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En effet, lors de la séance des questions orales tenue lundi 2 juin courant à la Chambre des représentants, le député du Groupe socialiste Mehdi El Alaoui a interpellé le ministre de la Justice sur les mesures prises par son département pour l’intégration de la langue amazighe au sein du système judiciaire, conformément au statut officiel que lui confère la Constitution de 2011.
En vertu de l’article 5 de la Constitution (alinéa 3), «l'amazigh constitue une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l'enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle ».
Mehdi El Alaoui a exprimé son mécontentement face à ce qu'il considère comme une « superficialité » dans le traitement de ce grand chantier national, estimant que le ministère «manque de volonté politique» pour mettre en œuvre ce noble projet Royal qui vise à consolider la justice linguistique et culturelle au Maroc.
«Quatorze ans se sont écoulés depuis la constitutionnalisation de la langue amazighe, et votre ministère n'a pas formé un seul juge qui échange ou interroge des justiciables en amazigh, et aucun acte n'a été rédigé dans cette langue », a martelé le député socialiste. Et d’enchaîner : «Sommes-nous des étrangers dans notre propre pays pour avoir besoin d'un intermédiaire pour comprendre notre langue ? Et de quel genre de procès équitable parlez-vous?».
Mehdi El Alaoui a conclu son intervention en indiquant que le manque de vision et de stratégie du ministère de la Justice dans ce domaine reflète une incapacité à mettre en œuvre efficacement les dispositions de la Constitution et les acquis de l'identité nationale. Il a appelé à une action sérieuse et responsable pour restaurer le statut de la langue amazighe au sein des institutions judiciaires en tant que composante de l’identité marocaine.
Lors de la même séance, la députée Hayat Laraichi a affirmé que la création des Sociétés régionales multiservices vise à améliorer la gestion des secteurs de l'eau, de l'électricité et de l'assainissement, et à garantir la durabilité et l'équité de la fourniture de ces services vitaux, notamment en milieu rural. Toutefois, elle a exprimé sa crainte que ces sociétés ne soient pas pleinement opérationnelles pour parvenir à une équité territoriale.
La parlementaire du Groupe socialiste a souligné la lenteur persistante quant au transfert des compétences et des ressources du centre vers les régions, ce qui entrave la mise en œuvre effective du projet de régionalisation avancée. Elle s'est également interrogée sur le respect par ces sociétés des principes de bonne gouvernance, notamment en ce qui concerne l'implication des acteurs locaux dans la prise de décision au niveau régional.
Hayat Laraichi a mis l’accent sur la nécessité de ne pas étendre aux zones rurales les tarifs d'eau et d'électricité appliqués en milieu urbain, compte tenu des différences de consommation et de pouvoir d'achat, estimant qu'il s'agit d'une atteinte aux principes de justice sociale et de développement durable dans la région.
Elle a regretté que ces entreprises n'aient pas vu le jour malgré l'adoption du cadre juridique il y a 18 mois, ce qui soulève des questions quant au sérieux de l'engagement pris dans la mise en œuvre du projet de régionalisation avancée.
Pour sa part, le député Mohamed Bouamri a interpellé le ministre de l'Intérieur au sujet des factures d'eau et d'électricité élevées émises par les Sociétés régionales multiservices, ainsi que de leur gestion quotidienne dans plusieurs villes et régions.
Le député ittihadi a estimé que le problème de ces sociétés ne se limite pas aux factures élevées, mais se manifeste également par un faible débit dans plusieurs localités, citant en exemple les villes de Deroua et de Berrechid.
Mohamed Bouamri a expliqué que la problématique de l'eau potable est particulièrement aiguë dans les zones rurales et les villages environnants, où les raccordements individuels à l’eau restent peu répandus malgré des besoins criants, notamment en raison des températures élevées en été et des restrictions imposées au forage des puits, ce qui aggrave la souffrance des habitants confrontés à la soif.
Il a également souligné la nécessité d’étendre les raccordements individuels à l’eau à tous les villages marocains et de remédier aux problèmes du faible débit, qui n’atteint souvent pas les deuxième et troisième étages dans plusieurs quartiers, ainsi qu’à ceux liés à la qualité de l’eau. Il a insisté sur l’urgence d’une intervention et d’une amélioration globale des services fournis par ces sociétés régionales.
De son côté, le député du Groupe socialiste Mahmoud Abba a interpellé le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts au sujet de l’obligation faite aux agriculteurs d’installer des compteurs pour mesurer l’eau utilisée.
Le député socialiste a rappelé que, suite à l’annonce par le ministère de l’Agriculture, en coordination avec le ministère de l’Intérieur, d’un plan national visant à rationaliser la consommation d’eau dans le domaine agricole via la fermeture des puits non autorisés et l’obligation pour les agriculteurs d’installer des compteurs pour mesurer le volume d’eau consommée, beaucoup ont été surpris par cette mesure qui a suscité l’agacement des agriculteurs et des professionnels. Ces derniers estiment que cette décision ne tient pas compte de la fragilité du secteur et qu’elle alourdit la charge financière des petits agriculteurs, déjà en situation précaire.
Le député ittihadi a précisé que si l’objectif du ministère est d’assurer la sécurité hydrique, cela ne peut être dissocié de la garantie de la sécurité alimentaire. Il faut donc réorganiser les priorités dans les stratégies agricoles afin d’équilibrer les exigences de la préservation de l’environnement et les besoins des populations urbaines et rurales, en prenant pour exemple la région de Guelmim-Oued Noun et ses quatre provinces.
Le député a appelé à adopter des solutions innovantes, sans recourir directement à l’imposition des compteurs ou à la fermeture des puits, en instaurant une nouvelle culture de gestion des ressources, avec une approche intégrée combinant la protection des ressources en eau et l’encouragement de la production locale.
Mourad Tabet