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Silence complice des autorités publiques : Les neuf péchés capitaux de Mohammedia


Rida ADDAM
Mardi 30 Août 2011

Silence complice des autorités publiques  : Les neuf péchés capitaux de Mohammedia
Parmi les divers abus du président de la commune urbaine de Mohammedia et les dysfonctionnements relatifs à la gestion de la chose locale, dénoncés par les habitants de la ville et les conseillers de l’opposition USFP, il y en a des plus patents, mais également des plus sournois qu’il faudrait mettre à l’index. Nous en  énumérons les dix péchés à «l’actif» du «maire tout puissant», comme le qualifient ses proches collaborateurs. C’était d’ailleurs le contenu de la lettre adressée par les militants usfpéistes, à leur tête les conseillers du parti à la municipalité de la ville, au ministre de tutelle, sollicitant son intervention urgente pour stopper ces abus. Ils ont réclamé, entre autres, l’ouverture d’une enquête sur plusieurs dysfonctionnements dans la gestion anarchique et individuelle de cette municipalité appauvrie et compromise. Ils demandent également davantage d’éclaircissement sur «le soutien inexpliqué des autorités locales» qu’elles apportent au maire et à ses projets pour le moins douteux. Eclairage.

La campagne électorale précoce
Défiant toutes les lois en vigueur et bénéficiant bien évidemment du laxisme des autorités locales, le «maire» poursuit sa campagne électorale précoce, dite «campagne des vivres». Il a profité pleinement du mois sacré et du besoin financier des électeurs potentiels démunis de son district, pour leur distribuer des vivres en contrepartie de leur fidélité. Un acte illégal bien sécurisé par les forces de l’ordre déployées sur ordre des autorités locales. Selon les conseillers USFP, le président, lors de cette grande cérémonie,  a tenu un meeting devant des habitants démunis, en présence du président du Conseil des oulémas de la ville. Ce qui est qualifié d’abus de pouvoir de la part d’un élu local pour non-respect des dispositions de la Constitution qui interdit l’utilisation de la religion dans des campagnes électorales. Encore une fois, les autorités locales n’ont pas réagi pour remettre de l’ordre. Et pourtant, le président des oulémas locaux s’est exprimé devant la foule en faveur du «bienfaiteur» auquel il a sollicité bénédiction et protection. Le gouverneur aurait préféré, selon nos sources, bénir cette initiative «humanitaire» à but non lucratif mais électoral. Rappelons que les mesures d’hygiène faisaient totalement défaut lors de cette distribution des vivres, notamment la harira dans des pots de peinture. Certains disent que «la note gonflée de cette opération a été réglée par le «maire»», tandis que d’autres le soupçonnent d’«utiliser non seulement les locaux municipaux mais également les fonds sociaux de la commune pour s’acheter une bonne image auprès de ces électeurs potentiels». Ce premier «péché électoral» du «maire» a été accompagné, bien évidemment, d’une vaste campagne médiatique qui soutient miraculeusement l’action illégale dudit président.
Absence du maire
«Le «maire» quasiment présent par presse interposée et toujours disponible pour des interviews radiophoniques, est constamment aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de la gestion des affaires quotidiennes de la ville», affirme un conseiller. Pire, son absence presque continue des locaux de la municipalité qu’il n’occupe que quelques minutes tôt le matin avant l’arrivée du personnel, cache mal, selon certains élus, son incompétence en la matière. «Une absence comblée, illégalement, par ce fonctionnaire hors du commun, cet ex-caïd et cousin du président, qui gère les affaires de la commune défiant ainsi les lois en vigueur et le mécontentement des autres élus», précise notre source qui dénonce le silence complice des autorités locales. Et ce, malgré les revendications des élus de l’opposition usfpéistes et les habitants de la ville qui ne cessent d’exprimer leur colère. L’absence du maire est également remarquée lors des grandes manifestations nationales et internationales auxquelles participent les élus des villes. Ce qui fait perdre à la ville une bonne représentativité. Pourtant, le «maire» fait montre d’une grande mobilité et disponibilité pour accueillir les élus des grandes villes européennes dans le cadre des partenariats et des jumelages dont il a battu le record national.
L’occupation flagrante du domaine public
Selon les élus de l’opposition USFP au sein de la commune, c’est l’un des aspects négatifs les plus patents de la mauvaise gestion du maire. La circulation dans la ville, pour les piétons et les automobilistes, est devenue quasiment impossible. Malgré les tentatives des élus de l’opposition de redresser la situation, le maire s’emploie à laisser le domaine public à la merci de ses occupants. Un acte justifié par certains observateurs par des calculs purement électoraux. Le maire favorise, selon eux, ce laxisme pour garder ses bonnes relations avec cette catégorie d’occupants. Certes, rien n’est moins sûr mais ce n’est pas surprenant vu les manœuvres électorales dudit président communal.  
L’événementiel non contrôlé
En parallèle de l’occupation du domaine public, la location illimitée des terrains communaux aux organisateurs de cirques, fêtes foraines et autres événements mériterait bien d’être examinée par les autorités compétentes. Surtout que la mairie ne présente aux élus de l’opposition aucun compte rendu ni détail sur ces transactions décidées par le président. Pire, les organisateurs de ces «foires» ne respectent pas les mesures d’hygiène ou de sécurité. Ce qui expose les usagers et les habitants des quartiers voisins à tous les dangers, à savoir les agressions et l’utilisation de leurs portes d’immeubles comme toilettes publiques. Sans oublier que les habitants des quartiers voisins sont également victimes de tapage nocturne.
