Avec la verdure des golfs, la couleur dorée des sables marins attire, en effet, le ban et l’arrière-ban des fortunés du Maroc et d’ailleurs. Aussi l’immobilier de haut standing y a-t-il jeté l’ancre. Définitivement et jusqu’à ce que mort s’ensuive. Non pas celle d’un quelconque bidasse, mais celles de Dame nature et d’une certaine mode qui nous fait accroire que les greens dopés aux produits phytosanitaires et des plages qui n’ont rien de sauvage sont non pas des ersatz de nature, mais la nature elle-même.
Le hic, c’est que nul débat sérieux n’a encore été initié à ce propos au Maroc. Des péroraisons ont certes meublé les colonnes des journaux, les ondes de la radio et les écrans de la télévision. Dans la sérénité et sans complaisance, elles ont toutes éludé les vraies questions :
Pourquoi certains promoteurs publics et privés s’acharnent-ils à défigurer nos espaces maritimes et à détruite nos forêts sans que l’on n’y prenne garde ?
Sommes-nous tous devenus aveugles, sourds et muets ?
Ne savons-nous pas les dégâts que les tenants de ce genre d’actions ont causés tant en Espagne qu’en France ?
Des dégâts qui ont poussé certains gouvernements à mettre la main à la poche pour remettre en l’état ce qui peut encore l’être.
En France et en Espagne, des lois sur le littoral visent, dans ce sens, à encadrer l'aménagement des côtes pour les protéger contre les excès de la spéculation immobilière.
Elles ont pour objectifs premiers la protection des équilibres biologiques et écologiques, la lutte contre l'érosion, la préservation tant des sites et paysages que des activités économiques liées à la proximité de l'eau, telles que la pêche, les cultures marines, les activités portuaires, la construction et la réparation navales, les transports maritimes, etc.
Dans ces deux pays, comme dans d’autres contrées développées, les Etats sont actuellement en train de déloger tous ceux et celles qui ont cru qu’ils pouvaient, avec leur argent, s’accaparer le droit de la collectivité nationale d’avoir des littoraux naturellement sauvages et respectueux des équilibres biologiques et écologiques. C’est peut-être pour eux que nous édifions ces complexes balnéaires apparemment beaux, mais si hideux qu’ils ne sont même pas reliés au tout-à-l’égout.