Contrairement aux pays voisins, les islamistes libyens n’ont pas connu le succès escompté aux élections législatives, première consultation électorale organisée après l’ère Kadhafi.
Que ce soit à l’Ouest ou à l’Est du pays, le PJC, le Parti pour la justice et la construction issu des Frères musulmans, est arrivé bien derrière l’Alliance des forces nationales (AFN) qui regroupe les libéraux sous la houlette de Mahmoud Jibril, ancien Premier ministre du Conseil national de transition.
Les islamistes ne s’avouent pas vaincus pour autant et attendent les résultats du scrutin uninominal pour rattraper leur retard. Mais il s’agit d’un vœu pieux puisque l’écart avec les libéraux est important.
En fait, l’échec des islamistes libyens s’explique par leur compromission avec le régime de Kadhafi. Bien que voulant se refaire une virginité en rejoignant l’opposition à la dernière minute, ils n’ont pu convaincre les électeurs libyens de leur sincérité.
Si les islamistes tunisiens et égyptiens ont pu gagner les élections organisées dans leur pays, c’est parce qu’ils étaient persécutés par les anciens régimes et qu’ils menaient des actions de proximité auprès de la masse populaire.
Donc, les islamistes libyens ont manqué à la fois de cette «qualité» de martyr et d’assise populaire.
Quoi qu’il en soit, Mahmoud Jibril, le chef de fil des libéraux libyens, dit vouloir œuvrer pour un Etat libyen civil sachant que l’islam est un acquis dans le pays.
Une chose est sûre cependant, c’est que ces élections organisées en Libye après quarante années d’un régime sans partage de Kadhafi pour désigner les 200 membres du Congrès national général, lequel viendra remplacer le CNT, en attendant l’adoption de la Constitution, la première de la Libye, sont considérées comme un grand succès même si elles ont été émaillées de quelques incidents. Et ceci de l’avis de tout le monde.
La Libye constitue ainsi l’exception étant donné la situation désastreuse dans laquelle elle se trouvait il y a quelques mois encore !