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Ce document a mis en exergue qu’en 2023, le phénomène des mariages d’enfants au Maroc était préoccupant malgré une tendance à la baisse du nombre de demandes enregistrées.
S’appuyant sur les données officielles issues des rapports de la Présidence du Ministère public, 15.319 demandes de mariage d’enfants ont été soumises en 2023, dont seulement 56% ont reçu une autorisation judiciaire, soit 8.624.
Ce pourcentage, en baisse par rapport aux années précédentes (67% en 2020, 69% en 2021), reflète une plus grande vigilance des autorités face à ces unions précoces, mais aussi une persistance du phénomène dans notre pays.
Les années précédentes avaient connu un nombre plus élevé de demandes, avec un pic en 2021 à 28.930 demandes, dont 69% avaient été accordées.
Parallèlement, le nombre d’enfants victimes de violences dont les cas ont été jugés ne cesse d’augmenter. En 2023, 9.357 enfants ont vu leur affaire traitée par la justice, soit une hausse par rapport à 8.159 cas en 2022. Fait marquant, les filles représentent la majorité des victimes jugées, avec 5.476 cas, contre 3.881 garçons. Cette hausse des cas jugés révèle à la fois une augmentation des violences subies par les enfants et une amélioration du système judiciaire dans la prise en charge de ces dossiers.
Les types de violences concernées sont divers, incluant violence physique, sexuelle, psychologique et négligence. Une étude du Haut-Commissariat au plan datant de 2019 avait déjà dévoilé qu’environ 42% des filles âgées de 15 à 19 ans avaient subi des violences physiques et/ou sexuelles, avec des taux plus élevés en milieu urbain.
Selon la même source, le nombre d’enfants en conflit avec la loi est en nette augmentation. En 2023, ce nombre a atteint 32.940, contre 29.412 en 2022 et 25.402 en 2021. Cette tendance atteste d’un accroissement des interventions judiciaires impliquant des mineurs, et de la nécessité d’un suivi plus renforcé pour la réinsertion sociale desdits enfants.
Le nombre d’enfants détenus a également connu des variations au cours des dernières années. Le rapport de la DGAPR (Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion) révèle que 1.071 enfants étaient détenus en 2024, comparés à 1.254 en 2023, 1.180 en 2022, et 943 en 2020 dont la plupart sont des garçons (2.784 en 2024 contre 2.947 en 2023), tandis que le nombre de filles détenues reste très faible (58 en 2024 contre 82 en 2023).
Le travail des enfants demeure un problème sérieux au Maroc, particulièrement en milieu rural. En 2024, environ 101.000 enfants âgés de 7 à 17 ans travaillaient, dont 78.000 en milieu rural et 23.000 en milieu urbain. Bien que ce chiffre soit en baisse par rapport aux années précédentes (127.000 en 2022, 148.000 en 2021), la persistance de cette situation appelle à une vigilance constante et à des actions déterminées pour protéger les droits des enfants.
Par ailleurs, la mortalité des enfants de moins de 5 ans a nettement diminué ces dernières années, avec un quotient de mortalité infanto-juvénile passé de 30,5 pour 1.000 naissances vivantes en 2011 à 22,2 en 2018. La santé prénatale et les soins postnataux enregistrent aussi une amélioration, même si des disparités subsistent entre milieu urbain et rural ainsi qu’entre classes sociales. Par exemple, en milieux rural, le taux d’accouchements assistés reste inférieur (74,2%) comparé à l’urbain (96,6%). La malnutrition chronique touche environ 15% des enfants de moins de cinq ans, une prévalence relativement stable mais encore préoccupante.
Le taux de scolarisation est également en hausse constante avec plus de 78% des enfants d’âge préscolaire et 111,6% au primaire (incluant les redoublants), ce qui traduit un accès quasi universel à l’enseignement primaire. Toutefois, le taux de l’abandon scolaire reste significatif, surtout au collège avec 8,5% en 2023-2024. Sur le plan des acquis, les résultats des étudiants marocains aux tests internationaux en mathématiques et sciences sont en dessous de la moyenne mondiale, avec un recul notable au collège.
La même source a affirmé que 97% des naissances sont enregistrées à l’état civil, un indicateur clé pour la protection juridique des enfants. Toutefois, le nombre d’enfants en conflit avec la loi augmente (32.940 en 2023) et les cas de violences jugés continuent de croître, notamment envers les filles.
La pauvreté monétaire des enfants reste élevée, surtout en milieu rural où près de 9,4% d’entre eux vivent sous le seuil de la pauvreté, et la pauvreté multidimensionnelle (privations dans plusieurs domaines) touche encore 35,9% des enfants à l’échelle nationale. Les dépenses publiques consacrées à l’éducation, à la santé et à la protection sociale représentaient respectivement 17,5%, 7,1% et 15% du budget général de l’Etat en 2024.
Quant à l’emploi des jeunes, il constitue un défi pour l'avenir. Ainsi, le taux des jeunes de 15-24 ans sans emploi, ni formation, ni éducation (NEET) a légèrement diminué à 25,2 % en 2022, mais reste très élevé chez les femmes (37,3%) et dans les zones rurales (30,3%), traduisant un défi majeur pour l’insertion professionnelle de la jeunesse marocaine.
H.T