On s’en serait presque réjoui s’il n’était pas déplacé voire cynique, de se réjouir des malheurs des autres.
Trois cents «maisons». Le chiffre est énorme, mais ce n’est rien par rapport à toutes ces constructions anarchiques qui pullulent partout au Maroc et à Casablanca notamment la capitale économique, censée être la ville la plus moderne et moderniste du pays.
Si les autorités ont dû frapper dur à « El Hrawiyine », ce quartier de la banlieue casablancaise, c’est parce que l’on ne pouvait plus fermer les yeux sur les dépassements flagrants de tout un réseau, où doivent se mêler fonctionnaires pourris, élus irresponsables et autres citoyens « normaux ». C’est en fait se payer la tête du monde que de prétendre ne pas remarquer l’éclosion, par dizaines, par centaines, non de quelques chaumières ou de quelques baraques en tuile, mais d’immeubles imposants ayant englouti des tonnes et des tonnes de matériaux de construction.
Fermer les yeux sur des pratiques aussi abjectes, c’est ouvrir toute grande la porte à tous les dangers.
Comment peut-on en effet s’astreindre à respecter les normes de sécurité alors que l’on construit « en noir » ?
Le droit au logement doit figurer parmi les droits les plus élémentaires du citoyen. Un logement décent et digne, cela va de soi. L’Etat se doit d’en faire une toute première priorité. L’une des insultes les plus insupportables au Maroc et aux Marocains, ce sont ces bidonvilles et autres habitats insalubres qui continuent d’exister. Qui ne cessent de se multiplier.
Il n’y a qu’à voir tout autour de la métropole. Il va sans dire que la lutte contre l’habitat insalubre ne doit en aucun cas déboucher sur la mise sur pied d’un autre genre d’habitats tout aussi indécents,avec pour seule différence la brique qui se substitue à la tuile.