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Une Marche de la dignité organisée ce dimanche par la FDT et la CDT


Libé
Jeudi 24 Mai 2012

Une Marche de la dignité organisée ce dimanche par la FDT et la CDT
Au nom du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail et du bureau central de la Fédération démocratique du travail, nous vous remercions de votre présence. De par l’histoire, la presse a toujours constitué l’un des fondements qui contribue à  l’édification d’une société démocratique reposant sur les valeurs modernistes, le développement de la conscience politique et nationale, la critique constructive en tant que procédé permettant d’assurer le progrès du pays et  d’éclairer l’opinion publique à travers l’information.
Nous sommes dans l’obligation d’expliquer au cours de cette conférence les raisons de la décision de l’organisation, dimanche 27 mai, d’une marche nationale pacifique de protestation. Une marche qui s’inscrit dans une conjoncture cruciale et un tournant historique pour le Maroc. Mais avant, nous tenons à vous confirmer que les attentes sociales de la classe ouvrière, ainsi que ses souffrances, ne doivent pas occulter la cause de notre intégrité territoriale dans ses dimensions civilisationnelle et existentielle. En tant que classe ouvrière, nous confirmons à nos adversaires, particulièrement l’Etat algérien, que le Maroc ne cèdera aucun pouce de ses territoires récupérés dans nos provinces sahariennes. A ce propos, nous sommes surpris par les comportements non responsables de M.Ross qui a montré sa partialité flagrante quant à ce dossier. Des attitudes contraires aux résolutions de l’ONU et à l’unanimité internationale faite autour du plan d’autonomie proposé par notre pays. L’émissaire onusien a perdu sa légitimité en tant que représentant du secrétaire général des Nations unies.
Les questions objectives que nous nous sommes posées sont :
-Pourquoi nous organisons cette marche nationale de protestation le dimanche 27 mai à Casablanca ?
-Quelles sont les raisons qui justifient cette position ?
-Quels sont les objectifs attendus ?
Comme vous le savez, le Maroc est touché par plusieurs déséquilibres structurels ayant affecté tous les domaines, notamment le champ social qui a besoin de décisions nationales aussi grandes que courageuses. Lesquelles devront dépasser les solutions partielles complètement usées et qui ne peuvent rien apporter dans une conjoncture de crise sociale profonde. Et ce, suite à l’aggravation du phénomène du chômage ; la cherté du coût de la vie ; la spéculation ; le monopole ; la détérioration du pouvoir d’achat de la classe ouvrière et de l’ensemble de la population ; l’aggravation de la pauvreté, de la précarité et de la marginalisation sociale et économique ; l’impuissance de l’Etat à offrir des services publics tels l’enseignement, la santé, le logement, le travail et la sécurité ; en plus de la prévarication qui persiste constituant de ce fait le handicap majeur pour le développement du pays.
Nous avons observé la situation sociale dont l’analyse démontre que la société marocaine est en passe de perdre son équilibre et qu’elle est en train de vivre des dysfonctionnements qui menacent sa stabilité.
Les dispositions et les fondements de la stabilité sont :
Premièrement : l’instauration des droits sociaux, économiques et culturels à l’ensemble des citoyens.
Deuxièmement : une édification démocratique authentique, une répartition équitable des richesses et l’instauration d’une vraie justice sociale allant dans le sens d’une citoyenneté entière.
De même que la stabilité ne peut être l’œuvre d’une seule partie. Elle se conçoit via un consensus débouchant sur des grands pactes, ce qui exige la négociation et le dialogue de façon permanente et organisée.
Un point d’ordre s’impose de par la nécessité de réorienter le parcours entamé par le Maroc et ce, en remédiant à la situation sociale et politique et en permettant à l’économie de sortir de sa précarité actuelle. Du fait qu’il ne convient nullement de taire cet état défaillant, surtout avec les répercussions et les conséquences de la crise que traverse le monde sur la situation de notre pays.
Dans ce contexte général, la classe ouvrière a accordé au gouvernement un délai politique raisonnable pour prendre connaissance de ses choix, sa conception de gestion et de management des affaires publiques ainsi que sa méthodologie quant à la satisfaction des revendications des ouvriers et des attentes des Marocains.  
Du programme présenté par le chef du gouvernement devant le Parlement, des dispositions de la loi de Finances et des réponses d’Abdelilah Benkirane aux questions des parlementaires le lundi 14 mai 2012, il s’est avéré que le gouvernement actuel ne dispose ni de projet de réforme, ni de volonté, ni de programme et n’a pas la capacité politique et intellectuelle pour assimiler la profondeur des problématiques que vit le Maroc d’aujourd’hui en vue d’y faire face à travers de nouvelles  approches qui donnent de l’espoir et assurent l’avenir.  
Le gouvernement a ignoré le cahier revendicatif de la classe ouvrière et a vidé le dialogue social de sa substance de manière indigne de l’image du Maroc, et ce à  l’ère de la mondialisation et des grandes mutations que connaît le monde.   Au cœur de ces profondes mutations universelles surviennent les grands changements que connaît le monde du travail  qui exigent l’adoption de négociations collectives conformément aux législations internationales et au Code du travail national.  Ainsi, la classe ouvrière est confrontée à de dangereuses régressions dans la méthodologie des négociations et du dialogue social instauré en 1996.  