La concession sournoise des biens de la ville
Depuis sa nomination, les élus de l’USFP n’ont cessé de critiquer et de dénoncer la politique de concession des biens de la commune adoptée par le «maire». Celui-ci n’a pas hésité à mettre en application sa stratégie. Il a donc pris pour cible la salle couverte des sports, le centre des sports et loisirs initié par l’USFP lors de son mandat des années 90 et bloqué par ses prédécesseurs à la tête de la municipalité pour des raisons sournoises, la bibliothèque municipale qu’il veut transformer en musée, etc. Sans oublier le foncier qui représente pour le président, promoteur immobilier de son état, une cible prioritaire.
Les morts ont perdu leurs droits  
Le cimetière de la ville est saturé, mais le maire rejette tous les projets relatifs à la résolution de cette crise. Il refuse également de discuter du problème en commission ou même lors du Conseil. Selon des proches collaborateurs, la vision du «maire» ne touche que les vivants. «Les morts ont perdu tous leurs droits», ne cesse-t-il de répéter. Ce qui montre, pour les élus USFP, que l’actuel conseil n’a aucun respect pour les morts et préfère utiliser le foncier de la ville dans des projets immobiliers plutôt que de le céder gratuitement aux morts. Il est à noter, dans ce sens, que le président a raté l’occasion d’agrandir le cimetière et a préféré la construction d’une résidence au pied des tombes. Ce qui a été dénoncé par les populations locales.
La collecte des ordures et le marché douteux  
Sita El Beida remplace Tecmed à la municipalité de Mohammedia. Un remplacement qui ne fait pas le bonheur des habitants et qui, surtout, suscite les soupçons des élus de l’USFP. Ces derniers qui ont réclamé une enquête sur ce dossier, attendent toujours la réponse du ministère de tutelle. Le choix de la nouvelle société chargée de la collecte des ordures est suspect. Plusieurs questions ont surgi suite à cette décision mise en question, en premier lieu, par le gouverneur de la ville. Mais par miracle, le marché est passé sournoisement à la société française à l’insu des élus de l’opposition et des populations locales étouffées par les saletés dans tous les coins de la ville. Pourtant, une société locale avait soumissionné pour ce marché avec une offre inférieure à celle de la filiale Suez  de plus de 5 millions de dirhams par an, soit quelque 30 millions de dirhams pour les 6 années du contrat. L’opposition USFP affirme que le gouverneur est bel et bien au courant des irrégularités de ce marché mais a cédé à la volonté du président de la commune. Ce qui montre, d’après eux, encore une fois, la protection et le silence complice des autorités locales.
L’immobilier avant l’emploi
Dans leur lettre adressée au ministre de tutelle, les élus et les militants USFP de Mohammedia ont soulevé un grave péché du «maire» qu’ils accusent d’entraver toutes les initiatives visant à encourager l’emploi au sein de la commune. Et ce pour répondre aux besoins des promoteurs immobiliers, dont il fait partie, au détriment des attentes de la jeunesse locale qui ne cesse de revendiquer de l’emploi. Le cas le plus spectaculaire de la résistance inexpliquée du «maire» à la promotion de l’emploi est celui des 6 ha de terrain de la zone industrielle qu’il refuse de céder aux investisseurs. Ainsi, «la logique immobilière et la politique de spéculation foncière adoptée par le président l’empêchent de placer l’intérêt national parmi ses priorités. Pour lui, l’emploi n’est pas plus important que ces calculs immobiliers étroits », constate un militant associatif. L’actuel Conseil ne cesse de reporter l’étude de ce dossier. Sachant qu’avec l’actuelle crise financière qui frappe différents secteurs vitaux à l’échelle mondiale, les autres régions du pays fournissent davantage d’efforts pour encourager l’investissement. Ce qui n’est pas le cas du «maire» de Mohammedia qui poursuit sa résistance dans ce sens. Il profite encore une fois du silence des autorités locales pour noyer davantage le dossier des 6 hectares.
A quand la collecte des taxes urbaines?
«Il préfère déclarer que la ville est pauvre ou surendettée plutôt que de procéder au recouvrement des arriérés des taxes communales», critique un militant USFP. Pour ce dernier, l’incompétence des cadres de la commune en la matière et le manque de volonté sont les causes directes du faible recouvrement des impôts. Sachant que les élus de l’opposition USFP ont soulevé plusieurs fois l’importance de cette opération pour le bon déroulement de la gestion de la commune. C’était même l’une des raisons de leur démission de la majorité de la ville.
Il est à rappeler que les conseillers USFP reprochent d’autres péchés au «maire» et à son staff, mais préfèrent évoquer les plus flagrants en attendant la réaction du ministère de tutelle.


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1.Posté par mazgour le 08/09/2011 14:34
je voudrais dénoncer la construction de l'immeuble parc palace juxtaposant la province
Monsieur le maire propriétaire de cette immeuble a commis une bavure flagrante en effet la surface entre les magasins et le trottoir n'est pas conforme avec les normes requises pour la construction d'un immeuble . (voir en face les villas) .donc cette bavure a fait gagner à Monsieur le maire environ plusieurs million de dh ...faites les comptes .!!
il faut donc soumettre cela à un contrôle ; Quels sont les responsables qui ont autorisé ça .quels sont les complices qui ont fermé les yeux ...j'appelle ça de l'impunité qui doit être sanctionnée tout le monde est au courant l'homme est puissant pour être inquiété qui le protège? tout est permis dans la ville de mohammédia qui a toujours été la cible de prometteurs immobiliers!!! mais aujourd’hui je pense que les temps ont changé !! on attends!!

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