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La bonne opération du Onze national à Bujumbura

L’EN a connu une profonde et fulgurante transformation à quelques jours d’intervalle

Jeudi 21 Novembre 2019

Au bout d’une rencontre d’une rare rudesse face à un adversaire qui a poussé l’agressivité à l’extrême, l’équipe nationale s’est offert une grosse bouffée d’oxygène en étrillant (3-0) mardi, le Burundi. Au-delà du résultat synonyme d’un regain de confiance et de première place du groupe E devant la Mauritanie à la faveur d’une différence de buts supérieure, c’est la prestation des Lions de l’Atlas qui a attiré notre attention.
A la manière de docteur Jekil et Mister Hyde, l’EN a connu une profonde et fulgurante transformation à quelques jours d’intervalle seulement. Pour le coup, les choix de Vahid Halilhodzic y sont pour beaucoup dans cette mue et ce succès capital qui lui permettra d’éloigner la pression et de faire taire les critiques qui se sont abattues sur lui comme une averse un jour d’hiver.

Des chiffres contrastés
Contre la Mauritanie vendredi, l’EN a eu 70% du temps la possession du ballon. Elle a tiré 27 fois au but, en a cadré 7, effectué 24 récupérations dans ses 30 derniers mètres et n’a pas réussi à faire trembler les filets, alors que selon son score Expected goals (xG), elle aurait dû planter quatre buts. Au Prince Louis Rwagasore Stadium, les joueurs d’Halilhodzic ont inscrit trois buts, soit exactement ce que leur stat Xg suggère, même s’ils ont beaucoup moins tiré en direction des cages adverses (15) cadrant un de plus (8). Et si l’on ajoute à cela 31 récupérations dans leur propre tiers du terrain, on obtient un contraste saisissant qui dit tout d’une efficacité devant le but retrouvée ainsi que d’un style de jeu plus en adéquation avec les forces en présence.

Un changement de
dispositif tactique

Pour expliquer la métamorphose du Onze national, il faut tout d’abord regarder du côté du dispositif tactique déployé. Exit le 4-2-3-1 avec un pressing haut. Le technicien bosnien a cette fois-ci privilégié une formation en 4-4-1-1 en phase défensive avec un back four reculé et un bloc articulé autour de deux lignes de quatre compact. Preuve en est, le nombre de récupérations basses largement supérieur à vendredi. La transition défense-attaque a également changé du tout au tout. Alors que lors des rencontres précédentes, l’EN ronronnait en redoublant les passes à la récupération du ballon, avant-hier, la transition fut beaucoup plus directe avec beaucoup plus de passes en avant (39% contre 33% face à la Mauritanie) comme en témoigne le troisième but de Hakimi (83’) consécutive à une récupération puis une passe de Fédal. En sus, avec des flèches sur les côtés, il était beaucoup plus facile de mettre la défense burundaise hors de position. Justement sur les flancs, le 4-4-2 en phase offensive avec un Ziyech en neuf et demi en soutien d’un Alioui très convaincant, a permis d’avoir des binômes complémentaires, alliant vélocité et rapidité, mais aussi attirés par les espaces laissés par les latéraux du Burundi. La quasi-totalité des actions dangereuses étaient initiées par la paire En-Neysiri-Mendyl d’un côté, et Mazraoui-Hakimi de l’autre. Sur le but du break, c’est Hakimi qui centre pour En-Neysiri au tout début d’une action que ce dernier a conclue en renard des surfaces (39’).

Des automatismes
défensifs à parfaire

On doit vous avouer que les choix du sélectionneur ont été bien sentis. Peut-être que l’EN n’a pas fait briller les yeux par un jeu de toute beauté, mais elle a eu le mérite de s’appuyer offensivement sur les points forts de ses joueurs dans un cadre tactique qui leur sied parfaitement. Certes, il ne faut pas omettre que le match s’est décanté sur coup de pied arrêté suite à une faute de main de Nahimana (22’) dont a profité Mazraoui, ni la relance déséquilibrée des défenseurs car tous deux sont gauchers et encore moins le manque de communication défensive entre les binômes sur les flancs. Mais, pour être honnête, la prestation de mardi a sonné comme une renaissance au sens propre comme au figuré.

 

Chady Chaabi

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