 A travers  les déclarations de ses ministres, le gouvernement actuel persiste  dans la prise de décisions unilatérales au détriment des organisations syndicales, se basant en cela  sur la légitimité électorale et la  prétendue démocratie, alors que la vraie légitimité démocratique ne doit pas ignorer les organisations, mais veille à les faire participer dans un esprit démocratique, et ce conformément aux dispositions de la Constitution qui stipule dans son préambule la démocratie participative.
 Ainsi, la classe ouvrière se trouve devant une nouvelle situation marquée par une forte régression au niveau des droits et devant un gouvernement qui continue de bafouer les libertés syndicales et publiques et de réprimer les manifestations et les protestations légitimes  et pacifiques ainsi que les sit-in et les grèves.  
Au lieu de résoudre les problèmes sociaux et le déficit social et faire face au manque criant  au niveau des ressources humaines dans le service public, notamment la santé et l’enseignement, le gouvernement accorde la priorité à la promulgation d’une loi organique régissant respectivement le droit à la grève et le statut des syndicats, ce qui se traduit par une indigence intellectuelle et  politique.
C’est un gouvernement qui, par ses procédés, nous  a replongés dans cette piètre conception de l’approche sécuritaire qui a prévalu au Maroc durant des décennies.
La Fédération démocratique du travail et la Confédération démocratique du travail appellent à des négociations collectives tripartites pour :
1-Le respect total des libertés publiques en tant qu’élément essentiel de la pratique démocratique ;
2- La préservation des acquis et le respect de l’ensemble des droits des ouvriers, la réintégration des licenciés, l’arrêt des poursuites judiciaires, l’exécution des jugements en faveur des salariés ainsi que la résolution des conflits sociaux sectoriels et locaux ;
3- La hausse des salaires et des indemnités et leur révision ;
4- L’application de l’échelle mobile concernant les prix et les salaires ;
5- L’examen  des revendications des différentes catégories ;
6- L’examen des revendications sectorielles, la promotion de ceux classés aux échelles 5 jusqu’à 9 après une ancienneté de 5 ans au lieu de 10 ;
7- L’exécution inconditionnelle des points en suspens de l’accord du 26 avril  2011.
8-  Une véritable réforme de la mutuelle et des œuvres sociales
9- Unification du  SMIG et du SMAG selon l’accord du 26 avril 2011
10- Le respect de la primauté de la loi et l’application de toutes les lois sociales et l’accord consensuel autour d’un nouveau statut de la Fonction publique et des statuts sectoriels ainsi que ceux des mines et de la pêche.
11- Installation d’un climat social favorable garantissant la stabilité du travail et celle du pays.
12- Révision globale et profonde de toutes les lois organiques pour l’élection des délégués des travailleurs et les membres des commissions paritaires.
13- Réforme du système de l’éducation et de l’enseignement, pilier du développement et de l’édification démocratique.
14- Réforme des régimes de retraite avec exonération d’impôt sur les revenus au profit des retraités.
15-  Augmentation du SMIG et du SMAG en imposant son application.
 16- Déclaration de la totalité des journées de travail auprès de la CNSS.
17- Résorption du chômage
18- Lutte contre le monopole et les spéculations concernant l’immobilier
  Vous vous rappelez certainement la position de nos organisations respectives durant l’année passée lors du dialogue social et qui s’est déroulé dans un climat exceptionnel. Nous avons fait preuve d’un esprit nationaliste et de responsabilité. Nous avons évalué la conjoncture perturbée et avons considéré l’accord du 26 avril 2011 comme étant le seuil minimum non négociable engageant et le gouvernement et le patronat. Mais nous avons été surpris par l’atermoiement du gouvernement dans l’application dudit accord. Nous avons donc choisi de protester à travers une marche comme moyen  d’exprimer notre inquiétude face à la conjoncture sociale en général et vis-à-vis du dossier revendicatif de la classe ouvrière en particulier. Nous poursuivrons notre lutte par tous les moyens légaux tout en recourant à notre droit à la grève garanti par la Constitution.
La marche nationale commune  a été décidée pour attirer l’attention du gouvernement sur la gravité de la situation et pour préserver la dignité de la classe ouvrière et du mouvement syndical marocain qui avait milité pour l’indépendance du Maroc et continuera de le faire pour un Maroc démocratique et moderniste.
Le cumul des difficultés sociales et l’aggravation du déficit social et l’attitude gouvernementale irresponsable envers la classe ouvrière, ses problèmes et ses luttes ainsi que  la domination du capitalisme sauvage sont des facteurs qui ont poussé nos deux syndicats à adresser un avertissement au gouvernement afin de contraindre à répondre aux attentes et aux doléances de la classe ouvrière. A travers cette marche, nous aspirons à l’unité des travailleurs et à leur action commune.

