-
Faux mariage à 102 ans pour prouver qu 'il est vivant
-
De la joie à l'ouverture du premier cinéma pour personnes autistes au Venezuela
-
Au Pakistan sous les inondations, personne ne sait plus où est son village
-
Des fleurs pour l'anniversaire de Janus la plus vieille tortue à deux têtes
-
Les inondations au Pakistan emportent dots et projets de mariage
Les canicules à répétition, un marqueur du réchauffement climatiqueLibé
Mardi 26 Juillet 2022
Autres articles
Plus chaud, plus souvent, plus tôt et plus tard. La multiplication des canicules comme celle qui s'abat actuellement sur une bonne partie de l'Europe occidentale ou celle qui a frappé l'Inde en mars-avril sont un signe indubitable du changement climatique, expliquent les scientifiques. Mondialement, les années depuis 2015 ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Et les canicules ponctuelles se multiplient partout sur le globe, avec leur cortège de conséquences désastreuses, sécheresses, incendies, et bien sûr pertes en vies humaines. "Chaque vague de chaleur que nous connaissons a été rendue plus chaude et plus fréquente en raison du changement climatique causé par l'Homme", résume Friederike Otto, du Grantham Institute à l'Imperial College de Londres. "C'est de la physique pure: nous savons comment se comportent les molécules de gaz à effet de serre, nous savons qu'il y en a plus dans l'atmosphère, que l'atmosphère se réchauffe, ce qui signifie que nous nous attendons à voir des canicules plus fréquentes et plus chaudes et des vagues de froid moins fréquentes et plus douces", explique lors d'un briefing en ligne cette spécialiste de "l'attribution" des événements extrêmes au changement climatique. Cette branche en pleine expansion de la science climatique a ainsi calculé que la vague de chaleur d'une intensité et précocité inédite qui s'est abattue en mars-avril sur l'Inde et le Pakistan a été rendue 30 fois plus probable par le changement climatique. Ou que la canicule extraordinaire au Canada en juin 2021, qui a fait plus de 500 morts sous des températures frôlant les 50°C, aurait été "presque impossible" sans le changement climatique. Ou encore que le réchauffement avait rajouté jusqu'à 3°C à la très forte canicule estivale en Europe en 2019. "L'augmentation de la fréquence, de la durée et de l'intensité de ces événements(caniculaires) des dernières décennies est clairement liée au réchauffement observé de la planète et peut être attribuée à l'activité humaine", abondait lundi l'Organisation Mondiale de la Météo, dans un commentaire sur les chaleurs extrêmes en Europe occidentale. Et ça n'est pas fini. Selon les experts climat de l'ONU, les canicules extrêmes auraient 4,1 fois plus de "chances" d'intervenir à +1,5°C de réchauffement moyen de la planète par rapport à l'ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris de 2015. Elle seraient 5,6 fois plus probables à+2C° et 9,4 fois plus à +4°C. Pour les pics de chaleur encore plus intenses et plus rares, les chiffres passent à 8,6 fois plus à +1,5°C, 13,9 fois à +2°C et... 39,2 fois à +4°C ! Or la planète a gagné près de 1,2°C environ depuis la révolution industrielle et,selon l'ONU, les engagements actuels des États, s'ils étaient respectés, mèneraient vers un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C. Le cycle climatique s'en trouve déjà ainsi profondément modifié, comme le souligne Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France, qui relève que les canicules qui se multiplient dans le pays -déjà deux cette année - seraient moins intenses de 1,5°C à 3°C sans l'effet du changement climatique. "Nous allons vers des étés de plus en plus chauds, où 35°C devient la norme et 40°C à être régulièrement atteint". Les humains seront de plus en plus affectés par ces chaleurs, qui peuvent être mortelles: 14% des humains seraient exposés aux conséquences du réchauffement au moins une fois tous les cinq ans à +1,5°C mais 37% à +2°C, selon le Giec. Or, "partout dans le monde où nous avons des données, il y a une hausse du risque de mortalité quand nous sommes exposés à des températures élevées. (...) Et plus ces températures deviennent extrêmes, plus le risque est élevé", prévient Eunice Lo, de l'institut Cabot pour l'environnement de l'université de Bristol. Et "ce ne sont pas que les personnes vulnérables qui risquent des impacts sur la santé, même les personnes en bonne forme et en bonne santé deviennent à risque", souligne la spécialiste. Jusqu'à pouvoir mourir, notamment de l'effet du "thermomètre mouillé", quand l'humidité contenue dans l'air chaud empêche le corps de suer et donc d'évacuer sa propre chaleur. Les effets sont également dévastateurs pour l'environnement, les canicules renforçant les sécheresses, terrain favorable aux incendies, comme ceux qui ravagent en ce moment France, Portugal, Espagne, Grèce ou Maroc. Ils peuvent aussi menacer l'alimentation humaine. Frappée parla canicule, l'Inde, deuxième producteur mondial de blé, a imposé un embargo temporaire sur l'exportation de cette céréale, renforçant la crise déclenchée par l'invasion russe de l'Ukraine.
Lu 147 fois
Nouveau commentaire :
Dans la même rubrique :
Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe |
|
||||
|