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Sur fond de crise dans la capitale du Souss : les Allemands repartent à la conquête d'Agadir


IDRISS OUCHAGOUR
Samedi 27 Novembre 2010

Le choix n'est pas fortuit. Destination  balnéaire préférée des touristes allemands durant les années 80 et 90, Agadir  accueille,  du 24 au 28 courant, le 60ème congrès de la Fédération allemande des agences de voyages et des tour-opérateurs.
Aux travaux de cette rencontre, participent près de mille congressistes et un grand nombre de journalistes appartenant à  diverses tribunes de la presse écrite et autres supports cathodiques allemands. C'est dire l'importance de l'événement qui,  en plus, connaîtra l'élection d'un nouveau responsable de la Fédération dont le président est à la fin de son mandat. Un dîner de gala sera offert par le Souverain en l'honneur des participants à l'hôtel Atlantic Palace. A la fin du congrès, plusieurs balades dans les différents sites à travers les circuits touristiques de la région, seront organisées pour permettre aux congressistes de découvrir les potentialités et atouts touristiques dont regorge la région du Souss. Le Centre régional du tourisme (CRT) d'Agadir et les opérateurs touristiques de la ville se frottent déjà les mains.
L'événement constitue une opportunité à même de promouvoir la destination par ces temps de crise touristique que traverse la région. Mais « ce pèlerinage » des professionnels touristiques allemands à la capitale du Souss, parviendra -t-il à redonner à la cité balnéaire son « glamour » d'antan aux yeux des T.O allemands, décideurs et concepteurs des voyages de leur pays? Surtout que l' «envoûtement»  exercé par cette destination sur ces derniers a consacré entre eux une  véritable  « idylle » qui a  érigé le pays germanique en tant que principal pourvoyeur de touristes d'Agadir. Avant qu'un désamour ne s'installe poussant ces voyageurs à émigrer vers d'autres destinations comme la Tunisie et la Turquie. Mais, comme un malheur ne vient jamais seul, la station balnéaire perd également dans la foulée le marché scandinave, opérant ainsi une dégringolade à donner le tournis alors que la ville caracolait au peloton de tête, forte des affluences qu'elle drainait. Il faut dès lors se demander pourquoi ces désaffections et une telle « désertion » d'une clientèle jugée des plus fidèles à la destination et qui s’est même forgé la réputation d’une cité touristique. Certes,  l'apparition d'autres destinations dans l'arène  de la concurrence,  offrant des produits attrayants à bon marché peut être la cause principale. Mais des raisons endogènes,  ayant alimenté un narcissisme excessif, ont poussé la ville à s'endormir sur ses lauriers. Se croyant incontournable dans les circuits touristiques  des voyageurs européens,  la ville s'est laissée aller à  une certaine  léthargie. A l'encontre de son produit qui s'est retrouvé en manque d'innovation pour s'aligner et s'adapter aux exigences et goûts du temps et des marchés des voyages. L’arrière-pays (Tafraout, Taroudant, Tiznit, Goulmim…) est  prédestiné à développer un tourisme rural  et solidaire qui constituerait le fer de lance du tourisme d'Agadir étant un produit complémentaire fort alléchant et demandé par un marché  dont les adeptes de ces nouveaux modes de consommation de voyages va crescendo. Mais, malheureusement, il se morfond aujourd'hui dans une négligence navrante, sans aucune stratégie ni visibilité de développement touristique. Même les tentatives de création des Pays d'accueil touristiques dans certaines  régions traînent le pas,  étant empêtrées dans des difficultés et une démobilisation des acteurs et professionnels touristiques en manque d'organisation. Le mauvais accueil, l'arnaque des touristes par des nuées de faux guides et rabatteurs dans les villes comme Tafraout et Tiznit, enfoncent le clou. En l'absence de la moindre velléité des autorités provinciales de contribuer à l'assainissement du secteur. Bref, tout cela a retardé l'émergence d'un arrière-pays de la cité balnéaire,  pourtant,  capable de rehausser son offre et lui faire gagner des galons, face à ses concurrents.  Qui ont su profiter de la situation pour lui couper l'herbe sous les pieds. 


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