Pêche maritime à Dakhla : Une richesse inestimable et un secteur en développement

De par sa situation géographique sur la côte atlantique, la région d'Oued Eddahab-Lagouira avec un littoral de 667 km et une baie de 400km2  et représentant le cinquième du territoire national, connaît un essor incontestable depuis quelques années dans le secteur de la pêche maritime. Il suffit de jeter un coup d'œil sur le chiffre d'affaires de ce secteur en 2009 pour constater l'importance de la pêche maritime dans l'activité économique de la région et du Royaume : 915.265.760 DH. Il est prévu que ce chiffre évoluera à la hausse dans le futur, à condition que le secteur connaisse une gestion et surtout une organisation rationnelle de l'activité à tous les niveaux et tout en luttant contre l'anarchie qui commence à s'y installer. Il suffit de comparer le volume débarqué en 2008 qui était de 188573 tonnes à celui de 2009 qui a atteint  227616 pour se rendre compte de cette évolution.
Mais les professionnels de la pêche artisanale se plaignent : " La richesse halieutique de notre région est inestimable, mais elle manque d'organisation, au moment où la concurrence de la pêche moderne et les chalutiers traditionnels nous cause préjudice ", confiait un pêcheur à Libé en visite au port de Dakhla, chef-lieu de la région. Hormis ce dernier qui fera l'objet d'une extension, la région dispose de plusieurs sites de pêche artisanale, en l'occurrence Lassarga, Ntirift, Labouirda, Ain Beda, Lamhiriz et Imoutlane.
La flotte de pêche qui tend à se moderniser grâce à de  nouveaux investissements se compose de 3244 bateaux, 76 palangriers côtiers, 14 palangriers réfrigérés, 18 senneurs côtiers, un chalutier congélateur, 38 navires étrangers et environ 250 chalutiers congélateurs de pêche  céphalopodière hauturière.
Par ailleurs plusieurs unités industrielles destinées dans leur majorité à la congélation ainsi que quelques zones conchylicoles viennent renforcer les équipements pour développer ce secteur économique pilote. L'infrastructure liée à ce secteur est importante aussi au niveau des sites de débarquement mais reste insuffisante pour un décollage du secteur dans la région destinée pourtant à devenir un pôle de pêche maritime à l'échelle nationale, continentale et internationale.
Avec six fermes aquacoles et six halles aux poissons sur les sites de pêche précités dont une à Dakhla et une zone industrielle portuaire qui s'étend sur une superficie de 300 hectares, le secteur de la pêche maritime qui est l'un des piliers de l'activité économique dans la région, a besoin d'une extension et d'une amélioration essentielles pour son essor. Il ne faut pas oublier que la pêche maritime dans la région d'Oued Eddahab-Lagouira représente 65% du potentiel national des richesses halieutiques exploitables.
La main-d'œuvre active à bord des différentes unités de pêche s'élève à  12462, selon les statistiques de l'année dernière alors que celle de l'industrie relevant du secteur est évaluée à 6000 personnes. Pour moderniser le secteur    et le pourvoir en personnel qualifié, on a créé un centre de qualification professionnelle maritime et un autre sur les recherches halieutiques. Les responsables envisagent d'implanter une zone franche d'exploration.
En conclusion, la valorisation de la pêche maritime aura des retombées non seulement sur la région mais sur toutes les provinces du Sud.