Quel impact pour l'économie marocaine ?

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Pays en développement, premières victimes
Toutefois, l’impact le plus fort et le plus important concerne les aliments et les carburants puisque l'Ukraine et la Russie sont des acteurs mondiaux sur les marchés agroalimentaires, représentant 53% du commerce mondial d'huile et de graines de tournesol et 27% de blé. Et pas moins de 25 pays africains, dont plusieurs moins avancés, importent plus d'un tiers de leur blé de ces deux pays en guerre. Pour 15 d'entre eux, la part est supérieure à la moitié. Selon les calculs de la CNUCED, en moyenne, plus de 5% du panier d'importation des pays les plus pauvres est composé de produits susceptibles de subir une hausse des prix en raison de la guerre. La part est inférieure à 1% pour les pays les plus riches. Les marchés du blé en sont un bon exemple. En 2018-2020, l'Afrique a importé pour 3,7 milliards de dollars de blé (32% du total des importations africaines de blé) en provenance de la Fédération de Russie et pour 1,4 milliard de dollars en provenance d'Ukraine (12% des importations totales africaines de blé). Les importations de blé de ces deux pays par les pays les moins avancés ont été, respectivement, de 1,4 milliard de dollars (29%) et 0,5 milliard de dollars (10%).
Troubles civils
Le risque de troubles civils, de pénuries alimentaires et de récessions induites par l'inflation n’est pas à écarter, indique le rapport, compte tenu de la fragilité de l'économie mondiale et des pays en développement en raison de la pandémie de Covid-19. A ce propos, le rapport a rappelé que les cycles des matières premières agroalimentaires, par exemple, ont coïncidé avec des événements politiques majeurs, tels que les émeutes de la faim de 2007-2008 et le Printemps arabe de 2011. L’impact de la guerre est ressenti aussi au niveau du transport mondial de commerce. En effet, les mesures restrictives concernant l'espace aérien, l'incertitude des entrepreneurs et les problèmes de sécurité compliquent toutes les routes commerciales passant par la Russie et l'Ukraine qui sont une composante géographique clé dans le transport mondial. « En 2021, la CNUCED a simulé que l'augmentation des taux de fret pendant la pandémie a fait augmenter les prix à la consommation mondiaux de 1,5%, «avec des effets particulièrement surdimensionnés dans les économies vulnérables telles que les petits Etats insulaires en développement, les Etats en développement sans littoral et les pays les moins avancés», précise le rapport.
Conséquences sur les investissements et les actifs
Sur un autre registre, la guerre aura des conséquences sur les investissements et les actifs (c'est-à-dire les flux de capitaux), ce qui impliquera un risque sérieux de désinvestissement dans des projets entièrement nouveaux et internationaux notamment dans les pays en développement, en particulier dans des infrastructures et secteurs pertinents pour les objectifs de développement durable. La guerre en Ukraine met les décideurs macroéconomiques notamment au sein des économies avancées dans une situation difficile. Les perturbations à court terme causées par la guerre et le potentiel de désordre financier pourraient amener les banques centrales à reporter leurs investissements, et au lieu de cela, accroître davantage l'apport de liquidités. Une « double stratégie » de fourniture de liquidités sous la forme d'achats d'obligations parallèlement à des taux d'intérêt plus élevés pourrait émerger dans ce scénario. Le fardeau croissant de la dette, la hausse des coûts du changement climatique, les effets pandémiques en cours et les chocs des prix des matières premières augmentent clairement le risque d'une crise de la dette dans les pays en développement. Des hausses de taux accompagnées de désordres financiers seraient un double coup dur pour les économies en développement, avec des effets de «crise de colère» via des hausses des taux d'intérêt et une plus grande volatilité des contrats à terme sur matières premières et des marchés obligataires, entraînant une augmentation des primes de risque en plus des pressions sur les taux de change, a conclu le rapport.