L’ambassadeur du pays des fjords, qui a dû en avoir vu d’autres, a été, en effet, convoqué au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération pour fournir des clarifications sur la disparition de deux enfants mineurs de l’ex-gloire marocaine, après leur hébergement en sa résidence.
Il lui a été également indiqué qu’en cas de confirmation de la disparition ou de départ illégal du territoire national de ces enfants, notre pays considèrera cela comme « une violation flagrante, à la fois de la loi marocaine et des obligations statutaires des diplomates, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, notamment la disposition qui invite les diplomates à respecter les lois et règlements édictés par l’Etat d’accréditation ».
Voilà qui est bien dit ; voire normal au regard du fait que tout Marocain lésé a droit à la protection par tous les moyens légaux existants.
Ce qui ne l’est pas, par contre, c’est qu’on n’a jamais vu ce département réagir pareillement dans des cas similaires. Notamment ceux, fort nombreux, survenus hors le territoire national. De ceux-là, personne ne parlait ou presque, puisqu’ils finissaient généralement par être classés sans suite après avoir donné un semblant de travail aux appariteurs de la Direction des affaires consulaires et sociales.
Etre une vedette et même une ancienne gloire, ça n’a donc certes pas que des avantages, mais ça en a beaucoup. Particulièrement au Maroc où pareil statut ouvre bien des portes. Y compris celles des soins haut de gamme et « plus » gratuits que ceux destinés aux vrais indigents.
L’affaire Skah constitue désormais un précédent dont tous les Marocains de la diaspora et les nationaux qui forment des couples mixtes devraient s’inspirer pour jauger de l’efficience, de la célérité et du sérieux de nos services diplomatiques et consulaires. Notamment concernant les questions d’état civil que tout le monde sait fort complexes et dont les procédures sont tatillonnes et paperassières.
L’affaire Skah a également remis en lumière le fait que les enfants en garde ne peuvent toujours pas se déplacer à l’étranger qu’avec l’assentiment de leur tuteur légal et qu’à défaut d’accord du père, une requête doit être présentée au juge des référés qui peut autoriser – ou pas - ce voyage après s’être assuré du caractère incident du déplacement et du retour de l’enfant au Maroc. Bref que la mère a beau figurer en première place des bénéficiaires de la garde de ses propres enfants, elle n’en sera néanmoins pas la tutrice légale. Ce qui est, pour le moins, injuste et illogique.