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En effet, Ahmed Touizi, président du groupe du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a surpris tout le monde en prétendant que la farine subventionnée serait «mélangée à du papier moulu». Cependant, il a rapidement rectifié le tir en soulignant qu’il faut comprendre sa déclaration dans un sens métaphorique pour dénoncer des pratiques de manipulation de factures dans le but d'obtenir indûment des subventions publiques. Malgré ce rétropédalage, le mal est déjà fait et ses déclarations initiales ont suscité la psychose chez les consommateurs.
C’est la raison pour laquelle le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Rabat a décidé de diligenter une enquête judiciaire pour élucider les tenants et aboutissants de cette affaire, selon une source du Parquet sans pour autant préciser si l’enquête portera sur les propos controversés du parlementaire pamiste ou si elle s’étendra aux pratiques des minoteries qui profitent des subventions de l’Etat qui atteignent 16,8 milliards de dirhams.
Au-delà de cette polémique, les déclarations du parlementaire pamiste reflètent clairement l’animosité existant entre toutes les composantes de la coalition gouvernementale (composée du RNI, du PI et du PAM) qui sont à couteaux tirés depuis des mois à cause de la fièvre pré-électoraliste.
Les exemples en sont légion. Tout récemment, Hamid Ouahbi, député du PAM, a accusé le Parti de l’Istiqlal (PI) de s'être approprié le budget du ministère de l'Equipement et de l'Eau alloué aux projets routiers dans les régions d'Agadir et de Taroudant, soulignant qu'environ 90% de ce budget avaient été détournés au profit des collectivités dirigées par les Istiqliens, privant ainsi les autres de leur droit au développement et aux infrastructures.
En février dernier, le PI a pris ses distances avec le gouvernement. En effet, Nizar Baraka, secrétaire général du PI et ministre de l'Equipement et de l'Eau, a tenu un discours digne d’un parti d’opposition et non pas d’une formation faisant partie d’une coalition gouvernementale quand il a déploré la baisse du pouvoir d'achat des Marocains lors d’un meeting organisé samedi dernier à Ouled Frej, dans la province d’El Jadida, à l’occasion du lancement officiel du programme «2025, année du bénévolat».
«Le revenu mensuel ne suffit plus à subvenir aux besoins des familles », a-t-il fait savoir, alors que les prix de la viande rouge, des céréales, du gaz, du sucre et du carburant et bien d’autres produits de première nécessité ont connu une hausse vertigineuse au cours des dernières années.
Et d’ajouter: «Aujourd’hui, un ménage moyen consacre plus de 45% de son revenu mensuel aux dépenses alimentaires. C’est un seuil critique qui menace la stabilité économique des foyers. Le revenu mensuel ne suffit plus à couvrir les besoins de base, ce qui nous impose d’agir avec fermeté».
Plus encore, une polémique a également éclaté entre le PI et le RNI autour du projet d’interconnexion entre les barrages d’Oued El Makhazine et Dar Khrofa à Larache, visant à assurer l’approvisionnement en eau potable de Tanger et des autres villes du Nord, chaque parti revendiquant la paternité de ce projet.
Des propos qui reflètent les dissensions au seinEn plus, en janvier dernier, Mohammed Oujar, l’un des membres dirigeants du RNI, a tiré à boulets rouges sur le département de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville dirigé par la coordinatrice nationale du PAM, Fatima Ezzahra El Mansouri.
de la coalition gouvernementale
Son parti a répondu indirectement à ces critiques en rendant public un communiqué de presse dans lequel le bureau politique du PAM s’est dit «fier de l’impact positif et tangible des mesures prises dans le secteur de l’habitat et de l’urbanisme, considéré comme le plus important et le plus performant dans le parcours du gouvernement actuel ».
Avant les critiques de Mohammed Oujar, l’ancien SG du PAM, Hassan Benaddi, a dit tout haut ce que peut-être beaucoup au sein de son parti pensent tout bas. Lors d’un entretien avec nos confrères de «Le360» au début du mois de janvier, Hassan Benaddi a affirmé que «le parti ferait mieux de prendre ses distances avec la majorité actuelle et de quitter le gouvernement Akhannouch qui peine à sortir du «déni de la réalité ».
Pour se resserrer les rangs, le chef du gouvernement s’est empressé de tenir la réunion de l’Instance de la présidence de la majorité fin janvier dernier. Lors de cette rencontre, les partis de la majorité ont exprimé «leur volonté commune et leur pleine mobilisation pour poursuivre la réussite de l’expérience gouvernementale actuelle et accélérer la réalisation des différents chantiers en application du programme gouvernemental».
En bref, la majorité gouvernementale est fragilisée par ces dissensions internes, les rivalités entre ses composantes et une perte de confiance, ce qui pourrait avoir des impacts importants sur la stabilité politique jusqu’à la fin de son mandat en 2026.
Elias Rayane








