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En effet, rien ne va plus dans ce secteur, laissent penser les participants à cette conférence. Pour eux, la crise a atteint tous les niveaux, à commencer par les programmes et les langues d’enseignement, en passant par la recherche scientifique avant de se pencher sur la problématique des infrastructures. Bref, la maison brûle et il faut intervenir. Mais les participants devaient d’abord répondre à la question : comment est-on arrivé là?
Pour Ahmed Bencharki, membre du Syndicat national de l’enseignement, affilié à la FDT, l’enseignement a été toujours considéré par l’Etat comme un secteur coûteux et non productif. Les politiques publiques menées dans ce secteur ont été fortement imprégnées par une approche sécuritaire et technocratique.
De son côté, Mohamed membre du Parti socialiste unifié (PSU) a expliqué que l’histoire de l’enseignement au Maroc était fortement liée au conflit politique entre le Palais et les forces du Mouvement national et toute lecture en dehors de ce cadre risque d’être imparfaite.
Même constat d’Abdelmjid El Radi, de la Voie démocratique. Il a estimé que l’école marocaine est un pur produit de colonialisme et qu’elle a sauvegardé cet héritage même après l’indépendance en reproduisant les mêmes valeurs et les mêmes concepts défendus par les colonsisateurs.
Ces origines historiques de la crise de l’enseignement marocain vont impacter à jamais, selon les participants, les processus de réforme du secteur en donnant naissance à des réformes infirmes et inachevées. C’est le cas du Plan d’urgence qui a été présenté par ses initiateurs comme l’antidote aux maux du secteur sans donner pour autant les résultats escomptés.
Ainsi, pour Rachida Benmassaoud, de l’USFP, le Plan d’urgence a été une initiative technocratique improvisée qui a donné un coup de massue à la Chatre de l’éducation et de la formation élaborée par le gouvernement de l’alternance. D’après elle, ce plan a échoué malgré les moyens financiers importants alloués en indiquant que le dispositif en question n’est pas parvenu à apporter des solutions à la question des langues d’enseignement et à permettre la promotion d’un enseignement adapté aux besoins du marché du travail. Sans parler de la qualité qui fait encore défaut. Même évaluation du côté de Jamal Sabani du SNES, qui pense que le plan d’urgence n’a fait que consolider la balkanisation du secteur en instaurant des formations utiles à l’extérieur des universités et des formations académiques et inutiles au sein des universités.
Ahmed Bencharki a considéré, pour sa part, que le plan a péché par l’absence d’une stratégie à longe terme et la précipitation dans la mise en œuvre des réformes.
Que faire dans ce cas? Les participants ont été unanimes à considérer que le secteur de l’enseignement n’a pas besoin d’une autre réforme puisque toutes les recettes ont été essayées sans que l’on puisse voir le bout du tunnel.
Pour Mme. Benmassaoud, la réforme exige une vision globale et intégrée loin de tout esprit élitiste ou partisan. La réforme passe donc par la nécessité de la restructuration du Conseil supérieur de l’enseignement pour qu’il puisse assumer son rôle.
La représentante du parti de la Rose a estimé également que la réforme passe, comme le propose la SNES, par la constitution d’un front national comme outil de proposition et de plaidoirie.
Jamal Sabani a considéré que la solution consiste à insuffler de nouvelles valeurs à notre enseignement. D’après lui, les politiques publiques dédiées à se secteur doivent intégrer la gratuité et l’unification ainsi que celle de l’autonomie et de l’accessibilité à tous. Et d’ajouter que l’enseignement doit être considéré d’abord comme un service public. Même revendication de la part d’Abou Nasser qui pense que la réforme exige l’instauration d’une nouvelle Charte qui garantisse la gratuité et la qualité. L’intervenant a également exigé plus de financement de la part de l’Etat ainsi que la nécessité de lier le secteur de l’enseignement au projet sociétal.