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« Les effets externes et la sécheresse devraient accroître davantage les incertitudes quant à l’inflation au niveau national. Les risques inflationnistes resteraient incertains à court terme. La hausse des cours des matières premières importées et la crise dans la région de la mer Noire conjuguées à une montée vertigineuse des prix du baril à environ 140$/baril seraient de nature à maintenir le taux d’inflation au cours de l’année 2022 à des niveaux relativement élevés », a-t-il expliqué.
Hausse
D’après cette même note, l’inflation au sens de l’indice des prix à la consommation a atteint son plus haut niveau pendant le mois de février 2022 avec 3,6% en termes de glissement annuel. Cette hausse est due essentiellement à la hausse de l’indice des produits alimentaires de 5,5% et de celui des produits non alimentaires de 2,5%.
En ce qui concerne les produits alimentaires, la hausse a débuté depuis le mois de janvier 2021 avec des taux de 1,8% pour les huiles et graisses pour atteindre des variations à deux chiffres avec 13,7% en février 2022. La hausse des prix des pain et céréales a connu une accélération notable depuis septembre 2021 avec 5% pour atteindre 13,2% en février 2022. Pour les produits non alimentaires, l’augmentation la plus importante a été enregistrée au niveau des carburants et lubrifiants avec des hausses successives depuis avril 2021. Le prix du gasoil à la pompe a dépassé le niveau de 11dh/litre. L’augmentation du mois de février a été de 22% en termes de glissement annuel.
L’inflation sous-jacente qui exclut les produits à prix volatiles et les produits réglementés a connu à partir du mois d’avril 2021 une évolution accélérée. L’indice moyen sous-jacent des prix à la consommation (ISJ) a connu une hausse de 3,5% en février 2022 contre 0,9% au mois d’avril 2021. Il a évolué en moyenne de 2% au cours de la période d’avril 2021 à décembre 2021 contre 0,2% au cours de la même période de 2020.
Accélération
L’accélération qu’a subie l’indice des prix à la consommation depuis le début de l’année 2022, a atteint le niveau de 3,3% au cours des deux premiers mois de l’année 2022 comparativement à la même période de l’année 2021, et résulte principalement de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 4,9% et de celui des produits non alimentaires de 2,4%. Pour les produits alimentaires, les augmentations les plus importantes concernent les « huiles et graisses » avec 14,2%, les « pains et céréales » avec 11,5%, les « légumes » avec 4,5% et les « viandes » avec 4,1%. En revanche, les prix des « fruits » et des « poissons » ont enregistré des baisses, respectivement de 5,4% et 1%. Pour les produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des «carburants» avec 20,1% et des «tabacs» avec 3,5%.
Réserve
Pour Hicham Attouch, professeur d’économie à l’Université Mohammed V Rabat, les résultats révélés par la note du HCP sont « approximatifs » puisqu’ils sont basés sur des enquêtes réalisées auprès « d’un échantillon dit représentatif». Certains remettent en cause l’indice des prix à la consommation (IPC) utilisé pour évaluer l’inflation. D’après eux, cette mesure est partielle étant donné que l’inflation couvre un champ plus large que celui de la seule consommation des ménages.
« Une véritable enquête sur l’inflation nécessite une enquête étendue auprès des ménages ou plutôt un recensement général à même de définir ce que la majorité des Marocains consomment en réalité », nous a indiqué Hicham Attouch. Et de poursuivre : « La note en question n’est, en effet, qu’une actualisation de la dernière enquête de consommation de 2017. Cela signifie que le panier de 2022 est calculé à partir de produits consommés par la population, lors de l’année 2017 alors qu’il est évident que les habitudes de consommation de la population, la nature des services, les achats des Marocains ont bien évolué entre 2017 et 2022. ».
Notre interlocuteur soutient que les enquêtes sur l’inflation s’effectuent, abstraction faite des catégories socioprofessionnelles, des structures des ménages et des zones d’habitation. « En effet, la consommation d’un ménage riche n’est pas celle d’un ménage pauvre ou vénérable. Idem pour les régions. Les produits à grande consommation dans le nord du Maroc ne sont pas ceux à forte consommation au sud du Maroc », a-t-il conclu.
Hassan Bentaleb
Les différents niveaux d'inflation :
• Inflation rampante : 3 à 4% par an ;
• Inflation ouverte : 5 à 10% de hausse (avec des pointes à 20%) ;
• Inflation galopante ou hyperinflation : plus de 20%.
C’est quoi une inflation ?
D’autre part, pour l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), l'inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Elle doit être distinguée de l'augmentation du coût de la vie. La perte de valeur de la monnaie est un phénomène qui frappe l'économie nationale dans son ensemble (ménages, entreprises, etc.).
Une inflation trop forte peut avoir des effets néfastes sur l’économie. Effectivement, cela génère une dégradation de la compétitivité-prix des produits fabriqués sur le territoire par rapport à ceux conçus à l’étranger. Il en résulte une baisse de l’activité pour les entreprises domestiques pouvant entraîner des réductions d’effectifs et donc une hausse du chômage.
Par ailleurs, une inflation élevée crée une incertitude quant au niveau futur des prix. Les entreprises se montrent alors prudentes en matière d’investissement, la rentabilité étant difficile à anticiper. Une inflation trop forte pénalise également les ménages qui subissent une perte de leur pouvoir d’achat. Ces derniers peuvent donc être amenés à réduire leur consommation pour maintenir leur niveau de vie actuel.