteur. La prédominance de la vision traditionnelle confondant la jeunesse et les affaires du sport ne fait qu’approfondir une gestion superstructurelle et bureaucratique très limitée. A ce propos, l’USFP estime que le sport est une exigence humaine liée à l'aspect de santé physique et psychologique de l’ensemble des citoyens. Il nécessite une planification stratégique, une rationalisation des ressources financières et l'obtention de résultats positifs répondant aux attentes des citoyennes et citoyens.

Les propositions de l’USFP pour un sport marocain fort et contribuant à la cohésion sociale:
1. Elaboration d’une politique publique de promotion du sport national, considérant le sport comme une dimension humaine au sein de la société et une dimension stratégique globale prenant en compte les différents aspects économique, social et culturel du système sportif. Dépassant, par là même, une certaine vision étroite considérant le sport comme un simple moyen de divertissement, et ce tout en adoptant une approche participative incluant tous les acteurs gouvernementaux, les partenaires économiques et sociaux, les composantes de la société civile, les experts et les sportifs.
2. Révision du cadre législatif et réglementaire du système sportif via l’instauration de lois incitant, encourageant et aidant à la pratique du sport.
3. Harmonisation des programmes scolaires de façon à permettre aux apprenants, particulièrement ceux du primaire, du collège et du lycée, de pratiquer le sport, tout en liant le sport à la formation sociale.
4. Elaboration d’un système de partenariat entre le département de l’Education nationale, les universités et les instances sportives devant renforcer la pratique sportive au sein des établissements scolaires, lors des périodes de vacance, les week-ends, en plus d’une exploitation idoine des équipements sportifs par les associations de quartiers.
5-Adoption d’un programme de prospection au sein des quartiers populaires en vue de détecter, soutenir et orienter les talents.
6-Réouverture des centres de formation des professeurs de sport.
7-Mise en application de mesures efficaces pour lutter contre la propagation de la violence à l'intérieur des stades et sensibilisation au danger du hooliganisme
8- Création d’un observatoire national pour suivre et évaluer les projets sportifs dans diverses catégories (nationales et internationales) et au niveau des différentes zones et régions pour permettre aux acteurs sportifs d’entreprendre des études scientifiques et techniques qui aident à trouver des solutions appropriées.


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