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L’information, révélée par Africa Intelligence, confirme que le dossier du Sahara marocain n’est plus relégué au second plan dans les cercles décisionnels belges. Il est désormais placé au cœur des débats parlementaires.
Ce texte, porté initialement en mai dernier par le Mouvement réformateur (MR), a franchi une étape décisive en obtenant l’appui des autres forces de la majorité. Le calendrier parlementaire en prévoit un examen dans les semaines à venir, mais déjà, les analystes entrevoient une dynamique politique difficile à enrayer. L’histoire a prouvé que lorsqu’une coalition aussi hétéroclite parvient à s’entendre sur une question aussi stratégique, la décision n’est souvent plus qu’une affaire de temps.
Les observateurs relèvent que ce rapprochement entre Rabat et Bruxelles s’inscrit dans un climat de coopération croissante. Les échanges diplomatiques, économiques et sécuritaires se sont multipliés au cours des dernières années, jetant les bases d’une confiance renouvelée. Africa Intelligence souligne à juste titre que la révision en cours du traité bilatéral relatif au rapatriement des prisonniers marocains constitue l’un des marqueurs les plus visibles de ce tournant. Mais ce n’est pas le seul. Bien avant la formation de la coalition Arizona, le Maroc avait accepté le retour de ses ressortissants en situation irrégulière. Les autorités belges, elles, avaient déjà annoncé en novembre 2024 l’expulsion de plus de 200 Marocains sans papiers, un chiffre quatre fois supérieur à celui de 2023. Cet épisode illustre la volonté des deux pays d’articuler leurs politiques migratoires dans un esprit de partenariat plutôt que d’affrontement.
Il faut replacer cette évolution dans un contexte plus large. Depuis 2007, le Maroc propose un plan d’autonomie pour son Sahara, salué à l’international comme seule base sérieuse et crédible. La Belgique, tout en restant prudente, n’a jamais caché son intérêt pour cette initiative. En octobre 2022, l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, avait qualifié ce plan de « bonne base » pour une solution durable. Plus récemment, son successeur, Maxime Prévot, a réaffirmé cette position lors de ses entretiens avec le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita. Ce soutien diplomatique, longtemps perçu comme une nuance subtile, pourrait bientôt se traduire en un geste politique clair et irréversible : la reconnaissance pleine et entière de la marocanité du Sahara.
Si tel était le cas, la Belgique rejoindrait la France, qui a franchi le pas en alignant sa position officielle sur celle de Rabat. Le symbole serait fort, car Bruxelles, capitale européenne, est aussi le siège des institutions de l’Union européenne. Une telle décision donnerait au Maroc un appui considérable dans son effort diplomatique et isolerait davantage les thèses séparatistes portées par les pantins du polisario et leurs faiseurs algériens.
Il est également nécessaire de mesurer la portée stratégique d’une telle reconnaissance. Pour le Maroc, elle représenterait une validation supplémentaire de la justesse de son approche, basée sur le réalisme. Pour la Belgique, ce serait un signal de maturité diplomatique et de lucidité géopolitique, une manière d’inscrire ses choix dans la continuité d’un partenariat ancien avec le Royaume, mais aussi dans le sillage des évolutions régionales. Les bénéfices économiques ne seraient pas négligeables : le Maroc est l’un des pôles de stabilité et de croissance les plus attractifs en Afrique, et la Belgique, par sa position commerciale, a tout intérêt à consolider ses partenariats avec Rabat.
Ce rapprochement s’explique aussi par la pression d’une réalité incontournable. Le temps a démontré que les positions figées n’avaient conduit à aucune issue viable. La solution marocaine, en revanche, a gagné en légitimité au fil des années, séduisant un nombre croissant de capitales dans le monde. Les États-Unis, l’Espagne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et bien d’autres encore ont déjà reconnu, sous une forme ou une autre, la marocanité du Sahara. Que la Belgique suive cette voie apparaît donc comme une conséquence naturelle d’un mouvement international qui s’accélère.
À l’heure où le texte s’apprête à être examiné par les députés belges, l’attention est portée sur Bruxelles. Le Maroc observe avec intérêt, mais aussi avec confiance. Car au-delà du débat parlementaire, c’est une question de cohérence historique et de lucidité politique qui se pose. La Belgique, pays de compromis et de consensus, saura sans doute reconnaître la voie du réalisme et de la stabilité.
La reconnaissance belge de la marocanité du Sahara ne serait donc pas une rupture, mais un aboutissement. L’aboutissement d’années de rapprochements, de négociations et d’échanges fructueux. L’aboutissement aussi d’une vision marocaine qui n’a cessé de convaincre par sa solidité et sa sagesse. Si Bruxelles franchit ce pas, ce sera non seulement une victoire diplomatique pour le Maroc, mais également une victoire pour l’Europe, qui verrait l’un de ses États membres confirmer que la stabilité et le partenariat sont les clés d’un avenir partagé.
Mehdi Ouassat