L’appel du Bureau politique de l’USFP

Suite à la réunion tenue mardi dernier à Rabat et après examen des derniers développements sur la scène politique et sociale et après avoir pris acte des dispositions de coordination entre la CDT et la FDT au sujet de la Marche de la dignité prévue dimanche prochain, le Bureau politique tient à féliciter les militants des deux Centrales pour ce premier pas unificateur et mûrement réfléchi. Une marche qui répond aux aspirations de la classe ouvrière et l’ensemble des militants progressistes et démocratiques de divers horizons, en premier lieu ceux appartenant au mouvement ittihadi.
Le Bureau politique exprime également sa grande fierté  quant aux vertus de la clairvoyance, de l’audace intellectuelle et de la perception réfléchie de l’avenir que traduit ce pas syndical unifié. Lequel nourrit des ambitions et des espoirs en vue de rehausser cette coordination et cette action commune au plus haut niveau, à même d’unir les rangs des militantes et militants, ainsi que l’ensemble des sympathisants et la population. Ce qui doit permettre une forte consolidation des valeurs de démocratie et de pluralité, ainsi que d’aller vers une société moderniste imbue de valeurs d’ouverture, de tolérance et de solidarité.
Par ailleurs, les membres du Bureau politique expriment leur total et inconditionnel soutien aux revendications des centrales syndicales et ce, concernant les libertés syndicales, les doléances sociales et l’adoption d’une attitude institutionnelle responsable et efficace vis-à-vis des différents partenaires sociaux, sur la base d’un total respect des interlocuteurs syndicaux dans le dialogue social aussi bien général que sectoriel.
Le Bureau politique appelle les militantes et militants ittihadis, les sympathisants et l’ensemble des citoyens à participer massivement à cette marche de la dignité et adhérer activement à sa préparation. De même qu’il appelle à réunir toutes les conditions de soutien financier et moral afin de garantir le succès de cette marche pour faire entendre la voix des classes populaires et ouvrières marocaines dans une conjoncture économique et sociale difficile que traverse le pays.



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