Le cas le plus éloquent serait celui de la CEDAW. En y adhérant en 1993 (déjà !) le Maroc était censé avoir pleinement souscrit à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Mieux, en 2015, la Chambre des représentants a adopté à l’unanimité le projet de loi portant approbation du Protocole facultatif relatif à ladite Convention.
On a eu beau adhérer. On a eu beau parapher et signer, le quotidien de la Marocaine est ce qu’il est, ce qu’il a toujours été. Les mecs sont là, campant sur leur position, se cramponnant à leur confort et à leurs immenses privilèges. Les mecs font la loi. Osez parler de l’héritage à parts égales, pour se faire une idée !
Et comme si cela ne devait pas suffire, nous voilà interpellés par trois institutions et non des moindres.
L’OMS, l’ONU Droits de l’Homme et ONU Femmes s’y sont mises à trois pour nous lancer à la figure (entre autres pays décalés) que cette histoire d’hymen ou ce machin dit « test de virginité » est une bêtise monumentale. Qu’il est dénué de toute base ou portée scientifiques. Et que, par contre, c’est un supplice et une humiliation infligés à la femme.
Et là, aussi, il y en a qui vont chercher à se trouver quelque argumentaire d’ordre religieux. Mais quel rapport y aurait-il entre Islam et sang, bon Dieu ? A moins que ce ne soit cet Islam version Daech. Il y aurait là à coup sûr un rapport couleur sang entre les exécutions barbares et « le viol nuptial » pour paraphraser notre valeureux confrère et ami Abdellah Amrani.
C’est d’autant plus ridicule que certains toubibs se remplissent les poches en se faisant spécialistes ès réparation de l’hymen. Et ce sont ceux-là mêmes qui délivrent des certificats dits de «virginité». Vous avez dit Hippocrate?
Pour info. L’hymen chinois proposé à Derb Omar coûte deux fois rien. Et c’est tant pis pour les mecs avides d’admirer ou d’exhiber un serwal maculé pour se prouver un soupçon de virilité.