Censée réprimer les 400.000 à 500.000 clandestins, notamment marocains, qui vivraient en terre italienne, cette loi rend également obligatoire la présentation du permis de séjour ou du passeport pour déclarer la naissance d’un enfant et prolonge jusqu’à six mois (contre deux mois actuellement), le séjour des clandestins dans les centres de rétention afin de permettre leur identification en vue de leur expulsion vers leur pays d’origine.
Outre le fait qu’elle s’attaque également aux « marchands de sommeil » qui risqueront aussi jusqu’à trois ans de prison en cas de location à des illégaux, la nouvelle loi légalise les “rondes de citoyens” tout en les encadrant avec un contrôle des volontaires par les préfectures.
Bref, elle autorise des chasses à l’Homme qui, à en juger par celles qui ont déjà été organisées par la Ligue du Nord, alliée de Silvio Berlusconi, ne manqueront pas de rappeler les chevauchées sauvages du tristement célèbre Ku Klux Klan.
Bref, c’est une loi qui ne manquera pas de donner des ailes à tous ceux ou celles qui voudront exprimer impunément, voire même par la violence, leur haine de l’étranger.
Propos injurieux, coups, assassinats... Les incidents xénophobes ne pourront que se multiplier sur cette ancienne terre d’émigration, devenue trop vite pays d’immigration. Peut-être est-ce l’effet recherché par l’actuel chef de l’Exécutif italien.
Pour que des gens qui ont choisi de vivre dans les pires conditions pour la simple raison qu’elles sont certainement meilleures que celles que leurs propres gouvernements leur font puissent retrouver les géhennes qu’ils ont quittées, il faut généralement les y inciter de la pire manière qui soit. C’est-à-dire en attentant non seulement à leur dignité d’être humains et au plus simple de leurs droits, mais aussi à leur intégrité morale et physique.
Telle a d’ailleurs été la trouvaille maudite d’Hitler et de Mussolini, son ersatz italien.
Son résultat, on ne le connaît que trop puisque le monde entier en a payé le plus lourd des tributs. Si la gauche italienne, les organisations caritatives et de nombreux intellectuels ont tiré la sonnette d’alarme, c’est donc à raison. La nouvelle loi sur l’immigration risque d’en secréter d’autres encore plus liberticides pour les Italiens de pure souche. C’est-à-dire pour ceux-là mêmes qui sont en train de pousser à la roue et d’aider la droite à donner corps à ses mauvaises lubies.