Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Le débat sur la réforme électorale ne se fera pas sans les femmes : Nouzha Skalli prépare le bilan de la liste nationale


Narjis Rerhaye
Vendredi 28 Janvier 2011

Les inquiétudes féminines peuvent être dissipées, ou presque. Militantes et activistes des droits des femmes qui craignaient que le débat sur la réforme du code électoral ne se fasse sans les femmes peuvent reprendre espoir. La représentativité féminine aux élections législatives de 2012 est au cœur de l’agenda et du plan d’action du ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité aux destinées duquel préside Nouzha Skalli. Depuis plusieurs semaines déjà, ce département a lancé une étude évaluative des actions affirmatives destinées aux femmes en politique. En clair, une évaluation de la liste nationale et de la liste additive est en train d’être effectuée pour que soit fait le bilan de ces mécanismes introduits respectivement en 2002 et 2009. « Cette étude devrait être prête à la fin du mois de février. Ensuite, commenceront les concertations avec les femmes parlementaires, les associations féminines, les partis politiques. C’est sur la base de ces concertations que des propositions concrètes seront faites pour améliorer la représentativité féminine dans les institutions élues, à commencer par la Chambre des députés qui sera renouvelée dans un peu plus d’une année», annonce une source proche du département du Développement social, de la Famille et de la Solidarité.
Après avoir ouvert  le débat sur l’amélioration de la représentativité des Marocaines, le 31 août dernier à l‘occasion d’une conférence-débat tenue à Rabat,  Nouzha Skalli et ses équipes s’attaquent donc à ce dossier. « Notre objectif est d’ouvrir le débat pour que soit améliorée la représentativité des femmes. Plusieurs propositions existent, mais pas de proposition définitive.  Le plus important aujourd’hui est d’entamer une réflexion et une vision que nous devrions partager ensemble. Parce qu’il s’agit  aujourd’hui de réfléchir à des mécanismes pour préserver l’esprit de la liste nationale dont la vocation est la promotion de la participation politique de la femme. Plusieurs propositions existent pour que les Marocaines fassent leur entrée en masse à la Chambre des députés, du mode de scrutin mixte en passant par la liste régionale avec alternance homme-femmes », précise notre interlocutrice.
Si la liste nationale est un acquis, elle est aussi et surtout un acquis fragile car non institutionnalisé. Mais attention, prévient ce politologue, la liste nationale n’est pas le seul mécanisme à mettre en place. « Les partis aussi doivent réserver un quota aux femmes, en plus de celui de la liste nationale. Le monde associatif a également un rôle à jouer. Je pense à cette association  qui mobilise les électrices en Finlande. Le Maroc pourrait s’en inspirer sachant que nous avons un gros problème de désaffection», fait remarquer cet universitaire.
Narjis Rerhaye
Suite page 3
8 ans après l’adoption de la liste nationale à l’occasion des législatives de 2002, le  bilan de la liste nationale s’impose et le département ministériel qu’occupe la PPS Nouzha Skalli, elle-même ex-tête de liste nationale, est en train de le préparer. « Une évaluation de l’expérience du quota et de la discrimination positive dans notre pays ainsi que celle du rôle des députées marocaines sont intéressantes à plus d’un titre. Grâce à la liste nationale, les femmes au Parlement ont fait un bond quantitatif. Mais sur un plan qualitatif, quel impact les femmes députés ont eu sur les questions relatives à l’égalité et la participation politique des Marocaines. Tant que les femmes politiques ne constituent pas un tiers de la Chambre des députés, le 1/3 étant la masse critique, elles ne pourront pas vraiment peser au sein de l’institution législative », soutient  une députée de gauche.

Un Forum des femmes parlementaires aphone

La liste nationale a-t-elle réussi à faire émerger une élite féminine au Parlement ? Quel a été et quel est l’apport des députées génération liste nationale  durant la législature précédente et celle présente? L’on peut également se demander dans quelle mesure ces Marocaines parlementaires, ces femmes qui font elles aussi la loi puisqu’elles sont dans l’antre de la production législative, ont agi en faveur d’une meilleure représentativité politique des Marocaines ? Une fois franchi le seuil du Parlement, ces femmes députés se comportent-elles comme des hommes « oublieuses » de la condition féminine ? Autant de questions qui méritent débat.
En l’absence de son institutionnalisation, la liste nationale continue de dépendre du bon vouloir de ceux qui nous gouvernent. « De toutes les façons, nous ne pouvons pas accepter moins que l’expérience des communales de 2009. Le quota corrige une injustice. Ce système est une étape. Il s’agit aujourd’hui d’accompagner ce processus par des mesures concrètes assurant la représentativité des femmes ainsi que par un plaidoyer sur leur participation politique. Dans le même temps, nous ne devons pas nous intéresser seulement à la Chambre des députés. La Chambre des conseillers qui ne compte que trois femmes doit également être présente dans notre réflexion » fait remarquer cette députée de l’opposition.
Alors que les états-majors partisans piaffent d’impatience et réclament l’ouverture d’un débat sur la prochaine réforme du Code électoral, militantes et activistes des droits des femmes ont bien l’intention de faire entendre leurs voix et peser dans les décisions qui seront prises. Reste enfin la grande inconnue. Le Forum des femmes parlementaires –une instance qui a connu des jours meilleurs- sera-t-il dans la capacité de se mobiliser pour une meilleure représentativité des Marocaines ? Succombera-t-il à des petits enjeux dérisoires parce que  purement politiciens ? Les militantes retiennent leur souffle tout en attendant que le Forum des femmes parlementaires prenne enfin une vraie initiative.


Lu 688 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe









L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    





Flux RSS
p